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Discours d'Alexandra BOISRAME, Nouvelle Présidente de la FNUJA

Vendredi 23 Juin 2017

Discours prononcé à l'issue de l'Assemblée Générale du 74e Congrès de la FNUJA, à Bastia, le 27 mai 2017


Discours d'Alexandra BOISRAME, Nouvelle Présidente de la FNUJA
Mes Chers Amis,
 
385 jours, 9238 heures …  se sont écoulés  depuis mon élection à la première vice-présidence de la FNUJA dans la ville aux portes d’or.
 
Nous voilà maintenant sur une île, je ne dirai pas de beauté mais de toutes les beautés, dans cette bonne ville souveraine de Bastia.
 
Le première fois que j’ai découvert Bastia, c’était pour plaider un dossier en droit des successions qui durait déjà depuis plus de 20 ans, j’étais ce curieux avocat du continent, le pinzut, celui qui venait plaider une affaire de famille Corse et donc se mêler de choses qui ne le regardait pas.
 
La cour avait eu la délicatesse de m’attendre pour m’annoncer que mon dossier était renvoyé car il n’y avait pas de collégialité ce jour-là… Voilà j’avais donc la journée pour découvrir Bastia et je rentrais satisfaite de ce renvoi car je savais que j’allais revenir.
 
Un an et 20 jours… C’est long… Et en même temps on n’a pas le temps de se retourner que déjà il faut préparer la suite et donc ce qui sera pour moi ma dernière année et pas des moindres.
 
Émilie, une année à tes côtés ce n’est pas rien, j’ai découvert que tu étais dingue et bien plus extravertie que ce que je le pensais.
 
Tu es dingue… de patatas bravas, de pomme de terre sous toutes ses formes et dingue de champagne!! Si vous voulez faire plaisir à Emilie, offrez-lui un apéro avec une coupette et une assiette de frites, elle vous vouera une gloire éternelle!!!!
 
L’année dernière les derniers mots de mon discours t’étaient destinés, tu constateras donc que cette année ce sont les premiers que je te destine.
 
J’aime boucler des boucles c’est ainsi.
 
Nous avons cette année tenté d’affronter les choses ensemble, nous avons essayé d’avancer sans jamais perdre de vue l’intérêt de la FNUJA.
 
En tant que bonne « gipsy girl », j’avais sorti ma boule de cristal l’année dernière et j’avais prédit que je ne serai pas toujours d’accord avec toi et que je n’acquiescerai pas à tout, je vais donc véritablement songer à exercer une activité secondaire, celle de voyante, car ce fut bien le cas.
 
Mais je pense sincèrement que cela nous a permis de rester ensemble sur le chemin de la FNUJA.
 
Je t’avais fait une promesse, celle d’être bienveillante à ton égard et tu le sais j’ai tenu ma promesse, certainement au-delà même de ce que tu peux imaginer.
 
Je te souhaite une belle continuation et une belle carrière ce dont je ne doute pas.

385 jours de convictions profondes c’est certain mais aussi 385 jours à se demander à quoi l'on aspire lorsque l'on s'apprête à devenir Président de la FNUJA? Quelles traces aimerait-on laisser ?
 
Je ne souhaite pas révolutionner la FNUJA et la changer, elle est belle telle qu’elle est.
 
Je reconnais volontiers que parfois on s’arc-boute sur des positions et que ce n’est pas toujours constructif, je souhaite faire en sorte que nous avancions positivement sur ces sujets.
 
Je n’envisage pas une présidence sans vous tous, vous êtes tous les maillons de notre fédération et sans vous elle ne fonctionnerait pas.
 
L’année à venir est comme vous le savez une année « dite » de campagne.
 
Je n’ai pas envie d’égrainer un inventaire à la Prévert qui vaudrait programme, non seulement cela n’aurait pas de sens mais en plus vous voir bailler aux corneilles me déstabiliserait.
 
Le programme d’une campagne, d’une année de présidence, c’est vous qui le faite, c’est vous les créateurs de nos richesses, de la richesse de la FNUJA.
 
Nous repartons de ce congrès avec de belles motions à porter, notre programme c’est notre doctrine et je veillerai à respecter nos idées et à mener les combats quand il le faudra.
J’ai conscience qu’en ce début de nouveau mandat à la présidence de la République de notre pays, nous devons être vigilants.
 
Il est naturel d’avoir peur, la peur est saine et elle est justifiée de part ce que notre profession a vécu par le passé.
 
Nous ne manquerons pas d’être présents et offensifs si cela s’avère nécessaire dans les intérêts de notre fédération et de notre profession.
 
En attendant, l’évènement majeur de l’année à venir sera donc l’élection au CNB.
 
Le Conseil National des Barreaux est un établissement d’utilité publique qui a 25 années d’existence.
 
Il est chargé de représenter la profession d'avocat. Interlocuteur des pouvoirs publics, il contribue à l'élaboration des textes susceptibles d'intéresser la profession et les conditions de son exercice. Il est par ailleurs chargé d'unifier les règles et usages de la profession et dispose de prérogatives en matière de formation professionnelle des avocats et d'organisation de l'accès au barreau français des avocats étrangers.
 
Je n’ai rien inventé c’est WIKIPEDIA qui le dit…
 
 
Donc 25 ans que la FNUJA est embarquée sur la bateau CNB et qu’elle est le syndicat le plus représentatif de la profession, 25 ans que nos élus travaillent au sein de cette institution, donnent de leur temps et y font un travail remarquable.
 
La FNUJA a voulu  que la profession soit dotée d’un unique organe représentatif regroupant toutes les opinions et toute l’hétérogénéité de notre profession.
 
Je veillerai tout au long de cette année à respecter l’héritage que les anciens présidents ont souhaité transmettre : celle de veiller à ce que cette institution fonctionne et fonctionne avec la présence des syndicats en son sein.
 
Nous ne sommes pas que des jeunes ménestrels, organisateurs d’after work pour ne pas dire apéro, dotés d’un certain talent permettant de sortir une guitare, un piano et d’égrainer deux trois airs connus en y parodiant les paroles pendant nos revues.
 
Est-il donc légitime de considérer nos élus CNB comme des joueurs de pipeau, alors même qu’au cours de cette mandature nos élus y ont été tellement actifs que si je devais faire le bilan détaillé de leur travail, mon discours ne serait plus un discours mais une soutenance de thèse.
 
Je ne laisserai jamais plus dire que nous sommes un simple comité des fêtes.
 
Pas plus que je ne le laisserai dire des UJA dans leurs Barreaux respectifs.
 
Notre place est légitime et personne ne pourra le nier.
 
Nous ne sommes pas qu’un écrin de doctrine… Oui je trouve quand même ça beaucoup plus chic que Boites à idées.
 
Je ne peux plus entendre que les syndicats sont des boites à idées, nous avons une force de travail indiscutable, des positions à défendre.
 
En définitive peut être que nous faisons un peu peur… Et bien tremblez donc… Notre reconversion définitive en joyeux lurons n’est pas prévue pour tout de suite même si j’ai toujours rêvé de faire l’école du cirque.
 
Roland (RODRIGUEZ), Matthieu (DULUCQ), Maria (BONON), Joanna (TOUATI), Marie (DUTAT), Sébastien (BRACQ), Massimo (BUCALOSSI), Leila (HAMZAOUI), Valentine (COUDERT), Florent (LOYSEAU DE GRANDMAISON), Richard (SEDILLOT), Dominique (PIAU), je ne sais même comment vous dire merci pour tout ce travail, tout ce temps sacrifié.
 
Ce temps au service de la profession, ce temps pour la FNUJA.
 
Je sais que cela n’a pas été facile, que vous avez traversé bien des tempêtes, votre mandat n’est pas terminé, je serai à vos côtés jusqu’au bout, n’en doutez pas.
 
Nous pouvions il y a encore quelques temps considérer que nous étions à la croisée des chemins, je pense que maintenant nous sommes devant le mur : notre institution nationale risque de disparaître.

Nous devons réagir et la faire évoluer.
 
Les Confrères se seraient vraisemblablement senti plus impliqué, si aux prochaines élections tous les collèges avaient été élu au suffrage universel direct, cela aurait peut-être permis à cette institution de changer… Mais non on préfère défaire ce qui a été fait en dépit de tous principes démocratiques…
 
Je ne vous cache pas une certaine angoisse avant que d’aborder l’année à venir.
 
Je ne suis pas téméraire mais seulement courageuse… Un peu comme Josiane BALASKO dans les bronzés, en haut d’une piste de ski… J’y vais mais j’ai peur…
 
Il est évident que ce n’est pas simple car d’une part nous devons nous battre pour faire valoir nos idées mais d’autre part pour défendre cette institution qui fait l’objet de tant de critiques…
 
Nous devons communiquer et expliquer comment fonctionne le CNB, les confrères ne le savent pas, ne s'y intéressent peut etre pas c'est vrai mais c'est aussi notre rôle.
 
Je suis confiante, je sais que notre cohésion et notre unité font notre force et je sais que je ne suis pas seule,  que vous êtes là et que je peux compter sur vous tous sans exception.
 
Notre fédération regroupe tout à la fois le passé, le présent et l’avenir de la vie d’un avocat.
 
Je suis inquiète pour les jeunes avocats, je suis inquiète pour les étudiants en droit qui souhaitent intégrer notre profession.
 
Quand prendrons-nous conscience que la formation initiale n’est plus adaptée aux besoins de notre profession.
 
J’ai prêté serment il y a douze ans bientôt et malgré la réforme de la formation initiale on y enseigne toujours de la même manière alors même que notre profession a subi de profondes mutations.
 
Il faut que nous soyons capables de donner une formation de qualité à nos futurs confrères et une formation adaptée.
 
Il n’est pas normal de continuer à faire des commentaires d’arrêt dans les centres de formation, il n’est pas normal de ne pas être formé au règles de base de la comptabilité d’un cabinet, il n’est pas normal de ne pas y enseigner les bases de la gestion d’un cabinet et encore moins normal de ne donner aucune piste aux élèves avocats sur le pilotage de leur carrière, aucun d’eux ne se posent la question avant de prêter serment et même au-delà, ce n’est pas normal.
 
Ces questions sont fondamentales et c’est dès la formation initiale que cela doit être abordé, l’élève avocat doit avoir une fois pour toute un statut digne de ce nom.
 
Alors c’est vrai, vous allez me dire que c’est une question de budget mais parlons-en du budget… Oui nous manquons cruellement d’argent, c’est vrai mais vous n’aurez pas manqué les 328 décrets du 10 mai 2017 et vous aurez noté que les écoles ont maintenant l’obligation de rendre des comptes quant à leur finance…
 
On nous reproche d'avoir été entendu à la chancellerie et qu'il avait été facile de se faire entendre par un garde des sceaux sur le départ.
 
Belle justification... Nous n'avons pas été les seuls à être entendu il me semble...
 
Peut-être que tout simplement il ne suffit pas de vouloir augmenter les frais d’inscription pour des motifs fallacieux pour voir cette décision avaliser par un décret…
 
On ne peut pas présenter une augmentation des frais d’inscription en ne la justifiant pas.
 
Et j’aimerai ne plus jamais avoir à entendre ce que j’ai entendu, à savoir que l’augmentation des frais d’inscription c’était la mise en place d’un numerus clausus caché et donc une sélection par l’argent.
 
Mais quelle honte !!!
 
Et que penser de la collaboration qualifiante… Les jeunes avocats… Pardon je dois plutôt dire les jeunes avocats pas encore avocats mais peut être avocat mais on ne sait pas trop bien… Ils ne sont aucunement protégés par ce statut, tel que proposé, parce que l’on a refusé d’entendre nos propositions et parce que l’on nous accuse d’avoir des idées rétrogrades alors même que cette collaboration qualifiante cache seulement la volonté de remettre le stage en place…  Revenir en arrière…
 
Quand ça va mal, c’est humain, on se repli sur soi et on a tendance à dire qu’en définitive  c’était mieux avant.
 
Voilà là la clef pour voir notre profession perdre en compétitivité, en visibilité…
 
Je refuse de penser que le retour en arrière nous sauvera, je le refuse parce que c’est une ineptie.
 
Ce sont les mêmes qui nous accuseront de tuer la collaboration alors même que nous tentions de la faire évoluer…
 
Alors oui peut être que ce contrat de collaboration n’est aujourd’hui plus adapté à notre profession mais comment voulez-vous qu’il y soit adapté lorsque l’on n’accepte même pas que ce dernier reflète la réalité de ce qu’il se passe dans nos Barreaux : de plus en plus de temps partiels, des collaborateurs après trois années de barre qui se voit moins payés qu’en première et en deuxième année car rien n’est prévu pour le minimum de rétrocession d’honoraire en troisième année…
 
Alors tentons de faire évoluer positivement les choses, envisageons peut être d’autres modes d’exercice de la collaboration notamment le contrat de professionnalisation.
 
Nous devons aussi réfléchir à une véritable mutualisation des risques concernant les assurances perte de collaboration.
 
Je ne suis pas seulement inquiète pour les jeunes avocats qui débutent mais pour la profession toute entière.
 
Nous ne pouvons nier le contexte économique dans lequel évolue notre profession, nous devons nous rendre à l’évidence la demande des clients a changé et nous devons aussi nous y adapter c’est ainsi, c’est la loi de l’offre et de la demande.
 
Ne voyons pas cela comme une contrainte mais comme une chance d’exercer différemment, n’ayons pas peur de conquérir ces nouveaux marchés qui s’offrent à nous.
 
Nous devons certainement changer notre façon d’exercer.
 
Je sais que l’exercice de notre profession n’est pas facilité par les pouvoirs publics.
 
La part du budget de l’état qui est accordé à la justice n’est pas acceptable.
 
J’entends bien que nos instances ont mené des négociations pénibles concernant l’aide juridictionnelle mais ce n’est pas suffisant.
 
Le combat devra reprendre rapidement  car  le gros mot des structures dédiées raisonne au loin tel le tonnerre, nous avons jusqu’à maintenant éviter la foudre, il faudrait que cela continue.
 
Que dire des conditions carcérales actuelles ? Arnaud (ADELISE) merci pour le combat que tu mènes dignement et je te remercie de nous représenter.
 
Effectivement c’est une question de dignité et j’espère que les travaux menés lors de ce congrès sur la protection sociale du détenu aboutiront.
 
L’exercice de notre profession n’est pas non plus facilité par les rapports que nous entretenons avec les magistrats.
 
Ces rapports deviennent délétères et je le regrette fortement.
 
Je ne comprends pas que nous puissions en arriver là, que nous puissions nous considérer comme des ennemis alors que nous devrions œuvrer ensemble pour la justice et les justiciables.
 
Les justiciables ne sont plus les bienvenus dans les palais, nous tentons donc d’être le trait d’union entre le justiciable et le juge et même cela devient compliqué.
 
Je vous donne l’exemple qui est parlant pour moi puisque c’est le contentieux que j’exerce au quotidien, la réforme de la procédure d’appel, qui fait partie du flot de décret du 10 mai… Alors même que la chancellerie était censée être dans l’attente du retour de la concertation de la profession. Comment accepter de voir fixer une affaire sur le fondement de l’article 905 du Code de Procédure Civile à 8-10 mois environ alors même que l’avocat lui devra être en mesure d’assigner les parties défaillantes sous dix jours et être en état de conclure sous un mois…
 
Si ce n’est pas faire peser une responsabilité encore plus lourde sur notre profession c’est quoi alors ?
 
On tente de faire de l’appel une voie de recours quasi exceptionnelle tant le justiciable se trouve dans des conditions restreintes pour l’exercer.
 
Cela pose un véritable problème d’accès au droit.
 
Le juge ne veut plus ne veut plus voir le justiciable, ne veut plus voir l’avocat, ne veut plus juger.
 
Alors je sais que la justice manque cruellement de moyen, je sais bien qu’il ne faut pas faire une généralité de certains comportements isolés mais cela se renouvèle trop souvent, nous ne pouvons pas ignorer cette situation.
 
J’espère que nous serons entendus et que nous pourrons retrouver le respect mutuel nécessaire dans l’exercice de nos fonctions respectives.
 
L’intervention de l’avocat est essentielle, partout où il y a du droit, il doit y avoir un avocat, c’est l’un de nos credo.
 
Le périmètre du droit doit être protégé, c’est essentiel et sans même parler d’être prospectif, essayons déjà simplement de vivre avec notre temps, soyons ouverts à tous ces horizons qui s’ouvrent à nous.
 
Roland (RODRIGUEZ), tu employais il y a quelques temps les mots justes, le périmètre du droit ne peut pas être un champ clos entourés de barbelés.
 
Je dirai même plus, il ne doit pas l’être c’est essentiel pour l’évolution de notre profession.
 
Qu’attendons-nous, de toucher la clôture électrifiée pour réagir ?
 
En revanche et plus que jamais en ce cas, les principes essentiels de notre profession, qui n’ont déjà été que trop bafoués, doivent être respectés.
 
N’oublions jamais que nous sommes la conscience à laquelle s’adresse une confiance.
 
Notre secret professionnel est un principe d’ordre public absolu auquel il convient de ne jamais déroger.
 
Elle est là la différence avec toutes les autres professions qui jouent aux apprentis sorciers et qui veulent jouer à faire l’avocat.
Ne nous laissons pas impressionner. Ce secret nous veillons dessus, nous le protégerons comme si cela était atavique, comme une mère veille sur ses enfants !!
 
Je le sais que l’éternel serpent de mer, vous savez celui dont on ne doit pas prononcer le nom va revenir, sournois, malin, sans bruit ou presque mais j’entends son sifflement poindre, la gueule grande ouverte prêt à l’avaler notre secret, nous ne le laisserons pas faire.
 
Mes Chers Confrères, continuez d’investir le monde des entreprises, valorisons sans cesse notre plus -value et n’oubliez pas la possibilité qui vous est donné d’installer votre cabinet secondaire au sein d’une entreprise.
 
Que l’on arrête de vouloir nous porter au bûcher en nous accusant de ne pas souhaiter voir notre profession évoluer, d’avoir des positions désuètes, surtout lorsque ce sont ces mêmes détracteurs qui publiquement sont fiers d’asséner que le titre d’avocat ne vaut plus rien !!!
 
J’ai foi en ce titre d’avocat, j’ai foi en ma profession, je ne l’exerce plus de la même manière qu’il y a dix ans, je ne l’exercerai pas de la même manière dans dix ans c’est une certitude, mais peu importe je l’aime.
 
Napoléon disait que l’on devient l’homme de son uniforme, je porte ma robe noire avec fierté, elle me protège et elle fait de moi ce que je suis, je suis avocat et je le resterai.
 
Nous sommes en Corse et il est toujours de bon ton de citer Napoléon, ce dernier disait également : « Je sais quand il faut quitter la peau du lion pour prendre celle du renard ».
 
A bon entendeur…
 
L’avocat de demain c’est quoi ?
 
J'entends le rire de ceux qui pensent qu'on n'est pas moderne et qu'on ne regarde pas les réseaux sociaux... Tant de critiques... Sur notre table ronde de jeudi matin... Trop vieux... Pas assez de femme... c'est bien mal nous connaître quand même... il est certain qu’un célèbre club de vacances donne une image beaucoup plus jeune, dynamique et réaliste de notre profession...
 
L'avocat du futur alors quel est-il? Je ne le sais pas vraiment mais je veux être celui-ci.
 
Il y a une vingtaine d’année on nous disait qu’un jour il existerait des clouds sur lesquels nos données seraient stockées… On pensait que ces fous nous parlaient de science-fiction… Alors quand on me dit que dans quelques années il y aura des avatars dans nos cabinets, oui c’est vrai la première fois j’ai souri et maintenant je suis clairement en train de réfléchir quel avatar je vais choisir pour mon cabinet…
 
Comment rendre la justice plus compétitive ? Comment produire des services juridiques mieux adaptés? Comment améliorer l’accès à la justice dans l’intérêt premier des justiciables ?
 
Vous devez tous vous poser ces questions.
 
Les incubateurs, les cliniques juridiques, saisissez-vous en dans vos barreaux, les jeunes avocats doivent faire partie de ces projets.
 
Nous sommes les précurseurs du e-cabinet, allons encore plus loin !!!
 
La justice prédictive, combien de fois l’on est venu me demander ce que c'était?
 
Je ne vous cache pas que plusieurs fois j’ai eu envie de répondre et bien c’est le juge qui lors d’une audience de mise en état, te tire les cartes afin de connaitre le futur judiciaire du dossier…
 
La justice prédictive n’y voyez pas là une menace mais bien au contraire, imaginez le gain de temps !!!
 
Ce temps si précieux que nous ne pouvons pas consacrer à certaine chose dans nos cabinets, comme par exemple le développement de clientèle.
 
Nos travaux vous auront permis d’en savoir un peu plus sur la justice prédictive, merci à vous tous qui avait travaillé sur le sujet.
C’est un outil formidable, essentiel pour la profession, qu’il faudrait tenter de garder jalousement pour nous les avocats…
 
J’en profite pour saluer Monsieur le Bâtonnier de Lille Stéphane DHONTE, ancien Président de la FNUJA qui a fait de son barreau, un barreau pilote en matière de justice prédictive.
 
Un jeune avocat comme un moins jeune ne peut pas envisager la gestion de sa de son cabinet, de sa carrière sans aborder ces questions-là.
 
Soyons positifs, ayons envie d’y croire, utilisons les outils que nous avons à disposition pour avancer, le secret de l’action c’est avant tout de s’y mettre.
 
Miles Davis disez : « N’ayez pas peur des fausses notes ça n’existe pas !!! Une fausse note lorsque l’on continue à jouer passe inaperçue, elle se confond dans un tout »
 
Alors continuons à jouer, acceptons les risques d’exercer autrement, différemment, soyons ouverts, élargissons nos horizons.
 
Cette année, je veux continuer à prendre ma caravane et à venir vous voir, dispenser ces formations est essentiel pour vous, pour nous.
 
 
 
Je souhaiterai également mener à terme quelques projets qui me tiennent à cœur,  continuer à travailler aux côtés de nos confrères africains est une évidence mais je souhaiterai également apporter notre soutien aux jeunes avocats en difficulté qui ont besoin de notre expertise. Avec ton aide mon Cher Richard (SEDILLOT), nous devrions nous rendre en Haïti afin d’aider les confrères et bien plus encore je l’espère.
 
Je veux rapporter de la convivialité lors de nos comités mensuels, nous permettre de rencontrer des personnes que jamais nous aurions eu l’occasion de rencontrer en dehors de la FNUJA, je caresse ce doux rêves que de pouvoir inviter une personnalité à chacun de nos comités.
 
Vous venez de tous les coins de France afin de participer une fois par mois à nos comités, je souhaiterai que vous puissiez en repartir en vous disant je ne suis pas venu pour rien outre la sympathie de se retrouver et d’avoir fait vivre notre fédération.
 
Je n’entends pas bouleverser les choses l’année à venir, je veux juste continuer le travail que les vieilles belles mères nous ont laissé.
 
Je ne veux pas qu’on parle de moi pour quelque chose en particulier, j’aimerai juste que dans un an vous puissiez dire que vous avez passé une année à l’image de ce que je pense être.
 
Je ne me hasarderai pas à vous faire une description exhaustive de ce que je pense être, je ferai juste en sorte de rester moi-même.
 
En parlant des vieilles belles mères, merci d’avoir été là encore et toujours et surtout ces dernières semaines, vous avez répondu présentes à mes sollicitations … Je ne peux tous vous citer mais Camille (MAURY), Romain (CARAYOL), Roland (RODRIGUEZ), Anne-Lise (LEBRETON) et Matthieu (DULUCQ)… Merci tout simplement.
 
Matthieu je te garde encore un peu avec moi et je m’en excuse par avance… Mais sache que l'aventure nous appelle, n'attendons pas et courrons vers elle.
 
J’en ai bientôt terminé, vous buvez mes paroles mais je parle tellement que je commence à vous voir tituber… Mais que voulez-vous je suis comme ça, je parlerai à un mur… Je voudrai juste adresser quelques mots personnels à certains d’entre vous.
 
Tout d’abord à mon futur bureau, je ne sais pas si la tout de suite je dois demander pardon de l’année que je vais vous faire passer ou si je dois déjà être triste de l’année qui va passer à une vitesse folle. Pour certains d’entre vous, nous travaillons ensemble depuis bien longtemps et je sais que cette année ne se résume pas à moi Présidente et après mon bureau, non !!
 
Vous et moi nous sommes un tout, nous réalisons une œuvre commune, j’ai hâte que nous commencions à travailler.
  
 
Aminata (NIAKATE), une pensée pour toi, cela fait maintenant quelques années que nous nous connaissons et que nous avons pris l’habitude de travailler ensemble. Je n’ai aucun doute sur notre duo, je sais qu’il fonctionnera. Nous avancerons sur le chemin de la FNUJA ensemble à l’image du serment que nous avons prêté avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité.
 
Thomas (CHARAT), je veux avoir une attention pour toi, car ta présence au cours de l’année écoulée a été importante pour moi, les échanges que nous avons eu, ont toujours été passionnants et constructifs, tu es quelqu’un d’une valeur inestimable, ton UJA a beaucoup de chance de t’avoir.
 
L’UJA de BASTIA, Merci pour tout… Maupassant disait de la Corse qu’il y a dans l’air comme un sourire de bienvenue où des parfums inconnus flottent, des arômes puissants, cette odeur sauvage de la Corse, l’odeur du maquis et de la mer. Le paradoxe de la Corse, accueillante et sauvage, troublante par ses croyances. Valérie (VINCENTI), je te devais ces quelques mots, tu as la force de caractère des femmes corses, tu es entière et tu ne te laisses pas faire, mais tu as cette générosité du cœur sans pareil. Tu le sais, les femmes de la montagne ont aussi ce caractère. Tu sauras donc décrypter que ce simple merci signifie beaucoup pour moi.
 
Je n’oublie pas d’où je viens et je ne l’oublierai jamais, je viens du Barreau d’Aix en Provence et j’en suis fière, je suis excessivement émue aujourd’hui de votre présence en nombre.
 
Mes premiers mots vont encore et toujours à mon UJA sans laquelle je ne serai rien et pour laquelle je serai toujours là. Vous êtes impétueux, un peu trop parfois à mon goût mais sûrement parce que je vieillis…
 
Paule (ABOUDARAM), quelques mots pour toi, pour te dire combien tu comptes, combien ta présence est importante. Tu es celle que je regarde avec tant d’admiration et de respect. Et jamais je n’oublierai nos discussions nocturnes soit en sortant du cabinet que nous avions l’une en face de l’autre, soit parce que nous n’arrivions pas à dormir et que nous doutions parfois de nos engagements. Merci de ton soutien indéfectible.
 
Monsieur le Bâtonnier élu, Mon Cher Jean-Pierre (RAYNE), ta présence ici me touche beaucoup et m’honore, je ne doute pas que tu auras à cœur de travailler en bonne entente avec l’UJA lorsque tu prendras tes fonctions. Je ne peux pas te promettre que les jeunes chevaux fougueux seront toujours d’accord mais je sais que vous poursuivez le même but, celui de dynamiser notre barreau et de le défendre.
 
Monsieur le Bâtonnier, Mon Cher Philippe (KLEIN), je sais que tu vas avoir la joie de goûter à la campagne du CNB puisque tu as été élu en ce début d’apres midi à la conférence régionale des bâtonniers du sud est pour être membre de la liste du collège ordinal province au CNB et je t’en félicite. Je te remercie de ta présence et je suis contente que tu sois là pour que tu puisses voir par toi-même quelle importance peut avoir notre syndicat et quel est le travail que l’on y réalise. Nous avons souvent discuté de tout cela ensemble parfois pas partagé les mêmes positions je le sais. Merci encore d'être venu.
 
 
« L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes taches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l’invincible espoir ».
 
Merci à tous.
 
 

Sandrine Vara