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Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats

Discours d'Aminata NIAKATE, Nouvelle Première Vice Présidente de la FNUJA

Vendredi 23 Juin 2017

Discours prononcé à l'issue de l'Assemblée Générale du 74e Congrès de la FNUJA, à Bastia, le 27 mai 2017



Très Cher.e.s Ami.e.s,
 
Vous n’imaginez pas à quel point je suis honorée et émue d’être ici devant vous, à l’occasion de ce très beau congrès de Bastia.
 
Je voudrais, à cet égard, remercier Valérie Vincenti, Anne-Christine Leccia et toute l’équipe de l’UJA de Bastia pour l’organisation ce magnifique congrès.
 
Je suis très heureuse de me retrouver sur cette île au drapeau qui me ressemble tellement que ç’en est presque troublant, particulièrement en cet instant où je vous dois de vous parler de moi.
 
Cette ressemblance m’a de prime abord semblé de bonne augure.

De nature curieuse, j’ai donc fait quelques petites recherches sur l’histoire du drapeau corse.

Et j’ai découvert qu’il s’agissait en fait d’un trophée…

Un trophée qui représente la tête tranchée d’un Maure envahisseur...
 
Je ne vous cache pas que je me souhaite quand même un bien meilleur destin !
 
Et finalement, je me dis que je ne suis pas si Maure que ça…

Qu’en réalité, je n’ai de Maure que le prénom (Amina), et encore, celui-ci a été africanisé par mes parents (Aminata).
 
Ce prénom il m’a été donné par de braves gens nés sur un territoire français, le Soudan français, juste avant l’indépendance du Mali, mon pays d’origine.
 
Le Mali, c’est ce territoire à la terre rouge ocre et à la population chaleureuse et généreuse, même quand elle n’est pas très riche.
 
C’est un territoire où est né, au 13ème siècle, une charte, la charte du Mandé, l’une des plus ancienne charte universelle de droits de l’homme et de libertés fondamentales.
 
Et je ne suis pas peu fière de cet héritage.
 
Ce pays, c’est aussi un pays qui connaît les castes, comme en Inde, mais de manière moins marquée. Il n’y a guère que dans les mariages et les fêtes traditionnelles que l’on retrouve les différences entre les castes.
 
Parmi ces castes, on trouve des esclaves, des griots (sorte de musiciens historiens et conteurs d’histoires), des marabouts, des forgerons (gardiens de traditions) et des guerriers (propriétaires terriens conquérants).

Je ne sais pas si vous pouvez le deviner à mon gabarit ou à mon allure mais je descends de la plus puissante de ces castes, de la caste des guerriers !
 
Sur la première carte d’identité malienne de mon père, il est mentionné sa profession, celle de « cultivateur ».
 
Dans mon village d’origine, Lambidou, tout près de la frontière du Sénégal et de la Mauritanie, ma famille cultive encore aujourd’hui le mil et le maïs. Elle élève aussi quelques poules, vaches, moutons et autre bétail…
 
Lorsque je me rends l’été dans mon village d’origine, il m’arrive de m’essayer à l’art ancestral de l’agriculture pratiqué à la main, et cela ne va pas sans récolter quelques ampoules et non sans avoir fauché une bonne partie de la production agricole…
 
Mais cela, c’est sans doute parce que les mauvaises herbes ressemblent à s’y méprendre aux plants de maïs que je suis censée faire pousser…
 
Cela provoque généralement les moqueries bienveillantes de mes cousins, qui nous traitent, ma fratrie et moi, de « parisiens ».
 
Et cela me fait sourire en ce jour si particulier, car il n’y a guère que deux endroits au monde où cela m’arrive, qu’on me traite de « parisienne » avec ce sourire bienveillant et moqueur, au Mali, dans mon village, chez moi, lorsque je m’essaie à l’agriculture,
et ici, chez moi, à la FNUJA, au détour d’une motion parfois mal engagée...
 
Vous avez donc devant vous une sorte de guerrière malienne et une fille de paysan.

Je suis également très fière de ces héritages.
 
Je ne suis pas peu fière non plus d’être française, d’être parisienne.
 
Mon père, tout jeune marié, est allé « chercher fortune » à Paris vers la fin des années 1970, ma mère ne l’a rejoint que 3 ans plus tard, en février 1980 grâce au regroupement familial.
 
C’était l’hiver, il faisait froid, ma mère voyait de la neige pour la première fois de sa vie et retrouvait son mari qu’elle n’avait pas vu depuis 3 ans. 

Je m’en souviens parce je suis née très exactement 9 mois plus tard en novembre 1980, dans une ancienne abbaye destinée à la réhabilitation de filles de mauvaises vies repenties (véridique !), devenue l’hôpital Saint-Antoine.
 
On peut aussi dire que je suis une enfant du regroupement familial. Et quand j’y pense, je réalise que le moindre pépin administratif aurait pu me coûter ma présence ici ce soir.
 
Si un jour vous franchissez le seuil de la porte de chez mes parents,

De chez mon père,

Car c’est sûr il vous ouvrira la porte,

vous retrouverez un peu cette Afrique qu’ils ont emmenée avec eux.

On y respire les effluves épicés des plats africains et de l’encens parfois.

Quand on entre chez mon père on troque facilement les vêtements occidentaux pour un pagne ou un boubou plus confortable,

Et le Sarakolé (ou Soninké), se mêle à langue française dans le brouhaha propre aux familles nombreuses.

Je ne le mets pas toujours sur mon CV mais… je suis bilingue français-sarakolé/soninké.
 
J’ai donc une culture et une éducation métissée, par mon environnement familial et social.
 
Etant la première née d’une flopée de Niakate nés en France,

Sortir de la maison allait avec son lot de première fois, de découvertes et d’aventures.
 
J’arrive à l’école maternelle à l’âge 3 ans.

Elevée par des parents qui ne parlent pas très bien le français,

Evidemment, je ne parle moi-même pas un traitre mot de français.

Je l’ai découvert en parcourant mon carnet de santé, que je ne parlais que le soninké à l’âge de 3 ans.

C’est sans doute pour cela que j’ai peu de souvenir de cette époque, des images essentiellement.

C’est sans doute pour cela aussi que j’apprécie le silence.

C’est peut être aussi parce que j’ai une famille nombreuse très bruyante !
 
A la fin de l’année scolaire, nous sommes en 1984, mon père, ma mère, mes deux sœurs et moi, nous quittons notre petit studio parisien du 12ème arrondissement pour emménager dans un appartement plus grand et au loyer plus abordable (merci au 1% patronal !)

Nous atterrissons donc dans une cité HLM de Vitry sur Seine, dans le Val de Marne.

Vous remarquerez que j’ai donc grandi en province, en Couronne plus exactement.

Et en ce jour particulier de mon aventure fnujesque, c’est quelque chose que je tiens à souligner !

Ce n’est pas du tout parce qu’un certain président de l’UJA du Val de Marne m’a quasi menacé de mort si ne glissait pas une petite dédicace à la Couronne dans mon discours !
 
Je vis toujours à Vitry aujourd’hui, cette ville de banlieue mixte et populaire que j’aime beaucoup, à tel point que j’en suis aujourd’hui devenue l’une de ses conseillères municipales…
 
Je ne peux vous parler de moi sans évoquer ma mère aussi,

qui a été femme au foyer, puis femme de ménage quand ses enfants ont grandi. 

Styliste autodidacte, elle confectionnait des tenues africaines pour ses enfants.

Elle était très sévère mais aussi très généreuse. Elle expédiait, comme beaucoup de personnes de la diaspora africaine, une bonne partie de ses économies à sa mère et à la famille de sa sœur restée au village.
 
Petite de taille, elle dégageait une autorité naturelle qui la dispensait d’hausser le ton avec nous. Un simple haussement de sourcil et plus personne ne bronchait.

A tel point que mon père nous renvoyait systématiquement vers elle quand il ne savait pas comment dire non à ses enfants.
 
Mon père, lui, c’est la gentillesse et la pudeur incarnée.

Je pense que je tiens un peu de lui de ce point de vue là.

De paysan, il devient manutentionnaire pendant près de 40 années de sa vie avant de prendre une retraite bien méritée.
  
Vous devez savoir aussi que j’ai 18 frères et sœurs (dont des demi-frères et sœurs et des frères adoptifs).
 
Mes parents ont réussi l’exploit de nous élever tous, à Vitry sur Seine, sans qu’aucun de nous ne manque jamais de rien, ni n’ai de mention à son casier judiciaire !
 
Moi non plus, j’avoue que je ne sais pas comment ils ont fait.
 
Autant vous dire que grandir au sein d’une famille aussi nombreuse, ça donne le sens du partage et de la solidarité.
 
Cela m’a aussi appris à me concentrer dans le chaos le plus total !
 
Tout pourrait s’effondrer autour de moi sans que je ne m’en n’aperçoive pour un peu que je sois dans ma bulle, concentrée sur quelque chose.
 
C’est donc cette bulle, cet environnement bruyant, joyeux et stimulant qui a fait de moi une avocate.
 
Mes parents n’ont pas eu la chance d’aller à l’école mais étaient suffisamment intelligents et éclairés pour pousser leurs enfants à ne pas passer à coté de la leur.

Ils ont éveillé nos consciences à ce sujet.

C’est pourquoi je me suis toujours trouvée horriblement chanceuse de pouvoir aller à l’école publique gratuite, à l’université, gratuitement également.
 
Je sais aussi que j’ai énormément de chance d’avoir un passeport qui me permet de voyager partout où le cœur m’en dit. Rien ne me rend plus heureuse que les rencontres et les saveurs des voyages.
 
Et j’ai toujours voulu restituer cette chance et m’engager.
 
C’est ainsi que je m’engage en politique, chez les écologistes. Mais ceci est une autre histoire.
 
Et c’est ainsi qu’au même moment, je débarque à l’UJA.
 
Je suis arrivée à l’UJA par la Revue, alors que je n’étais encore qu’élève-avocate.

Je participais alors au sein de l’association des élèves avocats (AEA) au journal des élèves avocats : Le Baromètre.

Et la fin de mon périple scolaire approchant, j’ai voulu continuer cette aventure journalistique…

Je me suis naturellement tournée vers l’UJA, grande sœur de l’AEA, à laquelle j’adhère pour 10 euros seulement (pas cher) et je coche innocemment la case « Revue » croyant qu’il s’agit du journal des jeunes avocats…
 
A la première réunion de Revue, je me rends rapidement compte de ma méprise et me persuade que c’est le destin qui veux cela et me voilà érigée au rang de troupière de la Revue de l’UJA de Paris en 2009, alors que je n’étais jamais monté sur scène de ma vie.
 
Lors de cette Revue, j’ai vécu une expérience totalement terrifiante et géniale à la fois.

Et je pense que c’est cette expérience qui me fera définitivement tomber amoureuse de l’UJA.

La première fois que je monte sur scène,

Je chante une chanson rock, à débit rapide, une reprise de « l’homme pressé »,  de Noir Désir, adaptée en « femme stressée », ça parle de collaboration libérale.

Je me lance et « drame absolu », j’oublie les paroles...

Je me revois encore sur scène entrain de me dire dans un espèce de ralenti « oh non, ce n’est pas vrai, ne me dites pas que c’est entrain de m’arriver… »

Alors j’ai essayé de rattraper la musique…

Les musiciens ont essayé tant bien que mal de me rattraper…

Nous ne nous retrouverons jamais…

Je finis par quitter la scène drapée dans mon humiliation et me recroqueville désespérée dans les coulisses.

Valérie Tocreau, l’une des directrices de la Revue me renvoie sur scène et me suggère de lancer un « et voilà c’est ça le stress ! », ça collait bien avec le titre de ma chanson.

J’y vais, le public extrêmement bienveillant d’avocat.e.s ovationne cette pirouette volée,

Et je retourne morte de honte dans les coulisses,
hésitant très sérieusement à remonter sur scène le lendemain (la Revue à Paris se jouant quatre soirs de suite).
 
Et avec le recul, c’est paradoxalement l’un des meilleurs moments que j’ai vécu à la Revue. Parce la troupe, ses directrices, la Présidente de l’UJA, Aurélie Berthet, la commission permanente de l’UJA et même Olivier Bureth, alors Président de la FNUJA, qui ont tous assisté à cette tragédie, ont eu un immense élan de solidarité envers moi, ils m’ont poussé à remettre le pied à l’étrier dès le lendemain,

M’ont dit qu’après cela plus aucun magistrat ne pourrait plus jamais m’impressionner.
 
C’est à ce moment là, je pense, qu’il s’est tissé un lien inaltérable entre l’UJA et moi, cette UJA qui m’a soutenue et surtout m’a fait suffisamment confiance pour reprendre le risque de me laisser me « crasher » à nouveau le lendemain.

Je vous rassure ce n’est pas arrivé.

Il y a avait intérêt parce que toute ma famille, le Bâtonnier, les Membres du Conseil de l’Ordre et tous les officiels du Barreau de Paris et du monde de la Justice venaient le lendemain…
 
Et cette revue, drôle, impertinente, abordait également des sujets importants auxquels j’ai été sensibilisée : les affres de la collaboration libérale quand les confrères ne jouent pas le jeu, l’Aide Juridictionnelle qui repose trop lourdement sur les épaules des avocat.e.s, le secret professionnel régulièrement mis à mal et pourtant si indispensable à la relation de confiance qui nous lie à nos client.e.s….
 
A l’époque, j’étais élève-avocate en régime salarié. Je faisais du droit des sociétés et du droit fiscal dans un cabinet d’avocats.

J’aurais très bien pu ne jamais mettre les pieds au Palais, ne jamais croiser aucun Confrère.

J’avais vocation à être la première avocate de ma famille, je n’avais aucun réseau au Barreau.

Quand j’y repense, les propos de Jean-Claude Woog font vraiment sens, il disait que « lorsqu’un jeune avocat arrive à Paris et qu’il ne connaît personne, lorsque sa famille ne le protège ni dans la vue du Palais, ni dans le monde des grandes puissances économiques, il se sent bien souvent isolé ».

Et c’est terriblement vrai encore aujourd’hui.
 
Et mon UJA, l’UJA de Paris, dignement représentée aujourd’hui par notre énergique Président Thomas Charat et toute la délégation parisienne que j’embrasse, m’aura permis de sortir de cet isolement professionnel et de rencontrer des gens chaleureux et engagés pour les autres. Elle aura donné un sens au serment que j’ai prêté, elle m’aura mieux que personne appris la confraternité.
 
L’année suivante, nous sommes en 2010, j’intègre donc la Commission Permanente de l’UJA sous la présidence de Yannick Sala qui encourage ma candidature.

L’année d’après, Dominique Piau me fait suffisamment confiance pour me proposer d’animer avec Emilie Chandler la commission conditions d’exercice où nous avons travaillé sur les questions de domiciliation.
 
Parallèlement, Alexandra Perquin me pousse à découvrir la FNUJA, c’est Romain Carayol qui en est alors le dynamique Président ! Il avait un crédo que je trouve essentiel : le maillage territorial. Je le trouve essentiel car c’est le nombre des UJA adhérentes et cette puissante émulation collective, riche de toutes leurs contributions qui fait la force de notre fédération. Et je suis d’ailleurs très heureuse de voir certaines UJA revenir et réadhérer à la « fédé ».
 
C’est donc des Alexandra Perquin, des Valentine Coudert, des Olivier Bureth et des Nicolas Randriamaro, qui fréquente de temps à autre la Revue de Paris, qui me poussent à aller aux comités parisiens de la fédé.

On me dit que c’est le samedi matin et que parfois c’est décentralisé en province lors de week-ends très sympas.

N’étant pas trop du matin, et ayant le gout du voyage, j’opte d’abord pour l’option comité décentralisé.

Alors, n’y voyez là aucune provocation de ma part mais il se trouve que mon premier comité était à Bayonne en 2010.…

Je garde un souvenir mémorable de la soirée Peña des arènes de Bayonne que je découvrais pour la première fois, sous la flotte car Romain Carayol pratique aussi une sorte de danse de la pluie redoutablement efficace.
(D’ailleurs tout le congrès te remercie Romain de t’être abstenu pendant le congrès !).
 
Depuis ce comité décentralisé, je n’en ai manqué quasiment aucun.
 
J’ai commencé à venir le samedi matin de temps à autre. Et le manque de sommeil ne rivalise plus jamais avec la perspective de vous retrouver tous les mois, le samedi matin.
 
Alexandra Perquin, encore elle, me pousse et me destine sous sa présidence de l’UJA de Paris à intégrer le bureau de la FNUJA et à faire plus ample connaissance avec la « fédé ».

J’assiste alors à mon tout premier congrès à Aix en Provence, c’est fou comme le hasard fait les choses…

Sous la pluie évidement. Romain est encore Président de la « fédé ».
 
J’y croise le sémillant et impressionnant Stéphane Dhonte.

Jan Marc Ferly me pousse à aller discuter avec le prochain président de notre belle  fédération.

Il m’accueille avec son sourire et son regard de renard.

Il se demande sans doute d’où je débarque.

Il sait que je vais probablement intégrer son bureau et me tient en guise de salut un propos que je n’oublierai jamais :
« Aminata, je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur… »

C’est Véridique !

Je me suis dit : « Bienvenue Aminata… ! »
 
Mais Stéphane ne savait pas que je venais d’une famille de guerriers africains habitués au dur labeur des champs.

Je crois qu’il garde un bon souvenir de cette année de bureau.

Et moi aussi.

Son énergie et sa détermination font de lui un modèle pour moi à la « fédé ».

Et finalement, malgré ses promesses fracassantes, il a été le plus bienveillant des présidents.

Il veillait à demander l’avis de chacun. Peu importe leur expérience, leur ancienneté. Chaque avis valait la peine d’être entendu.

Et même le mien.

Cette considération qu’il a pour les autres, pour tout le monde, m’inspire beaucoup. Je ne le lui ai jamais dit mais il est pour beaucoup responsable de ma présence devant vous aujourd’hui.
 
Depuis cette année de bureau, je me suis ouvert l’esprit à une culture musicale différente grâce aux « blind test » de Roland Rodriguez, Matthieu Dulucq, Caroline Luche-Rocchia, Yannick Sala et Anne-Lise Lebreton.
(N’oubliez pas que je viens des quartiers populaires de Vitry sur Seine et on n’y écoute pas beaucoup du Enrico Macias et autre chanteurs de variété française…)
 
Pendant cette année de bureau je m’occupe du Jeunes Avocats Magazine et accompagne la passionnante campagne CNB de 2011.

La FNUJA est alors armée du slogan suggéré par Jean Baptiste Gavignet : « Agitateur de CNB ! »

Je trouve qu’il nous va bien et nos élus au CNB, Joanna (Touati), Maria (Bonon), Marie (Dutat), Matthieu (Dulucq),  Roland (Rodriguez), Sébastien (Bracq), Leila (Hamzaoui), Valentine (Coudert), Florent (Loyseau de Grandmaison), Massimo (Bucalossi), Dominique (Piau), Richard (Sédillot), ne manquent jamais de le démontrer.

Je pense qu’on peut les applaudir.
 
 
Depuis cette année de bureau sous la présidence de Stéphane Dhonte, je n’arrive plus à me passer de la FNUJA, et s’il m’est arrivé de la quitter pour vivre quelques aventures parisiennes, je n’ai jamais été bien loin et lui ai toujours été fidèle.
 
Je suis restée deux années au Bureau avant de revenir à Paris, où je me suis occupée de la Commission Action Syndicale et Associative sous la Présidence de Leila Hamzaoui, notre « furax » parisienne remontée à block contre la CNBF ! Nous lançons sous sa présidence à l’UJA de Paris un riche programme de formations et notamment les fameux « premiers dossiers de » qui feront d’ailleurs des petits dans plusieurs UJA de la « fédé ». Nous lançons aussi une action de solidarité à destination de nos confrères africains grâce à laquelle l’UJA en partenariat avec la « fédé » enverra des centaines d’ouvrages juridiques à destination des confrères africains de la Fédération Africaines des Associations et Unions de Jeunes Avocats (la FA-UJA).

Vous n’imaginez pas à quel point ils vous en sont reconnaissants.
 
Et puis Valence Borgia, Ma présidente parisienne, suscite ma candidature pour devenir sa Première Vice-Présidente à Paris. J’en suis d’autant plus touchée que j’ai une grande admiration pour sa bienveillance, son intelligence et son combat féministe.
 
L’UJA de Paris me fait ensuite l’honneur de me porter à sa tête. J’ai essayé de toute mon énergie de mériter cette confiance. Avec ma commission permanente et une équipe de choc, Thomas Charat que vous connaissez bien, Laetitia Marchand, Maxime Eppler, Julien Brochot et Sébastien Blondon, nous donnons tout ce que nous avons pour être sur tous les fronts : ceux de l’AJ, du secret professionnel, des droits de la défense et des libertés publiques...

Je peux aussi pendant cette année compter sur l’aide précieuse et les conseils de piliers de l’UJA tels que Marie-Aimée Peyron, Brunot Marguet, Olivier Guilbaud, Elodie Mulon, Valentine Coudert, Alexandra Perquin, Annabel Boccara et bien d’autres. Et je pense aussi à Anne-Laure Casado et Sarajoan Hamou qui ont dirigé d’une main de maître la campagne de mes candidats au Conseil de l’Ordre : Pierre Hoffman et Alexandra Perquin.
 
Je vous l’ai dit, pendant cette aventure parisienne, je n’ai jamais été bien loin de la « fédé ».
 
Je n’ai jamais pu la quitter car j'aime toujours autant partir à la découverte de régions où je n’aurais jamais eu l’idée de mettre les pieds.

De mon point de vue de banlieusarde, de parisienne et d’africaine, ce sont autant de destinations exotiques que j’ai aimé découvrir : Juan les pins, Bastia, Bordeaux, Nancy, et même Chartres…

J’aime aller à la rencontre de confrères qui sont heureux de nous recevoir et qui ont le sens de l’hospitalité.

J’aime l’impertinence de nos Revues des Revues et notre âme d’artistes engagés.

Je ne me remets toujours pas du rire provoqué par la chanson d’Olivier Charles sur le « Psychiatre-Expert ». Moment mémorable.
 
Je suis toujours autant impressionnée par cette faculté que nous avons de guerroyer  en Assemblée Générale avant de faire la fête ensemble le soir même, toutes querelles oubliées.
 
J’adore nos débats et réflexions sur les enjeux et l’avenir de notre profession, cette confrontation d’idées, de celles qui grandissent et font mûrir.
 
J’aime la sagesse de nos « belles-mères », de nos Stéphane Lallement, Janine Bariani, Eric Azoulay, Bruno Marguet, Loïc Dusseau, David Gordon Krief...
 
J’aime mes échanges avec les membres d’honneur : Estelle Fournier, Aurélie Berthet, Katy Cissé, Richard Sédillot, Jan-Marc Ferly, Grégoire Niango, Christophe Thevenet, Dominique Bréard, Dominique Piau…
 
J’aime notre âme rebelle mais prospective et constructive, notre appétence pour le renouvellement, notre esprit non partisan en politique qui laisse de la place à tout le monde, à toutes les idées.
 
Et finalement, la « fédé » m’aura fait découvrir la France, ses spécialités régionales, ses richesses, ses pratiques diverses et variées en termes de nombre de bises et de sens de la bise… Je vous avoue que je ne m’y retrouve toujours pas !
  
Paradoxalement, la « fédé » m’aura aussi fait découvrir l’Afrique, terre avec laquelle j’ai une affinité particulière, viscérale.
 
Avant la « fédé », je n’avais, en Afrique noire, foulé que sol du Mali. Et la « fédé » m’aura permis de rencontrer la FA-UJA et ses dynamiques et courageuses UJA, dont nous avons beaucoup à apprendre, et qui rencontrent les mêmes problématiques que les nôtres, des problématiques plus dures parfois, touchant aux libertés fondamentales.
 
Elles se battent pour que leur UJA puissent voir le jour, je pense aux jeunes avocats gabonais dont le Bâtonnier entrave encore aujourd’hui la création de leur UJA.
 
Elles se battent même parfois pour que les collaborateurs puissent tout simplement toucher une rétrocession d’honoraires fixe. Je pense à l’UJA de Mbuji Mayi  en RDC.
 
Elles se battent aussi pour que le contrat de collaboration puisse être la norme dans tous les Barreaux africains.
Et je sais que notre partenariat avec la FA-UJA lancé par Olivier Bureth y aura largement contribué ; je suis très heureuse d’y avoir moi même contribué lors de la Conférence Internationale des Barreaux d’Abidjan ; Matthieu Dulucq était également présent à ce moment précieux où nous avons avec la FA-UJA élaboré le modèle de contrat de collaboration qui est désormais la norme en Afrique francophone.
 
C’est Roland Rodriguez qui m’aura fait ce sublime cadeau en me confiant la délégation des relations avec nos confrères africains. Ils sont présents à ce congrès. Je voudrais vous dire que je suis heureuse de vous connaître et de vous compter parmi mes amis.
 
Tous ces voyages en France ou ailleurs, m’auront ouvert l’esprit, ils me nourrissent encore beaucoup aujourd’hui.
 
Je crois que je vous ai dit beaucoup de choses de moi à présent et que vous êtes suffisamment éclairés pour décider de si oui ou non je mérite vos suffrages et votre confiance pour assumer la responsabilité de Première Vice-Présidente de la FNUJA.
 
Je voudrais dire un petit mot de vous avant de laisser la place au discours que vous attendez tous, celui qui dessinera notre avenir pour l’année à venir.
 
Je suis aussi très impatiente et optimiste à l’idée de l’entendre.
 
Je voudrais vous dire que j’ai bien conscience que ce sont les UJA qui font l’âme et la force de la FNUJA. Je mets beaucoup d’espoir en vous pour les échéances à venir.
 
Il se profile cette année une campagne au CNB. Le défi sera grand et important.
La FNUJA et sa future présidente auront besoin de vous.
 
Je tiens aussi à assurer à celle qui sera très vraisemblablement MA Présidente, de mon soutien indéfectible et de ma loyauté. Loyauté, c’est d’ailleurs la signification de mon prénom, qui vient de l’arabe « Amine ». Ce n’est pas pour rien que mon père me l’a donné. Et j’essaie toujours de lui faire honneur.
 
Et Alexandra (Boisramé), j’ai la forte intuition que toute ton équipe, s’ils sont élus ou réélus, et dont j’ai eu la chance de découvrir ou redécouvrir certains des membres cette année au bureau, saura également y faire honneur.
 
Je pense à vous Jean-Baptiste (Blanc), Sandrine (Vara), Catheline (Modat), Emilie (Le Maout), Simon (Warynski), Damien (Stalder). A Boris (Rosenthal) et Caroline (Herry) aussi.
 
Mon dernier mot sera pour toi Emilie (Chandler), notre Présidente. Je voulais te dire que j’admire ta force et ta détermination. Rien ne te paraît insurmontable et j’admire la résilience dont tu sais faire preuve.
 
Je te souhaite de belles nouvelles aventures.
 
Je vous remercie de m’avoir écoutée, les amis, et à nous aussi, je nous souhaite une très belle aventure !
 
Et en vérité, je sens déjà que l’aventure sera belle !

Sandrine Vara