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FNUJA | Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats
Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats

Discours d'Emilie CHANDLER, séance solennelle d’ouverture du 74ème congrès de la FNUJA à BASTIA

Vendredi 23 Juin 2017

« Pour toi, je n’ai plus que cette dernière chose à te dire.
Ne crains pas le passé. Si l’on te dit qu’il est irrévocable, n’en crois rien.
Le passé, le présent et l’avenir ne sont qu’un instant.
Le temps et l’espace, la succession et l’extension ne sont que des conditions accidentelles de la pensée.
L’imagination peut les transcender et se mouvoir dans une sphère libre peuplée d’existences idéales et les choses, elles aussi, sont, dans leur essence, ce que nous choisissons de faire ».
Que ces mots d’Oscar Wilde de Profundis éclairent nos travaux.

*

Monsieur le Ministre, Monsieur le Garde des sceaux,
Où êtes-vous ?
L’an dernier nous vous avons cherché, cette année encore vous brillez par votre absence…
Nous avons pourtant tant de choses à nous dire.
Vous avez tant de décrets à nous présenter… 328 ces derniers jours…venus réformer nos règles de procédures et les droits des justiciables…

Monsieur le Maire de Bastia, Monsieur Savelli, nous mesurons le privilège de passer notre 74ème congrès dans votre ville,

Monsieur le Président de l’exécutif de l’assemblée de Corse, Monsieur Siméoni,  merci pour votre présence à nos côtés en ces temps tumultueux,

Monsieur le représentant du Conseil National des Barreaux, Monsieur Jean-Bernard Thomas, l’institution que vous représentez verra sa composition renouvelée en cette fin d’année et je ne doute pas que notre syndicat y conservera sa première place.

L’énergie de la FNUJA ne tarira pas, c’est une certitude,

Monsieur le Bâtonnier de Paris, Monsieur Frédéric Sicard, Madame la Bâtonnière élue de Paris, Madame Marie-Aimée Peyron,
Je sais l’organisation de votre équipe pour être présents à nos côtés aujourd’hui et vous en remercie. Vous représentez le barreau parisien auquel j’appartiens et je ne doute pas que vous saurez maintenir le dialogue nécessaire entre les avocats dans les mois à venir à l’image du lien renouvelé avec le barreau de Bastia en ce premier jour de congrès des jeunes avocats.

Monsieur le Président de la Conférence des Bâtonniers, Monsieur Yves Mahiu,
Nos rapports ne sont pas toujours simples, nos avis divergent souvent mais n’est-ce pas le contradictoire qui permet de faire progresser le débat ?

Je vous taquine mais je me réjouis de votre présence à nos côtés ce matin pour nous présenter votre vision de l’avocat du futur dans le cadre de notre première table ronde,

Monsieur le Président de l’Union Nationale des Professions Libérales, Monsieur Michel Chassang, merci de votre soutien à toute épreuve, vous avez toujours  cru en nos projets, je le sais,

Mesdames, Messieurs les Hauts Magistrats, Monsieur le Procureur de la République, Monsieur le Président du Tribunal de Grande Instance de Bastia, 
 
Les jeunes avocats attachent une grande importance aux relations qui existent entre nos professions. A l’issue de ce congrès, une motion en ce sens devrait être adoptée et nous devons travailler ensemble à renforcer ce lien dans l’intérêt du justiciable qui ne doit jamais faire les frais d’une cordialité de façade derrière laquelle se cacherait une incompréhension contreproductive,

Madame la représentante du SAF, Madame Régine Barthélemy,

Monsieur le représentant de l’ACE, Monsieur Gilles Petit, nos syndicats adoptent parfois des positions contraires mais je garde de cette année, le souvenir d’échanges fructueux sur les grands sujets sociétaux relatifs aux libertés publiques et à l’intérêt de tous.

Mesdames et Messieurs les représentants des délégations étrangères,

Monsieur le Bâtonnier de Bastia, Monsieur le Bâtonnier élu,

Mesdames, Messieurs les Bâtonniers,

Mesdames, Messieurs les membres du Conseil National des Barreaux,

Mesdames et Messieurs les Présidents et Membres d’Honneurs de notre fédération,

Monsieur le Président de la Fédération Africaine de l'Union des Jeunes Avocats (FAUJA), Monsieur Ismael Naino,
 
Monsieur le Président de l’Association des Jeunes Avocats Tunisiens, Monsieur Yassin Younsi, les organisations que vous présidez sont les sœurs de notre fédération,
 
Que nos liens solides se renforcent encore davantage,
 
Monsieur le représentant de l’ANAAFA,
 
Monsieur le Président de KERIALIS,
 
Monsieur le représentant de l’Association des Jeunes Magistrats,
 
Mesdames et Messieurs les membres de l’association des Corses du Palais, qui organisent une formation juriscorsica durant ce congrès,
 
Mesdames, Messieurs les Présidents des Unions de Jeunes Avocats de Paris, de Marseille, de Lille, de Strasbourg, d’Aix, de Rennes, de Nantes, de Lille, de Guadeloupe, de Bordeaux, et de l’ensemble des barreaux de France,
 
Vous m’avez apporté un soutien indéfectible cette année et je vous en suis infiniment reconnaissante.

Sans vous, notre fédération n’existerait pas !

Chère Valérie, Chère Anne Christine, Chère UJA de Bastia,

Je sais l’énergie déployée pour l’organisation de ce congrès. Vous nous accueillez avec tout ce que la Corse a de plus beau à nous offrir et je sais qu’à l’instar du congrès de 1977 qui s’est tenu ici, l’ensemble des participants du congrès de 2017 ou  « ça se corse, les jeunes avocats se font une beauté »,  gardera le souvenir ému d’un congrès inoubliable tant par la qualité de l’accueil que pas la qualité de nos travaux.
 
Mes Chers Confrères,

Chers amis,

Il y a 40 ans, les jeunes avocats se réunissaient en Corse. Les participants de ce congrès de 1977 m’en ont toujours parlé avec beaucoup d’émotion.

Cet anniversaire m’a interrogée et je suis partie, durant toute l’année, à la recherche de témoignages de mes prédécesseurs, de ceux qui ont fait ce que notre syndicat est depuis 70 ans.

J’ai donc échangé avec un bon nombre d’anciens présidents et de membres d’honneurs que je remercie d’avoir bien voulu partager leurs souvenirs ainsi que les archives de notre fédération.

Puis un jour, sans me prévenir, l’un d’entre eux (Olivier Bernheim) a déposé à ma toque un rapport avec une motion adoptée au congrès de Bastia : une motion sur le serment d’Avocat adoptée en ces lieux et qui avait fait l’objet de nombreux échanges, consignés dans le procès-verbal.

De ce serment nous tirons notre ADN, nos valeurs et notre engagement, quel que soit notre barreau d’appartenance, notre domaine de compétence ou notre mode d’exercice.

N’oublions jamais l’essence même de notre serment qui nous guide d’abord à servir au mieux les justiciables et l’intérêt de nos clients.

A l’issue de nos travaux, nous irons porter nos idées auprès de nos nouveaux interlocuteurs.

Qu’il s’agisse de la chancellerie, du ministère de l’économie, du ministère de l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore du ministère du numérique, les pouvoirs publics pourront compter sur la FNUJA.

*

Je ne vous ai pas habitués jusque-là à des discours drôles ou poignants. Je ne dérogerai donc pas à ce principe.
Vous m’avez donné votre confiance et il me revient de vous donner un rapport moral et un bilan d’actions menées.
 
Une année s’est écoulée depuis le congrès de Nancy. Les motions que nous avons votées ont été portées par nos élus. Les Uja se sont renouvelées, des partenariats nationaux ont vu le jour, l’entreprenariat a porté nos combats, et à l’issue de notre assemblée générale de samedi je passerai le flambeau qui porte la lumière émanant de chacun de vous à mes successeurs.

Il n’est pas de Président de notre fédération qui soit perpétuel et c’est cela même notre force. Notre jeunesse, notre diversité, notre énergie constituent le tourbillon de vie de notre fédération, forte, vigoureuse et créatrice car en constant renouvellement.

Ne nous laissons jamais dicter nos choix par le passé.

Je me retrouve par devant vous aujourd’hui à la place de mes premières amours, sur les planches de ce théâtre ; Bastia nous accueille et si j’opère une mise en abyme, j’y retrouve l’avocat, acteur de la société et personnage de premier plan dans la cité.

Une robe pour costume, le verbe comme outil et toujours l’intelligence de la raison pour une profession qui œuvre dans l’intérêt d’une société en perpétuel mouvement.

Nos tables rondes de ce matin ont rappelé que notre profession doit savoir évoluer et que l’avocat peut et doit être l’entrepreneur de son cabinet.

Il y a plusieurs années, nous nous sommes retrouvés en comité décentralisé à Bastia et nous gardons tous de ce moment le souvenir fort du resserrement de nos liens puissants au moment du retour dans nos régions respectives.

De la Corse, admirons le respect de la tradition et l’absence de peur dans les combats difficiles.

Du drapeau corse faisons nôtre le bandeau initialement sur les yeux puis relevé sur le front comme gage d’une clairvoyance à toute épreuve.

*

Il y a quelques jours, le nouveau Président de la République a été élu.

Nous connaissons maintenant le nom de notre garde des sceaux qui s’est excusé hier soir tardivement de son absence à notre congrès

La France a fait le choix du changement et a prouvé encore une fois son respect des  valeurs républicaines.

De nombreuses institutions et représentants de la profession ont ouvertement appelé à voter pour un candidat nommé. La FNUJA a préféré rappeler son attachement à la liberté et au respect de chacun. N’oublions jamais de veiller à préserver notre indépendance qui est essentielle.

Puisse cette nouvelle mandature faire renaître l’espoir dans nos rangs et ouvrir davantage les perspectives qu’offre le marché du droit aux avocats.

*

Vous faire état du bilan annuel du président conduit nécessairement à l’introspection de notre fédération.

Au moment où je prononce ces mots, nous sommes toujours le premier syndicat d’avocats au niveau national. Cette place qui est la nôtre nous est enviée.
 
Mais loin de nous endormir, nous devons, tel le coq au lever du jour, être vigilants et rester les premiers lanceurs d’alerte.
 
L’avocat de 2017 est un acteur de la cité et défenseur des libertés individuelles

L’an dernier nous avons découvert avec effroi le terrorisme qui touchait nos proches. Nous étions tous ensemble le 13 novembre, veille de comité. Je sais qu’au moment où je vous lis ces mots, le froid se fait sentir et nous avons une pensée pour Myriam, avocate au barreau de Nice et membre de notre famille syndicale, qui nous a quitté...

Nous avons appris à vivre autrement et les avocats ont aidé la société à se relever et se dressent pour l’aider à résister.
Parce que nous n’avons pas peur…jamais.

Au moment où les détenus sont oubliés, nous nous efforçons de travailler à la reconnaissance de leurs droits. Nous nous associons aux travaux de l’observatoire international des prisons pour porter la voix de ceux qu’on n’entend pas devant les juridictions comme pour la maison d’arrêt de Fresnes il y a quelques semaines à peine où nous avons saisi le juge administratif sur les conditions de détention infâmes infligées aux condamnés.

Nous avons défendu les avocats étrangers en danger au côté de l’Observatoire international des avocats en danger.

Plus encore, nous avons contribué aux travaux et au débat relatifs au projet de loi « sécurité » à l’assemblée nationale où nous avons pu rappeler que l’avocat n’est pas qu’un « empêcheur de tourner en rond » mais qu’il participe aussi et surtout au bon fonctionnement de la justice. Nous avons présenté notre position sur le quantum des peines, sur la protection et l’anonymat des forces de l’ordre ainsi que sur les difficultés procédurales engendrées.

Parce que comme l’exprimait Balzac : "le jeune avocat sans causes, le jeune médecin sans clients, sont les deux plus grandes expressions du désespoir décent".

Nous sommes les garants de la liberté mais pas seulement.
 
Le secret professionnel de l’avocat

Nous sommes également les garants, auprès des justiciables, du secret professionnel, celui-là même que certains pourtant consentiraient à voir galvauder.

Ce secret, ce n’est pas celui qui soustrait le citoyen ou l’entreprise du champ de la justice mais au contraire celui qui leur garantit l’accès plein et entier à une justice équitable, ce n’est pas celui qui protège des intérêts corporatistes, c’est celui qui donne à l’avocat les moyens pleins et entiers de défendre les intérêts de son client en toute indépendance.

Il nous permet de donner une réalité aux valeurs que contient notre serment, en toutes circonstances, qu’il s’agisse des confidences d’une personne physique ou du secret des affaires. Ne le laissons pas nous échapper.
 
L’avocat est le professionnel du droit au service du justiciable

L’avocat n’existe que pour et par son client. Un avocat sans client est un avocat mort. Défendre notre profession, c’est permettre au justiciable d’avoir une robe noire à ses côtés lors de la fusion de sa société ou encore lorsque son enfant se fera agresser et qu’il faudra aller à l’audience.

Nous avons encore une fois cette année mis notre énergie au service du droit au sens noble du terme en menant une réflexion sur la réforme du régime des obligations et du droit de la responsabilité.

Les cliniques juridiques ont également animé nos débats et feront l’objet d’une nouvelle position doctrinale.

La justice prédictive au service du justiciable doit également nous porter vers une réflexion globale. Elle n’a pas vocation à faire disparaitre l’avocat bien au contraire.

Elle va lui permettre de retrouver toute sa place de conseil et de stratège là où aujourd’hui il perd souvent du temps dans la gestion administrative de son cabinet ou dans des audiences interminables.

Votre engagement politique et syndical est précieux.

Nos défaites et surtout nos victoires doivent toujours avoir pour finalité l’intérêt, de ces hommes et de ces femmes au quotidien ordinaire ou à la vie tumultueuse, de ces entreprises, petites ou cotées en bourse, ne pas être avocat pour briller mais bien pour éclairer
 
*

Monsieur le Garde des Sceaux Urvoas a rappelé à l’occasion de chacun des discours prononcés devant notre profession, la cacophonie qu’il constatait lorsque celle-ci devait porter sa voix devant les pouvoirs publics.

C’est un fait et la politique de l’autruche n’est pas admissible.

J'ose espérer que notre profession retrouvera rapidement une unité car les clivages ne feront que nous éloigner des vraies difficultés à surmonter.

*

L’année a commencé avec le vote sur l’article 15 du RIN, celui qui nous perturbe, celui qui nous fait peur.
Aurions-nous autant peur de lui si les difficultés financières étaient totalement étrangères à la profession ? J’en doute. En tout état de cause, la FNUJA a été attaquée alors qu'elle ne voulait que faire avancer la profession. A nos détracteurs, je voudrais dire "allez-y, nous sommes solides...".

Nous n'avons pas courbé l'échine. Bien au contraire…

Et nous sommes repartis au front en faisant adopter les modifications relatives au contrat de collaboration et au temps partiel du collaborateur et en soutenant une augmentation des rémunérations des salariés des cabinets d’avocats.
 
Rayonnement extérieur

Durant les 13 derniers mois, je vous ai proposé d’explorer d’autres voies et vous m'avez suivie dans ce concept de "faire rayonner la FNUJA".

Concept qui peut paraitre un peu lunaire et que j'ai pris plaisir à accoler à la notion de transversalité.

Alors que personne ne nous attendait sur ce terrain, nous sommes allés bousculer les politiques avec l’idée un peu folle d’organiser une journée de formation et de débats, sans nous limiter au seul prisme de l’avocat et en mettant en avant le justiciable.

Ce projet a pu se concrétiser grâce au soutien indéfectible de Madame Florence Lardet de l’association des jeunes magistrats, de Madame Delphine Boesel de l’Observatoire international des prisons et de Monsieur Dominique Rizet, journaliste à BFM TV, sans qui ces regards croisés sur la justice n’auraient pas pu voir le jour.

A force de communication et d’opiniâtreté, nous avons proposé une analyse de la situation carcérale en France ainsi qu’une étude sur la place de la victime, sous le contrôle de notre brillante commission pénale dont je remercie les présidents, Arnaud Adelise et Christophe Cervantes mais aussi Olivier Charles, toujours disponible pour traiter ce  sujet.

Le point d’orgue de cette journée fut l’audition des candidats à l'élection présidentielle ou de leurs représentants. Au-delà de ces échanges, nous avons su faire revivre notre fédération au sein du débat politique.

Les équipes des candidats à l’élection présidentielles ont fait preuve d’attention à l’égard de notre doctrine et je crois que nous n’avons pas à rougir de cette performance.

La FNUJA doit poursuivre son chemin et retrouver son influence au-delà de notre profession. Les jeunes Avocats doivent être entendus par les politiques, au sein des ministères, des administrations et des organismes, non seulement pour répondre à des sollicitations mais aussi et surtout pour convaincre par notre force de proposition.

Le dialogue doit se poursuivre aux côtés des autres professionnels du droit, je pense aux notaires et aux huissiers de justice mais aussi à nos confrères étrangers venus en nombre aujourd'hui.

Nous devons aussi maintenir et développer les liens forts qui ont été noués à travers nos partenariats : France victime, le club des jeunes experts comptables, l’association des jeunes magistrats, le Défenseur des droits notamment...

J’en profite pour vous annoncer officiellement le lancement de l’enquête sur les discriminations le 1 juin 2017, réalisée en partenariat avec le Défenseur des droits et Ipsos et qui permettra une analyse précise des discriminations en tout genre au sein de notre profession et remercie Monsieur Jacques Toubon pour son soutien à toute épreuve.

Nous comptons sur vous !
 
Nos combats pour l'avenir de la profession

Les Jeunes Avocats ont montré cette année avec la FNUJA qu’ils s’intéressent à l’avenir de notre profession.

Notre doctrine n’a pas toujours été suivie à l’occasion des votes du CNB,  notamment sur la collaboration qualifiante et ce au détriment de la profession toute entière ; pour autant, une formation de qualité à destination des impétrants doit rester une priorité absolue.

Nous ne pourrons redorer les lettres de noblesse de notre profession que si l’ensemble de nos représentants acceptent enfin de mettre de côté leurs intérêts personnels au bénéfice de l’intérêt collectif et de notre serment.

L’examen national est une première étape.

Les frais d'inscription nous ont aussi beaucoup mobilisés cette année et nous avons su montrer que les Jeunes Avocats ne se limitaient à faire entendre leur voix à l’intérieur de notre profession… bien au contraire. C'est en effet à la Chancellerie que nous avons porté notre combat afin de contrer la hausse de ces frais, votée trop rapidement par l'assemblée générale du CNB...

Je remercie ici Valentine Coudert, mon bras droit dans ce combat...

Il est maintenant nécessaire de permettre à nos successeurs d’arriver à créer un véritable statut de l'élève-avocat. La tâche est ardue mais j'ai bon espoir.

L'avenir de notre profession, c'était aussi l'audition par la commission menée par Monsieur Kami Haeri sur l'avocat du 21ème  siècle qui nous fait l’honneur de sa présence.

Alors que lors du dernier congrès en Corse, le rapport Darrois ouvrait les discussions à plusieurs professions, notre fédération à cette année été reçue pour parler de nous, de nos projets et de nos inquiétudes sans se limiter au numérique.

Mon Cher Kami, quel plaisir de retrouver des éléments de notre doctrine dans ce rapport complet et transversal. Merci à toi d'avoir accepté de venir nous présenter cet énorme travail devant les jeunes avocats un samedi matin d’hiver en comité national.
 
La CNBF ou l’intérêt de la profession toute entière

Nous avons également montré nos compétences en matière de retraite et les résultats de la campagne aux élections de la Caisse Nationale des Barreaux français a été un succès. Je forme le vœu que nous puissions faire avancer cet organisme et que la voix des jeunes avocats y soit considérée.

Des formations sur tout le territoire

Grâce à nos partenaires sans lesquels nos projets ne se seraient pas concrétisés ainsi, les caravanes de l'installation, de l'association et du développement de clientèle et de la médiation ont pu cette année encore parcourir les routes de France pour dispenser aux confrères des formations gratuites.
 
Je salue donc l'ANAAFA représentée par Madame Nadine Serres, AG2R qui devrait vous remettre dans quelques jours un annuaire de notre fédération à jour, HSBC et Monsieur Ludovic Bannette, WOLTERS KLUWER, SCAPIMED, et la Gazette du Palais.
 
Echéances à venir

Dans quelques semaines, nous partirons en campagne pour les élections au Conseil National des Barreaux et au sein de notre profession.

Nous avons modifié les règles de la communication dans le cadre de la campagne électorales à la CNBF. Il était temps. Les outils numériques dont nous disposons aujourd’hui doivent contribuer à rafraichir les règles du jeu.
Chers amis, vous pourrez compter sur les Jeunes Avocats, toujours plus engagés, dynamiques et motivés pour porter haut la voix de notre syndicat.
 
Prospectives

A l’heure du numérique, il nous faut accepter le changement et ne pas contempler les grands chantiers se mener hors notre présence.

L’organisation de nos cabinets doit être revue. Il nous faut mutualiser les moyens et envisager le développement économique de nos structures dans la transversalité.

Pourquoi mener une kabbale contre des créations de structures par des avocats qui osent bouger quelques lignes ? Le combat n’est pas à mener à l’intérieur de notre profession mais à l’encontre des acteurs économiques qui captent le marché du droit.

Nous devons soutenir les initiatives des confrères qui osent le pari des nouvelles technologies en respectant les règles de notre serment.

N'hésitons pas à nous appuyer sur les professionnels du développement de carrière.

Construisons des réseaux solides de transmission de dossiers et de compétences. Il ne s’agit pas de réseaux exclusivement virtuels mais bien de restaurer une confiance perdue.

Nos travaux de ce matin éclaireront nos débats de samedi. Il nous faut avoir une vision globale du marché du droit et de l’économie dans lesquels se meuvent nos cabinets mais qui sont également influencés et modelés par eux.

L’avenir de notre profession ne se limite pas aux décisions prisent au sein de nos instances. Il se joue également en dehors aux côtés des autres professions libérales.

Nous devons redevenir les pilotes de nos carrières et de nos cabinets et notre doctrine évoluera en ce sens à l’issue de ce congrès.

Les entraves artificielles au développement de clientèle doivent disparaître car il est incompréhensible pour un avocat de ne pas se voir confier un dossier par un client qui finira par se tourner vers un braconnier du droit au motif que les honoraires de diligences sont trop chers. Il nous faut de la flexibilité.
 
La rentabilité de notre métier doit être reconsidérée et l’avocat entrepreneur ne se définit pas comme étant un avocat dont la pratique porte sur le droit de l’entreprise. Nous sommes en réalité tous des entrepreneurs et nous devons gérer nos structures en chefs d’entreprise.

Pour cela, il nous faut mobiliser nos actions avec efficacité. Développer les réseaux privés et professionnels. Travailler en partenariat avec d’autres structures et accepter que l’exercice de notre profession puisse évoluer. Dépasser les inégalités hommes/femmes pour œuvre à l’égalité sur l’ensemble du territoire.

A l’heure du numérique, l’avocat devrait pouvoir exercer dans diverses structures à l’unique condition du respect de notre déontologie.

Soyons imaginatifs et audacieux pour notre profession comme nous savons le faire pour nos clients.

Nous avons su sortir des chantiers battus et nous avons interpellé les politiques.

Il est vrai que nous avons manifesté contre la loi qui avait été portée par notre nouveau président de la République. Mais aujourd’hui, cela doit il nous conduire à refuser, par principe, toute proposition pouvant être faite pour un avenir meilleur ?

Nous devons dépasser une vision  trop « court-termiste » qui ne conduit que trop souvent à rester figé dans une posture d’opposition.

Il nous faut avoir l’esprit ouvert, l’esprit de conquête, car tout est à construire.

*

Je souhaite à notre fédération une longue vie. Je lui souhaite de poursuivre son chemin dans l’apaisement.

Aujourd’hui, les lignes ont bougé. Nous avons la chance de participer à ce grand mouvement de tectonique des règles de l’échiquier politique. Alors mobilisons-nous !

Nous devons croire en nos idéaux mais surtout nous donner les moyens de nos convictions. Parfois, il faut savoir entrer dans le jeu de côté, là où personne ne nous attend, puis aller tout droit, sans concession.

Ce sont les jeunes qui doivent se saisir des sujets de la profession sans jamais oublier d’être avocat. C’est à eux qu’il revient, au quotidien, d’imaginer leur futur, d’entrer en résistance et de rebattre les cartes.

Remerciements

Je voudrais saluer tous les anciens présidents et plus spécialement, Bruno, Paul-Albert, Jean Luc, Matthieu, Olivier, Eric, David, Michel, Anne, Loic, Alain, Yannick, les Stéphanes, chers à mon cœur et spécialement Janine Bariani qui a toujours été présente à nos côtés en prêtant des salles de réunion et en nous apportant de la gaité dans les heures sombres.
Une immense merci à mon UJA, la belle et grande UJA de Paris.

A Marie Aimée Perron.

A Aurélie Berthet.

A Elodie Mulon.

Au Think Tank Cabinet de croissance pour la confrontation de nos idées.

A nos participants aux tables rondes de ce matin sur l’avenir de la profession.

Je voudrais saluer mes amis, Julie toujours là, ma famille et Vincent, qui ont fait preuve d’une patience absolue.

J’ai une pensée particulière pour celui qui s’en est allé cette année et que je n’ai pas pris le temps de voir une dernière fois…

Les derniers mots approchent, et voici le temps de remercier le bureau... car je vais vous faire une confidence... les membres du bureau attendent chaque année avec impatience les mots choisis du président.

Il est maintenant temps de saluer le talent de chacun dans cette aventure collective pour laquelle j'ai su retrouver l'esprit de l'école UJA.

Vous représentez la France en ce qu'elle a de plus diverse. Je vous souhaite à tous d'être un jour à la place qui est la mienne aujourd'hui pour une année à la hauteur de vos ambitions.

Entrer au bureau c’est participer à une aventure singulière. C’est un privilège qui doit conduire à un engagement continu au service du collectif exclusivement.

Vous pouvez être fiers du bureau de cette année.

Simon Warynski : je suis allée te chercher pour intégrer le bureau. Si c’était à refaire, je n’aurais à nouveau aucun doute. Je te souhaite un beau chemin au sein de notre syndicat.

Damien Stalder : avoir un avocat de moins de 30 ans dans son bureau c’est une garantie de fraicheur en continu. Tu es le trait d’union entre Paris et la FNUJA qui ne doit jamais disparaitre.

Emilie Lemaout : qu’il est bon de t’avoir eu à mes côtés cette année… Tu as été la mémoire de nos comités. Discrète mais toujours optimiste, je respecte ton choix pour la suite mais j’aurais aimé qu’il en soit bien autrement

Catheline Modat : les règles du droit social n’ont aucun secret pour toi et tu nous as représentés parfaitement au sein des organisations de la branche. Merci pour tout ce temps consacré à la défense des jeunes avocats, et pas seulement les collaborateurs.

Sandrine Vara : ta vision entreprenariale a souvent éclairé nos échanges au sein du bureau. Cette diversité de point de vue nous a souvent permis de ne pas prendre un chemin trop escarpé.

Jean Baptiste Blanc : je connais ton projet à venir et je sais que tu iras jusqu’au bout. Tout va bien se passer.

Aminata Niakate : je voudrais de dire du fond du cœur toute ma gratitude pour ta place à mes côtés cette année. Notre fédération a de la chance de te compter sur ses rangs et je te souhaite tout le meilleur pour les deux années syndicales à venir.

Alexandra Boisramé : je te remettrais les clés de la FNUJA samedi soir et je sais que tu les attends depuis très longtemps. Je te souhaite de mener une belle campagne pour les élections au CNB cette année et de conduire à termes les riches projets que tu porteras pour notre fédération.

A vous tous mercis pour ce chemin parcouru à vos côtés et longue vie à la FNUJA.

Sandrine Vara