Discours de Simon Warynski - nouveau Premier Vice-président de la FNUJA

Samedi 25 Juillet 2020

Chers amis,
 
Le discours pour la première vice-présidence de la FNUJA est une sorte de rite cathartique tout à fait particulier.
 
Je l’ai longtemps trouvé étrange.
 
Quel est donc cet exercice de style où un membre du bureau, plus ou moins déjà connu de tous au sein du syndicat, parle, sans faire de politique, jamais, mais pour se confier, parfois, parler de lui, toujours ?
 
C’est un moment intime, mais aussi un peu narcissique, où l’occasion est donnée à tous de cerner un peu mieux la personne qui va se placer durant un an dans l’antichambre de la présidence.
 
C’est en vérité une belle tradition, le perpétuel renouvellement au sein de la FNUJA, gage de son éternel jeunesse qui fait sa force, nécessitant qu’on se connaisse mieux.
 
Le discours se veut un savant mélange de parcours scolaire, de cheminement au sein de la fédé, d’humour, de confessions intimes, mais aussi et surtout de flatteries pour les anciens présidents qui, s’ils ne sont pas cités, trouveront probablement le discours beaucoup trop long !
 
Commençons donc par parler de moi !
 
J’ai vu le jour dans une famille de l’est de la France, dans une petite ville bourgeoise, Colmar, le jour du 191ème anniversaire de la mort de Louis XVI.
 
Colmar, c’est la ville de Bartholdi, le sculpteur, de Schongauer, le peintre mais aussi et surtout de Guy Roux. 
 
On y mange bien, on y boit bien, on y grandit paisiblement.
Je vis une scolarité satisfaisante mais sans éclats, et connais une certaine popularité qui me permet d’occuper le prestigieux poste de délégué de classe de la 5ème à la terminale !
 
J’ai toutefois perdu l’élection en 6ème, battu d’une voix au second tour après une campagne lancée probablement trop tard dans la Cour de récréation.
 
C’était là mon premier échec électoral.
 
Ma prime jeunesse est en réalité marquée par un engagement musical intensif.
 
Vous le savez, j’en ai gardé un petit quelque chose aujourd’hui.
 
J’ai eu la chance, 10 années durant, de chanter dans une maitrise laïque, et consacrais donc tous mes après-midis à la formation musicale, le piano, le solfège, l’histoire de la musique, enchainant tournées en Alsace, partout en france et à l’étranger à un âge où les copains avaient bien d’autres préoccupations que la musique classique.
 
J’ai le sentiment d’avoir été privilégié, d’être rentré avant l’heure dans un milieu d’adultes.
 
Un milieu professionnel exigeant, dont je garde le meilleur souvenir et qui m’a probablement aidé pour la suite de ma scolarité et de mes études.
 
De la seconde à terminale, j’use d’avantage les bancs de l’école de musique que ceux du lycée, en me consacrant au violon.
 
En effet, frustré par une mue qui m’a fait passer d’une très belle voix de soprano à une voix hybride de Baryton de fort mauvaise qualité, me laissant à peu près la possibilité de chanter au clair de la lune sans forcer ma voix, j’ai exprimé ce que j’avais à dire musicalement au travers de mon violon.
 
Fort de ce solide bagage musical, je décide donc tout naturellement de m’orienter vers des études…de droit !
 
Pour ceux qui croient que mes parents ont voulu me mettre dans le droit chemin en me demandant de privilégier des études sérieuses à une faculté de musicologie qui m’aurait inexorablement mené à l’intermittence, ils se trompent !
 
Bien au contraire, j’ai la chance d’avoir des parents qui nous ont toujours laissé, à mes deux frères et moi, une liberté totale dans nos choix professionnels et de vie, cultivant une fierté de nous voir réussir, chacun dans nos domaines respectifs, ne considérant jamais que des études ou des métiers valent mieux que d’autres.
 
Oui, c’est une chance d’avoir des parents dont le bonheur dépend avant tout de celui de leurs enfants.
 
C’est aussi une chance d’être dans une fratrie soudée où chacun admire  et respecte ce que fait l’autre.
 
C’est en tout cas mon sentiment, et j’éprouve à la fois fierté et admiration en voyant les chemins pris par Léo et Hugo, l’un chef d’orchestre, l’autre vidéaste.
 
Alors, pourquoi le droit en ce qui me concerne ?
 
Ce choix ne s’est pas du tout imposé comme une évidence.
 
On me voyait là plus que je m’y voyais moi-même.
 
« On », ce sont mes professeurs et mes amis.
 
Parce que j’étais bon à l’oral, grande gueule, et délégué de classe, j’étais donc, affublé de ces trois caractéristiques, prédestiné à une grande carrière d’avocat…
 
J’y trouvais mon compte, me disant que je mêlerais l’utile à l’agréable, en faisant plus tard de la propriété littéraire et artistique.
 
Je passais mes deux premières années d’université en faisant en parallèle une classe préparatoire à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan.
 
A ma grande surprise, je réussis l’admissibilité mais pour le grand oral je tire comme sujet : « la transformation de la Commission des opérations en Bourse en Autorité des marchés financiers ».
 
Gratifié d’un 2/20, mon parcours dans une grande école parisienne s’arrête prématurément.
 
J’ai donc cheminé en droit, sans grande passion.
 
J’occupe mon temps libre.
 
Je participe à la création d’une association des arts des universités de Strasbourg, aux côtés notamment d’Anaïs FUCHS, dont je fais la connaissance. Nous nous sommes depuis lors suivis dans nos mandats et engagements respectifs.
 
En deuxième année, je monte une liste aux élections du conseil de l’université.
 
Sans aucun programme, je crois que nous avons eu autant de voix que de membres qui composaient la liste.
 
C’était mon deuxième échec électoral.
 
Je garde cependant une fierté quant au nom que nous avions trouvé : REUNIRS pour Rassemblement des Etudiants de l’UNIversité Robert Schumann.
 
C’est en master 2 que mes études de droit ont finalement pris tout leur sens, ayant eu la chance d’intégrer le Centre des Etudes Internationales de la Propriété Intellectuelle (le CEIPI), où j’ai passé une année tout à fait passionnante, par la qualité remarquable de la formation et les amis que j’y ai rencontré.
 
C’est là que j’ai décidé d’être avocat, poussé par un maitre de stage à Paris, qui avait pour habitude de me dire que « ne pas tout réussir, c’était tout rater ». Je crois, aujourd’hui, qu’il avait tort.
 
Je passe mon examen à Strasbourg, mais souhaite faire l’école à l’EFB, fermement convaincu, comme tout provincial qui quitte le cocon familial, qu’il n’y a que Paris en France.
 
Paris ne veut décidément pas de moi et je reste donc à Strasbourg, deuxième promotion de l’ERAGE nouvellement créée.
 
Je deviens tout naturellement Président de l’association des étudiants, poste très en vue auquel j’accède après tirage au sort entre un certain Charles-Edouard Pelletier et moi-même.
 
Charlou, mon ami, je crois que tu sais plus que quiconque que le tirage au sort n’est pas fait pour toi !
 
Nous avons ainsi organisé le premier gala de l’école, totalement dispendieux, mais fédérateur d’une promotion que j’ai beaucoup aimée.
 
C’est à l’ERAGE que j’apprends l’existence de la FNUJA, avant même celle de mon UJA.
 
Soutenus par la fédé, quelques élèves avocats ont l’idée de créer une fédération nationale des élèves avocats.
 
Le 28 juin 2008, la FNEA est créée entre 7 représentants des 11 écoles, ce qui nous vaut un article dans le JAM.
Je crois que c’est là notre seul fait de gloire, la brièveté du passage à l’école hors PPI et stage n’ayant pas laissé suffisamment de temps pour lancer de véritable projet, si ce n’est peut-être l’élaboration d’un questionnaire/sondage auprès des élèves avocats qui a eu un certain écho.
 
Je ne sais pas si la FNEA existe encore et surtout si le tournoi de foot inter école que Pierre-Emmanuel BAROIS et moi-même souhaitions créer a pu voir le jour.
 
Je garde de cette aventure une rencontre, loin d’être anodine, avec une personnalité marquante et qui fut déterminante pour mon intégration à la FNUJA, Sandrine VARA. Ton franc parlé Sandrine, mais surtout ton sens profond de l’engagement, m’ont inspiré. 
 
Je pars ensuite aux Etats-Unis, à Washington, en PPI, où je vis avec une certaine excitation la campagne puis l’élection de Barack OBAMA.
 
Je rentre en France et fais mon stage à Paris dans un cabinet spécialisé en propriété intellectuelle.
 
Je cherche alors une collaboration dans la capitale.
 
Je trouve donc tout naturellement une collaboration… à Strasbourg.
 
Mon collaborant s’appelle Michel MALL.
 
Il a la réputation d’être très exigeant avec ses collaborateurs.
 
J’y trouve là un véritable formateur mais qui m’a appris le métier.
 
Ce sera ma seule collaboration, qui aura duré 4 ans.
 
J’y fais mes armes, j’apprends à aimer ce métier et…j’apprends à facturer !
J’affine mes compétences en propriété intellectuelle et j’y rencontre une stagiaire, dont je suis loin de me douter qu’elle sera la rencontre la plus déterminante de mon existence.
 
Cette stagiaire deviendra avocate puis un peu plus tard mon associée au sein du cabinet AMADEUS, créé sous un autre nom en janvier 2014.
 
Comme cette nouvelle associée connaissait parfaitement ma compétence pointue en propriété intellectuelle, nous avons donc décidé, fort logiquement, de nous spécialiser dans le droit des transports, ce que nous faisons toujours aujourd’hui.
 
A ce stade du discours, je tiens à garder secret son identité !
 
Venons-en à l’UJA.
 
Je ne sais plus comment j’y rentre.
 
Je ne crois pas qu’on soit venu me chercher. J’y vais de mon gré.
 
Emmanuel RODRIGUEZ en est le Président.
 
J’y rencontre notamment Olivier, Christophe et Anne-Ségolène qui mon tout de suite pris sous leur aile.
 
Je suis incapable de vous dire de quoi on y parle, et ce qu’on y fait exactement à l’époque, mais j’apprends à connaitre la vie institutionnelle de mon métier, les luttes du moment…et les ragots du barreau !
 
Je me présente rapidement en tant que représentant jeune barreau au conseil de l’ordre où se présentent, comme cela n’arrive jamais à Strasbourg, plusieurs candidats.
 
Je vis là mon troisième et dernier échec électoral.
 
J’apprends qu’il ne suffit donc pas d’être à l’UJA pour être élu !
 
J’apprends l’existence d’une des plus belles traditions du barreau français et en particulier des UJA, la revue.
 
Un spectacle satirique, où l’on tire à boulet rouge sur notre ministre, les confrères, les magistrats, avec humour, sarcasme, esprit critique, mêlant sketchs et chansons détournées.
 
Une tradition qui est dans l’ADN de notre profession : l’indépendance et la liberté totale de parole. Un moyen d’expression formidable, propre aux avocats.
 
Je fais ma première revue sous la direction d’Olivier Charles, qui m’a indubitablement donné mes plus beaux rôles, où j’incarne le Président de la CARPA d’alors, que je ne connais pas !
 
J’enchaine avec une reprise du poinçonneur des Lilas, devenu pour l'occasion l’avocat d’office.
 
L’aventure revue est lancée et elle me permettra de vivre des moments d’exception, que ce soit avec mon UJA, à la FNUJA et, en guise de point d’orgue, la revue des revues de la convention nationale de Bordeaux.
 
Jouer du violon devant un parterre d’avocats de 5.000 personnes était une première.
 
Et que dire de la revue de presse satirique du CNB faite aux côtés de Camille MAURY mais surtout de Richard SEDILLOT, dont l’intelligence et l’engagement me fascinent.
 
Richard, ton amitié m’honore.
 
La revue fait naitre de forts liens d’amitiés et des rencontres marquantes, je pense notamment à Nicolas, Alexandre, Denis, Stéphane, dont la qualité d’écriture ne cesse de m’impressionner.  
 
La FNUJA.
 
Mon premier véritable contact avec la FNUJA fut la rencontre avec Romain CARAYOL, à l’occasion de son fameux maillage territorial.
 
On m’avait fait l’honneur de faire partie de la délégation d’accueil du président de la FNUJA à Strasbourg, qui venait faire une intervention devant les étudiants de l’ERAGE.
 
Je m’attendais à le voir débarquer avec son chef de cabinet, le service du protocole, et des gardes du corps.
 
Il est venu seul.
 
J’étais habillé ce jour-là d’un polo blanc qui me valut cette petite phrase sarcastique de Romain : « tu as golf ou tennis cet après-midi ? ».
 
L’aventure fédé était lancée.
 
En tout cas, polo blanc ou pas, Romain s’est souvenu de moi et de mon prénom, ce qui m’a toujours flatté lors de mes premiers comités où j’étais un illustre inconnu.
 
Mon premier comité en ma qualité de délégué FNUJA de l’UJA de Strasbourg s’est tenu à Lyon, où j’ai été pris sous l’aile bienveillante de Carine MONZAT.
 
Elle me confiait d’ailleurs les clés de la maison de l’avocat du barreau de Lyon, avec lesquels je suis tout simplement rentré à l’hôtel en oubliant de les lui restituer.
 
Je me faisais ainsi connaitre, malgré moi.
 
Mon premier ressenti aux premiers comités était à peu près le même que celui qu’Alexandra BOISRAME avait exprimé dans son discours de première vice-présidente : je ne comprenais pas un traitre un mot de qui se disait, mais cela avait toujours l’air de discussions de la plus haute importance.
 
Il faut du temps pour comprendre le fonctionnement de la FNUJA et s’y faire entendre.
 
C’est un peu comme une arrivée en Alsace.
 
Au début, on ne parle pas le dialecte, les gens sont dans leurs habitudes et on ne comprend pas bien les us et coutumes.
 
Progressivement, de comité en comité, de congrès en congrès, d’aventures en aventures (!), on apprend, on rencontre et on se fait définitivement adopter.
 
Je regardais les membres du bureau comme des extraterrestres.
 
Le bureau était une chose un peu inaccessible et mystérieuse.
 
J’étais à la fois impressionné et curieux de savoir ce qui s’y faisait vraiment, tout en me disant que ce ne serait jamais pour moi.
 
Le congrès de Nantes, chère Anne-Lise, aura été déterminant.
 
Me voilà parachuté rapporteur sur le sujet le plus fédérateur de notre syndicat et de notre profession :  l’avocat en entreprise, aux côté d’une Marie VENGHELLE remontée comme un coucou.
 
Le travail en commission s’est résumé en un défilé de membres d’honneurs et de présidents d’honneurs, qui introduisaient tous leurs propos de manière péremptoire. Ca ressemblait un peu à ça « Simon, tu sais, nous n’avons de toute façon pas d’autre choix que d’adopter tel ou tel position ».
 
J’avais envie de leur donner tous raison.
 
C’est finalement une motion « EXERCICE DE LA PROFESSION D'AVOCAT AU SEIN DE L'ENTREPRISE » qui est née, après trois heures de débats sur l’ajout ou non de la formule « en l’état ».
 
J’ai pris de plus en plus de plaisir à venir débattre, à discuter avec des confrères pour qui l’engagement est un devoir, le débat une nécessité.
 
Toutes les fois où la profession me laissent dans le doute, la fatigue, l’inquiétude, un comité de la FNUJA me redonne systématiquement espoir et surtout l’envie de continuer d’exercer notre profession et de la défendre.
 
Au comité décentralisé de Nice, tout bascule.
 
La personne au plus bel accent chantant de notre fédération est venue me voir en me disant : « Simon, tu es un fidèle de la fédé, les gens t’aiment bien, je te vois bien monter au bureau ».
 
C’était Stéphanie BALESPOUEY, de l’UJA de Tarbes. Je vous assure que l’idée de m’avait pas effleuré l’esprit, mais j’étais infiniment touché qu’on me le suggère.
 
Je crois que ma décision a été immédiatement prise de tenter ma chance.
 
Je fais part de mon envie lors du congrès de Nancy.
 
Je connais alors le même défilé de membres d’honneurs et de présidents d’honneurs qu’à Nantes !
 
J’ai manifestement bravé les usages, je n’ai pas appelé préalablement les bonnes personnes.
 
Tantôt on me dissuade, tantôt on m’encourage.
 
J’apprends que nous sommes deux à nous présenter.
 
La campagne se fera de manière respectueuse, saine et amical, sans guerre d’opinions et sans dissension, avec la seule envie irrépressible de faire partie du bureau.
 
Aujourd’hui, nous avons la chance d’y siéger ensemble.
 
L’aventure bureau était lancée.
 
La première année est compliquée.
 
Je peine à trouver mes marques. C’est une année de transition, parasitée par le montage du dossier sur la représentativité.
 
J’ai tout de même la chance à la fin de l’année 2016 de connaitre un comité décentralisé dans ma ville, organisée par mon UJA que j’ai encore, à ce moment-là, la chance de présider.
 
Nous étions 120 participants, et le comité de l’UJA de Strasbourg-Saverne avait fait un travail exceptionnel, une organisation au métronome, avec une rigueur toute alsacienne.
 
Lors de ma deuxième année de bureau, année de campagne au CNB, je découvre à quel point le travail au bureau est exaltant, avec en apothéose, la convention nationale de Bordeaux .
 
Une déferlante de drapeaux jaunes et bleus dans les tribunes et une Alexandra déchainée interpellant notre premier ministre - qu’elle trouve à l’époque beau - et notre ministre de la Justice, qui semble vouloir nous écouter.
 
Nous étions loin, à ce moment précis, de nous douter des attaques que subiraient notre profession par la suite.
 
Alexandra, tu fais partie de ces présidents, tout comme Roland, cher à mon cœur, que la fonction de président de la FNUJA a transcendé. Votre engagement, votre force de conviction, pendant vos années de présidence ont été exemplaires.
 
Tout comme les présidents qui t’ont succédé, Alexandra, tu as eu à cœur de donner à tous les membres du bureau une participation active à la vie politique de notre syndicat, en conviant chacun d’entre-nous à venir nous exprimer à vos côtés lors des tribunes qui nous sont régulièrement données, à l’assemblée nationale, à la chancellerie, au CNB.
 
Nous sommes devenus, tous les deux, et grâce à l’e-learning, les stars des élèves avocats, qui rêvent, grâce à nous, d’association, de transmission de clientèle réussie, de structures d’exercices fructueuses.
 
Comment oublier cet après-midi d’enregistrement, dans une chaleur à crever et en complète improvisation ?
 
Viens ma troisième année de bureau.
 
Aminata, véritable selfmadewoman, notre audition devant la commission des lois sur l’aide juridictionnelle était un grand moment, toi déambulant dans les couloirs de l’assemblée nationale avec une aisance déconcertante, à côté d’un Simon quelque peu intimidé.
 
Te voilà désormais au conseil municipal de Paris. Bravo.
 
Merci Aminata de nous avoir emmenés au Sénégal. La visite de l’Ile de Gorée est un souvenir marquant et douloureux à la fois.
 
Avec Jean-Baptiste, nous avons pleuré, saisis par le contraste entre la beauté du lieu et une histoire épouvantable trois fois centenaire.
 
Ces moments sont importants, et fondent une existence.
 
Une nouvelle année allait ensuite s’ouvrir, une année de combat et de crises que personne ne pouvait prédire.
 
Tout se présentait pourtant sous les meilleures auspices.
 
La FNUJA, par ces élus au CNB, avait fait un travail remarquable et remarqué, dont il a été rendu compte aux Etats généraux de la profession d’avocat.
 
Des chantiers étaient ouverts et notre nouveau président avait la volonté, que je partage, de nous réinventer, de rendre nos cabinets plus compétitifs et de s’emparer, nous avocats, du marché du digital.
 
Si la réforme des retraites est passée par là et que le COVID a bousculé ton agenda, je suis convaincu que les futurs présidents de notre syndicat n’enterreront pas ces sujets, puisque c’est notre présent et notre avenir.
 
La lutte acharnée contre la réforme des retraites, Jean-Baptiste, tu l’as menée, main dans la main avec Catheline, et avec quelle force !
 
Vous y avez passé des journées, des nuits, des week-ends, avec une équipe d’acharnée qui, avec minutie, démontant un à un les soi-disant bienfaits d’une réforme profondément injuste.
 
J’ai tenté de contribuer comme je le pouvais, mais c’est à vous deux qu’il faut reconnaitre le mérite de cette lutte acharnée.
 
J’en ai presque fini.
 
Je me présente devant vous pour l’élection à la première vice-présidence de la FNUJA.
 
Pour n’importe quel candidat, c’est un moment important, mais encore plus pour le strasbourgeois que je suis.
 
Jamais un Strasbourgeois n’a eu le privilège d’accéder à la fonction de PVP.
 
L’UJA de Strasbourg est pourtant une des UJA fondatrice, présente dès 1947.
 
C’est la conséquence d’un travail acharné de cette UJA, celle de Strasbourg-Saverne, seule UJA interbarreaux, qui travaille sans relâche, pour la FNUJA, depuis de nombreuses années au sein des commissions.
 
J’aime profondément mon UJA qui seule me permet d’être à cette place aujourd’hui.
 
Je suis fier d’elle et lui serai toujours fidèle.
 
Pour ne citer que les présidents : Olivier, Christophe, Anaïs, Charles-Edouard, et, je l’espère bientôt Anne, merci infiniment d’être à mes côtés aujourd’hui.
 
Merci aussi à mes amis et sources d’inspirations rencontrés à la FNUJA, avec une pensée particulière pour Mathieu Dulucq.
 
Tu es en premier lieu le dernier président de l’Est, et c’est un cas rare !
 
Ton discours de première vice-présidence est intacte dans ma mémoire.
Nous sommes deux épicuriens, amoureux de la bonne chair, des bons flacons et de la bonne musique, celle d’avant les années 1990, mais sommes aussi parfois des confidents. Que cela ne change pas, j’en fait le souhait.
 
Je vous parlais avant d’une stagiaire, devenue mon associée.
 
Anne, tu es également mon épouse et la mère de mes enfants.
 
Roman, Gabin, Salomé et César sont autant de preuves de notre amour.
 
Et si le premier ne sera pas le témoin de notre avenir, il aura fait de nous deux, en une trop courte existence, un roc indestructible.
 
Tu incarnes à la fois la beauté, l’intelligence, et la force.
 
Tu as suivi mes engagements, non pas en les subissant mais en étant partie prenante à tout, me soutenant sans réserve, dans la radio que je préside, dans la musique, au conseil de l’ordre et au bureau de la FNUJA.
 
Je suis fier du travail que tu as accompli au CNB.
 
Tu as pris ce mandat très au sérieux, si bien qu’au CNB, je suis devenu Monsieur KRUMMEL !
 
Sache que notre famille restera toujours mon sanctuaire, ma priorité.
 
Il me reste quelques mots à dire à mes compagnons de route les plus proches.
 
Jean-Baptiste, tout simplement merci.
 
J’ai passé des années merveilleuses à tes côtés.
 
Nous sommes différents et paradoxalement nous nous ressemblons beaucoup.
 
Dans nos chemins de vie, dans nos parcours, dans nos idées. Nous avons ri, pleuré, débattu, nous avons bu, et refait le monde.
 
Ton départ va me laisser un vide, tu le sais.
 
Je suis un nostalgique et je déteste les fins, quels qu’elles soient, mais je me dis toujours que l’avenir sera différent, mais beau.
 
Catheline, j’ai hâte que nous nous mettions tous les deux au travail. Ta force de travail et ta maitrise des sujets forcent l’admiration.
 
Ta bienveillance est sans égal, en particulier à mon égard. Nous avons, je crois, un profond respect mutuel, et nous sommes complémentaires.
 
Cette année sera grande.
 
Je veillerai, pour ma part, si vous m’accordez votre confiance, à ce que notre syndicat reste ce qu’il est : un espace de débats, de défense, d’écoute, de propositions, d’enthousiasmes et d’amitiés.
 
Je vous remercie.
 

Catheline Modat