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Frédéric AZNAR (1971-2015)

Mardi 21 Juillet 2015

Par Romain CARAYOL, Président d'honneur de la FNUJA

Frédéric AZNAR (1971-2015)
Frédéric AZNAR est mort, ce 13 juillet 2015 au matin après une lutte de titan contre une saloperie qui lui a bouffé le cerveau en moins de 6 mois.
Il est donc parti, le premier comme à son habitude.
Frédéric AZNAR, alias @lexity, se présentait ainsi sur son compte twitter :
« Éleveur d'épitoges et en travers du droit // S'y frotte ... s'y pique [#LawBusiness]url:https://twitter.com/hashtag/LawBusiness?src=hash  »
Il en a élevé des épitoges. Nous sommes beaucoup à être ses enfants numériques.
Avant que cela devienne un élément de notre environnement quotidien, il est celui qui a initié bon nombre de jeunes (et moins jeunes) confrères aux rudiments du web, à la nécessité de l’identité numérique et au développement d’une communication marketing sur internet pour les avocats.
Sans Frédéric, l’UJA de PARIS, puis la FNUJA, n’auraient pas de site internet conçu sur mesure, de profil Facebook, pas de compte twitter.
Frédéric n’était pas concepteur de site, pas du tout. Frédéric était un stratège de la communication et du numérique.
Il avait compris, avant tout le monde, la puissance du web et des réseaux 2.0 pour développer une influence business avec des moyens abordables par toutes et tous.
Comme un découvreur de nouveaux horizons, Frédéric avait une vision prospective et optimiste de ces zones dématérialisées que d’aucuns considéraient, et considèrent encore, comme des NO GO ZONE.
Pendant près de 20 ans, Frédéric nous a accompagnés, bousculés, souvent engueulés pour que les Jeunes Avocats investissent ces nouveaux médias

Pour ma part, je lui dois beaucoup.
Lors de ma présidence de l’UJA de PARIS, en 2007/2008, il nous a conseillé et soutenu pour la création de la Journée du Jeune Avocat (JJA). C’est lui aussi qui a mis en place les outils numériques pour que cette première journée ait une identité, un visuel, un site internet.
Lors de ma présidence de la FNUJA (2010/2011), j’ai eu la chance qu’il accepte de remodeler le site internet pour le rendre plus lisible, plus attractif avec une ouverture sur les réseaux Facebook et Twitter. Il nous a permis de (re)créer du lien entre les UJA de France.
Lors de mon mandat au Conseil National des Barreaux (2009/2011 - en partie pendant ma présidence de la FNUJA), il prêchait, malheureusement dans le désert, pour la création par la profession d’avocat d’une encyclopédie du droit en libre accès sur le net. Encore une fois, avant tout le monde, il avait compris que l’open source devait s’appliquer également aux données juridiques, sous la maîtrise du CNB, pour assurer aux avocats une place dans le développement sauvage de la concurrence. Il avait raison. L’ironie du destin est qu’il part au moment où le CNB décide la création de cet outil, après la création, l’année dernière, par le barreau de Paris de la Grande Bibliothèque du Droit. Je pense que le CNB devrait appeler sa plateforme LEXITY.
Frédéric était encore à mes côtés pour la création du mon cabinet en 2014. Il m’a coaché, encouragé puis encore engueulé (on l’énervait souvent nous autres avocats à ne pas comprendre les enjeux du numérique et d’être « trop mou du genou »).
Nous avons perdu un homme de bien. Un de ceux qui doivent figurer dans le panthéon de nos cœurs.
Nous avons perdu un membre de la famille des JEUNES AVOCATS.
Mais à l’instar de l’adage propre à la royauté « le Roi est mort, vive le Roi », « Frédéric est mort, vive Frédéric ».
Il ne sera pas seulement dans nos cœurs, dans notre mémoire collective. Non.
Il est arrivé à incarner le personnage du dernier film de Johnny Depp « Transcendance ». Un homme, scientifique de génie, mène des travaux avec sa femme pour traduire l’âme humaine en algorithme et créer une âme numérique. L’homme meurt, sa femme poursuit ses travaux, et l’inimaginable se produit. L’âme numérique de cet homme prend vie.
Frédéric AZNAR est devenu cette âme numérique qui vivra toujours sur son nuage du net.
Merci pour tout ce que tu as fait. Nos pensées terrestres et spirituelles vont à Barbara, ta femme, notre amie et consœur, et ta fille, Salomé.
 

Romain CARAYOL