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FNUJA | Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats
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CNB - AG du 19 mai - Intervention d'Olivier Guilbaud

Mardi 30 Mai 2006

Monsieur le Président,
Mes Chers Confrères,

Comme nombre d'entre vous, j'ai eu l'honneur de présider un syndicat.

Quelle que soit votre famille d'idée, je la respecte et nous nous respectons mutuellement dans la défense de valeurs auxquelles nous croyons tous, parce que ce sont celles de notre profession.

Alors si je prends aujourd'hui la parole, avant que ne commencent nos travaux, c'est pour vous faire part de ma consternation.

L'un des syndicats qui est représenté au sein de cette Assemblée, a choisi récemment d'illustrer l'un des articles figurant sur son site internet en y reproduisant une photo sinistre et tronquée.

Sinistre parce qu'elle représente une manifestation de masse des jeunesses hithlériennes.
Tronquée, parce que l'auteur a cru sans doute amusant de substituer à l'emblème nazi des « SS », le sigle de l'UJA.

C'est consternant et, comme vous, je pense, je trouve cela détestable.

Je pourrais vous dire que l'UJA et ses membres s'estiment d'autant plus injuriés que l'un des fondateurs de leur Association, Joseph PYTHON, est mort en 1944 des mauvais traitements subis dans les prisons allemandes.

Que son premier Secrétaire Général et rédacteur de ses statuts en 1922, Kadmi COHEN, est mort en déportation.

Je pourrai vous dire que les jeunes avocats – quelles que soient leurs origines et le courant d'idée qui est le leur – ont payé, en leur temps, un tribut suffisamment lourd aux persécutions pour que ceux viennent après eux et qui doivent être dignes de leur mémoire n'acceptent pas de voir assimiler, quelle qu'en soit la raison, parce qu'aucune polémique ne peut le justifier, une association d'avocats à une organisation emblématique du régime nazi.

Il est des symboles que l'on a pas le droit de transgresser sans injurier l'histoire.

Pour les auteurs de cette sinistre farce – et pour reprendre le titre d'un film qu'ils n'ont sans doute pas vu ou qu'ils ont oublié – nous n'avons que du chagrin et de la pitié.
Pour cet acte, particulièrement choquant, que constitue cette assimilation, et parce que son auteur siège parmi nous, nous souhaitons marquer notre désapprobation solennelle en vous demandant, Monsieur le Président, à ce qu'elle soit mentionnée au procès-verbal de notre Assemblée Générale.


Aznar Frédéric