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FNUJA | Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats
Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats

Discours d'Alexandra BOISRAME, Nouvelle Première Vice Présidente de la FNUJA

Mardi 7 Juin 2016

Discours prononcé à l'issue de l'Assemblée Générale du 73e Congrès de la FNUJA, à Nancy, le 7 mai 2016


Chers Amis,
 
Inutile de vous mentir : j’attendais avec grande hâte de pouvoir rédiger ce discours et l’exercice s’est révélé bien plus facile que je ne l’espérais.
 
D’aucuns pourraient penser qu’il s’agit d’une épreuve redoutable mais pas du tout, bien au contraire !
 
En effet, il est si évident de me trouver présentement devant vous, de me livrer, me confier, vous livrer mon parcours, vous parler de moi, de toutes ces choses qui ont fait que je suis amenée à vous présenter ma candidature à la première vice-présidence de notre Fédération.
 
Qu’y a–t-il de plus facile que de se livrer à une véritable introspection en public, de se sentir mise à nu, scrutée, étudiée, analysée, anatomisée, dépecée, disséquée, autopsiée ?
 
Pas de panique, aucune angoisse sournoise, rien qui vous tétanise ou vous réveille la nuit…
 
Après tout, qui n’a jamais rêvé de comparaître aux assises non pas en qualité d’avocat mais en tant qu’accusé !?
 
Les mains non moites et le rythme cardiaque absolument hypotendu, je peux vous exposer comment j’en suis arrivée là, maintenant je sais ce que j’ai envie de vous dire, j’ai toujours été moi-même dans cette aventure et j’entends bien continuer à l’être.
 
 
Nous vivons une période de profonde mutation, le Président du Conseil National des Barreaux nous indiquait que nous jeunes avocats nous devions avoir le courage de se poser les bonnes questions mais au-delà de ça il fallait avoir l'envie et la volonté de trouver les solutions.
 
Notre profession semble bien malmenée ces derniers temps, ce métier que j’ai choisi, chéri et rarement honni, cette passion, ce sacerdoce, je l’aime. Pourtant notre profession a changé. Profondément. En dépit de ses mutations, elle continuera d’exister, sous-tendue par ses principes essentiels et sa déontologie. Et la défense des intérêts de notre profession passe essentiellement par l’investissement au sein d’un syndicat et en l’occurrence par le meilleur des syndicats : le nôtre !
 
Quelques chiffres : j’ai levé la main droite et bredouillé ‘je le jure’ il y a maintenant 3748 jours - soit 89 955 heures pour les adeptes de la précision - et je vous avoue ne pas m’être hasardée à calculer exactement combien d’heures et de jours de labeur cela représente. Quoiqu’en additionnant mes journées de 29 heures et mes semaines de 11 jours ça commence à faire… En tout état de cause, sachez que je me produis depuis deux mains – depuis donc 10 ans - de manière régulière dans les juridictions de France et de Navarre, perpétuellement en transit, jet-lagged entre Londres et New York mais bien plus fréquemment et surtout entre Aix en Provence et Nîmes au travers de la Plaine de la Crau (je sais cela fait beaucoup moins rêver mais pourtant je vous assure qu’il fait bon y vivre et y travailler et que l’on y est heureux).
 
J’ai vu le jour durant l’automne 1979 dans un pays où le froid vous saisit, où les neiges sont éternelles, là où pullulent les ours polaires, les loups-y-es-tu et quelques dahus… Evidemment, cette description de mon chez moi vous donne forcément l’impression que je suis originaire du royaume de la reine des Neiges et bien exactement ! … Je suis née à Gap, chef-lieu des Hautes-Alpes (à surtout ne pas confondre avec les Alpes de Hautes Provence – pas de panique Brice, chacun sait que tu es originaire de Combes voisines) et j’ai grandi à Ancelle, une station de ski familiale des Alpes du Sud.
 
Je suis une enfant de la montagne – une Gaspard de la Meije - que rien ne destinait à embrasser une carrière d’avocat : mes parents étaient commerçants, ils tenaient un magasin de sport, une location de skis et mon père est moniteur de ski.
 
La plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence a donc glissé bien loin du tumulte des villes.
 
A la montagne, la rudesse du climat et du milieu - et souvent de la vie - façonnent les esprits et les caractères.
 
Les montagnards ont leur franc parlé, cette façon bien à eux de paraître rustres et renfermés, on les catégorise parmi les ursidés. La confiance en l’être humain – aussi poilu soit-il pour affronter la tourmente de l’hiver - n’est pas une notion abstraite,  elle se donne difficilement mais lorsqu’elle est donnée, l’alchimie se crée : le plomb se transforme alors en or et la générosité du cœur se révèle sans bornes, comme la gentillesse se mêle au respect de l’autre.
 
Ces valeurs qui m’ont été inculquées m’ont indéniablement rendue plus forte mais je suis restée vulnérable lorsque l’enfant de la montagne que j’étais a dû partir étudier à la ville.
 
Soit dit en passant la découverte de l’eau potable et de l’électricité m’ont aidé à passer le cap…
 
J’ai su très vite que, lorsque j’obtiendrai mon bac, je partirai étudier à la faculté de droit et que ce que je désirai avant toute chose c’était devenir avocat.
 
Mon bac en poche, il m’a fallu choisir entre Aix en Provence et Grenoble, choix ô combien cornélien à faire entre l’air embaumé de lavande et la pollution…
 
En réalité, j’ai choisi Aix en Provence notamment pour une question de facilité de transport, la route était bien plus praticable que celle qui mène à Grenoble (vous constaterez que j’avais déjà le sens aigu de la praticité des transports sur le territoire national…)
 
Et puis la faculté d’Aix en Provence jouissait de cette fabuleuse réputation qui fait que j’avais l’impression de partir faire mes études de droit à Harvard.
 
J’ai donc fait toutes mes études à la faculté de droit d’Aix en Provence au sein de laquelle je m’y suis vue enseigner le droit des affaires.
 
Après toutes ces années passées à la faculté, j’avais l’étrange sensation de m’éloigner de plus en plus de ce métier d’avocat que j’avais envisagé exercer un jour et j’avais la certitude que je n’obtiendrai jamais l’examen d’accès au CRFPA car à Aix circulait une légende urbaine selon laquelle il était tout bonnement inaccessible et encore moins du premier coup.
 
J’en faisais donc mon deuil en me disant qu’au sortir d’Harvard je trouverai aisément un travail de juriste au sein d’un cabinet anglo saxon, et que j’aurai la joie de faire  des fus/acqu toute la sainte journée…
 
Et donc au sortir de mon DEA (précision pour les plus jeunes, donc pour toi Damien : le Diplôme d’Etudes Approfondies était l’équivalent du Master 2), je décidais de me laisser une petite année pour voir…
 
Seulement un homme de la montagne comme je vous les décrivais précédemment, en l’occurrence mon père, me demanda clairement qu’est-ce que je voulais voir ??? Il me fit comprendre que j’avais tout intérêt à me présenter tout de suite à cet examen, pour ne pas dire qu’il ne me donna pas le choix.
 
Je n’ai pas eu le cœur surtout pas le courage de lui avouer que l’IEJ d’Aix était pour moi cette année-là un grand inconnu et je fis donc semblant de réviser l’examen, sur un transat au soleil pendant une semaine…
 
Quelques semaines plus tard à ma plus grande surprise je me retrouvais être reçue aux écrits et admissible aux oraux, quelle ne fut pas une de mes plus grandes angoisses de voir que nous étions vendredi soir et que les oraux commençaient le lundi matin…
 
Qu’à cela ne tienne, j’ai passé jours et nuits à réviser, cette fois-ci pour de vrai.
 
Après la grande messe de la proclamation des résultats, je me suis retrouvée seule dans le grand hall de la faculté de droit d’Aix et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps avec la conscience de ce que ce moment resterait gravé dans ma mémoire toute mon existence durant, que j’étais parvenue à ce que je voulais.
 
Je fais partie de la dernière promotion avant la réforme de la formation initiale et j’ai donc eu la chance d’aller au centre à Aix où nous nous connaissions tous et finalement heureusement que mon père a fait preuve du peu d’autorité qu’il lui restait encore sur moi sinon l’année d’après j’aurai été obligée d’aller au centre de formation qui avait alors déménagé excessivement loin pour qui se veut aixois, c'est-à-dire quasiment à l'étranger, à Marseille.
 
J’ai très vite compris pendant mon stage que la faculté ne nous apprenait rien sur la profession d’avocat.
 
J'ai fait mon stage dans un cabinet généraliste, j’étais loin du droit des affaires comme je l’avais envisagé mais tant que je ne faisais pas du droit pénal ou du droit de la famille ça me convenait parfaitement.
 
J’ai travaillé sans compter pour ce cabinet pensant qu’à l’issue il y avait peut-être une chance pour que j’obtienne le graal, une collaboration !!!
 
Tous mes espoirs furent déchus quant à la fin de mon stage, on m’annonça ô combien on aurait aimé me garder mais que les besoins du cabinet conduisaient à l'embauche d'une avocate parisienne qui avait plus d’expérience que moi.
 
Alors plus d’expérience, je voulais bien le comprendre mais s’il pensait que parce qu’elle était parisienne, elle serait meilleur que moi, là je n’étais pas d’accord.
 
Evidemment je plaisante, amis parisiens n'y voyaient pas là un affront.
 
J’avais donc mon CAPA mais pas de collaboration, j’égrainais tous les cabinets en des droit des affaires d’Aix et même de Marseille, c’est dire à quel point j’étais désespérée… Mais tous avaient déjà recrutés leurs stagiaires comme collaborateurs…
 
Je finis par trouver une collaboration par le plus grand des hasards… Un soir dans un lieu de débauche nocturne pour ne pas dire au Mistral à Aix, les initiés comprendront, confiant mon désarroi à un ami autour d'un verre, il s'avéra que son avocat cherchait un collaborateur, grande chance!!!! Sauf que ce dernier était... pénaliste. Mon dieu le gros mot... Moi du pénal ??? Jamais… Deux jours après j’étais reçue en entretien et je commençais à travailler chez lui, je m'étais laissée convaincre car il faisait un peu du droit des affaires et je me suis dit qu'un peu vaudrait toujours mieux que rien…
 
Je travaillais donc avec un pénaliste qui me confia au cabinet le contentieux… famille et le contentieux… social, il me demanda de l’aider au pénal et de plaider une grande partie des dossiers en droit des affaires qui étaient traités par le juriste du cabinet.
 
On était bien loin des idéaux que je m’étais fixé, mais si j’aime mon métier c'est trés certainement parce que je l’ai débuté ainsi.
 
Une semaine après avoir prêté serment, il m’appela au cabinet, il était aux assises pour un dossier de meurtre, un crime passionnel et il me dit « Monte à la Cour me rejoindre et n’oublie pas ta robe », me voilà arrivée dans cette salle de la Cour d’Assises à Aix dont je ne savais même pas qu’elle existait et il me dit : « Je dois te laisser, j’ai une urgence, ne t’inquiète pas, tu n'as rien à faire… », j’ai d'abord cru mourir et ensuite j'ai ensuite pensé que c’était une blague mais je réalisa très vite que ce n'était pas le cas lorsque le Monsieur qui portait une fourrure de Dalmatien me demanda si j’avais des questions concernant la balistique… La quoi ???
 
Ces quelques frayeurs qu’il m’a faites m’ont éminemment servies et je l’en remercie, autant vous dire que le jour d’après quand je suis allée demander un renvoi au TI, je n’avais plus peur.
 
Et puis un jour celui qui ne voulait pas de moi parce que je n'étais pas  une parisienne avec de l'expérience vint me compter combien l’herbe était plus verte dans son champs et alors appâtée par le discours du renard, je m’en suis allée… Pour être malheureuse et ne jamais être considérée comme un avocat à part entière mais restant l'éternelle stagiaire que j’y avais été jadis…
 
Après avoir vécu une période de doute profond,  j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai posé ma démission.
 
Je suis alors partie travailler dans le plus merveilleux cabinet qui soit, un cabinet familial et je crois que j’ai enfin compris qu’elle était l’essence de la profession d’avocat, ma formation fut vraiment complète grâce à ce cabinet et je crois avoir pu y acquérir une sorte de maturité juridique qui me conduisit à l’installation tout en douceur.
 
Monsieur le Bâtonnier CENAC, Camille et Nathalie CENAC je ne vous en remercierai jamais assez.
 
Volant de mes propres ailes, enfin libérée et délivrée, me voilà parti rejoindre les mêmes locaux que Vincent PENARD, Vincent, je n'oublierai jamais ces moments passés ensemble et surtout nos excellentes chorégraphies du vendredi après- midi, tu me manques beaucoup.
 
Et puis lorsque l’opportunité de l’association se présenta, frileuse au départ je finis par saisir l’occasion, je ne sais pas encore si ce fut une chance mais qu’à cela ne tienne après moultes tergiversations je finis par pactiser avec le diable… Je me suis associée avec un ancien avoué prés la cour d’appel d’Aix…
 
Nous formons finalement un beau duo qui se supporte et pour cela Jean-Marie JAUFFRES, je me dois de te remercier de m’avoir fait confiance dans la reprise de ton ancienne étude devenu cabinet d’avocat, je me ferrai fort lors de ton proche départ à la retraite de maintenir ce que tu en as fait. Je te remercie également de ta patience, je n’ai pas toujours très bon caractère dans le travail et surtout tu as accepté et respecté mon engagement syndical.
 
Être au cœur des réflexions sur la profession, en comprendre les arcanes et son évolution, être  là où l’on tente de faire changer les choses tout en défendant nos intérêts, c’est ce que je souhaitais.
 
Quand on est engagé, même si on ne parvient pas toujours à obtenir ce que l’on souhaite on a l’impression de passer un peu moins à côté des choses et d’œuvrer pour la profession.
 
Jamais je ne me sens rougir quand dans les recoins des prétoires il faut aborder les sujets qui fâchent, avec les confrères.
 
Ils me connaissent bien et savent que je ne mâche pas mes mots quand il s’agit de leur expliquer ce que nous faisons à l’UJA, à la FNUJA et au CNB.
 
On se sent vivant en étant au cœur des choses, je vous le livre c’est même parfois jouissif d’avoir une longueur d’avance et de venir tel le messie rapporter ce qu’il se dit, ce qu’il se passe et ce que l'on fait au quotidien…
 
J’aime cette émulation intellectuelle, j’aime partager mes opinions en vue de faire avancer les choses, j’aime tous ces échanges constructifs que nous pouvons avoir, j’aime savoir comment on exerce à Chalon en champagne et à Digne les Bains en passant par Strasbourg et Lyon et même à Marseille !!
 
Je voudrai pouvoir partager des moments avec vous tous dans vos UJA, venir vous voir, venir vous dire combien vous compter et combien vous pouvez compter sur nous.
 
J’ai toujours eu le sens de l’engagement quel qu’il soit.
 
A la faculté, je n’ai été membre d’aucun syndicat étudiant ni même du BDE mais en revanche, j’ai eu la chance d’être la régisseuse pendant 5 ans de la troupe de spectacle de la faculté de droit : « Les Rachimbourgs ». Tu vois Nicolas RANDRIAMARO tu n’as pas su repérer mon talent, je suis profondément déçue.
J’ai officié pendant six ans à la Mairie d’Ancelle, mon village, en tant qu’élue. La belle aubaine un avocat dans la cité, confions lui tout ce qui touche au juridique… Me voilà pendant six ans œuvrer pour la mise en place d’une régie autonome et je connais la convention collective des remontées mécaniques par cœur en passant par la mise en place du PLU…
 
Je me suis également investie pour mon ordre œuvrant plusieurs années à la CARPA.
 
Venons-en au fait et à la FNUJA, je n’ai déjà que trop fait durer ce suspens insoutenable.
 
Dés mon entrée au centre de formation j’ai adhéré à l’Union des Jeunes Avocats, à l’époque de vieux avocats tels que Laurent SCIACQUA et Olivier QUESNEAU venaient nous compter les bienfaits de l’UJA.
 
Cela fait donc maintenant 4202 jours que je suis adhérente à l’UJA d’Aix.
 
Chaque mois, je voyais partir Olivier et Laurent en goguette à Paris à la FNUJA… Cela avait l’air bien mystérieux… Que pouvaient-ils bien y faire, de quoi pouvaient-ils bien y parler, je n’en comprenais pas un traitre un mot lorsqu’ils en parlaient entre eux, cela avait toujours l’air de discussion de la plus haute importance…
 
Et puis un jour ils revinrent tous fiers de la capitale, en nous disant on va organiser un comité décentralisé… Je crois bien que je me revois encore l’air hagard et me dire mais pourquoi faire ??? Et royalement, l’on m’accorda le plus grand des privilèges qui soit, on me dit : tu viendras avec nous au prochain comité décentralisé à Toulouse pour voir ce que c’est…
 
Nous voilà traverser la France d’Est en Ouest en voiture (et oui pas de train qui ne mettent pas dix heures sur cet axe…)
 
Nous avions rendez-vous au club house du stade toulousain pour la soirée du vendredi.
 
Ce soir-là, j’ai eu une drôle de sensation, on m’apprenait qui était qui, qu'il faisait quoi à la fameuse « fédé » et j’avais l’impression de côtoyer des gens importants.
 
Bon c’est vrai personne ne me parlait… Sauf Roland RODRIGUEZ… Que je pensais être un autochtone compte tenu de son accent…
 
Le lendemain, nous voilà en comité et alors là je me suis clairement dit c’est une secte, ces gens sont de grands malades, sortez-moi de là… Je ne comprenais pas un mot de ce que le grand prêcheur, Président de l’époque Lionel ESCOFFIER disait, ça parlait de doctrine, de motion, de recours, ça allait trop vite, j’avais la tête qui tournait, je me retrouvais à aider à la rédaction d’une motion, je ne sais même plus sur quoi… Et je sortais de là complétement abasourdie !! Je fis part alors de mes impressions, je me suis dit que je devais être bien bête pour ne pas comprendre et pourtant l’aventure FNUJA venait de commencer…
 
Et puis un jour les deux mêmes joyeux lurons avec leur acolyte Vincent PENARD sont revenus de Bordeaux cette fois-ci avec en poche l’organisation du prochain congrés de la FNUJA.
 
Pendant un an avec Olivier, Laurent et Vincent et toute l'équipe de l'UJA d'Aix nous avons œuvré pour l’organisation de ce congrés, j’y ai mis toute mon énergie, j’ai donné tout mon temps, j’ai plusieurs fois failli m’enfuir face aux innombrables tableaux excel de Laurent et à l’exigence de perfection d’Olivier.
 
Nous y sommes y parvenus et je ne regrette rien.
 
J’ai vécu lors de ce congrés des choses formidables, la première celle de vous avoir accueilli et de vous avoir fait plaisir, parce que sans vous rien ne serait possible.
 
J’ai compris à cette occasion ce que signifiait vraiment faire partie de la famille de la FNUJA.
 
La seconde est d'avoir vécu des discussions enflammées (alors même qu'il pleuvait à verse et que nos locaux étaient inondés, que Sandrine VARA et Valentine COUDERT avaient failli mourir en tombant dans un trou, le sol s'étant dérobé sous leurs pieds) sur l’avocat détaché en entreprise, les capitaux extérieurs (décidément !!) et la réforme des statuts qui sera finalement reportée ce qui nous conduisit à terminer l’assemblée générale à une heure plus que tardive.
 
Je devais déjà faire face au déchaînement des éléments naturels et je devais maintenant faire face au traiteur qui m’expliquait que dans sa carrière jamais il n’avait vu ça et que le veau était en train de décéder dans le four... Je n'avais même plus la force de lui dire que son veau était déjà mort et que je m'en foutais royalement qu'il ne soit pas servi rosé !!!!!
 
J’étais une nouvelle fois désespérée et je me disais plus jamais… mais le samedi soir très tard ou le dimanche très tôt c’est selon, tout était terminé et sans vous je me suis sentie bien esseulée…
 
Enfin, j’avais fait mes preuves et me voyait confier la Présidence de l’UJA d’Aix à la fin de cette même année.
 
Laurent ta rigueur, ton sens politique sans pareil et ton absence de toute notion de diplomatie, tes tableaux excel m’auront façonnée (et surtout donné mal à la tête), tu m’as tout appris et sans toi, je ne serai pas là, notre amitié au-delà de l'engagement syndicale m'est précieuse.
 
Olivier, tu n’es pas là aujourd’hui mais je sais que tu auras une pensée pour moi, tu auras été mon pygmalion et je n’oublierai jamais combien ta présence à mes côtés a compté  et compte toujours.
 
Je ne souhaite qu’une seule chose c’est que tous les deux vous soyez fière de ce que vous avez fait de moi.
 
Mon baptême en tant que Présidente de l'UJA et UJA « rapporteur » je l'ai eu au congrés de Lille… Et quel Baptême… Je devais rapporter avec l’UJA de Paris sur la motion accès à la profession et sur les intégrations prévues par l’article 97-1 du décret de 91 et je ne partageais pas complètement l’avis de l’UJA de Paris…
 
Sauf que c’est lors de ce congrès que l’UJA de Paris avait décidé de quitter l’assemblée pour un désaccord quant à la réforme des statuts.
 
Ce fut ma rencontre avec Emilie CHANDLER que je ne connaissais pas et qui m’a remis ses notes, me demandant de rapporter pour elle.
 
 
 
 
J’ai joué le jeu, j’ai présenté les travaux de l’UJA de Paris et j’ai également dit qu'elle était ma position et évidemment la motion est repartie comme elle était venue pour être retravaillée et je n’oublierai jamais ce moment où toutes ces vieilles belles mères et membre d’honneur me sont venues en aide, Eric AZOULAY, Stéphane LALLEMENT et Jean-François BRUN encore merci pour ce moment et merci pour votre chaleureux soutien.
 
La motion était finalement votée, et j’étais plus que fière d’avoir réussi en définitive à concilier le travail de nos UJA dans le contexte de ce congrés.
 
C’est au cours de l’année qui s’en suivie que lors du comité décentralisé à Rennes qu'Anne-Lise LEBRETON vint me trouver en me demandant si cela m’intéresserait d’intégrer le bureau de la FNUJA…
 
Je n’en revenais pas… A moi on demandait ça ? Moi aussi alors j’étais devenue folle et je faisais partie de cette secte ????
 
Vous m’avez ensuite élue au poste de trésorière de la FNUJA parce qu’avec les tableaux excel de Laurent j’avais appris à compter et ensuite deux années d’affilées Vice Présidente Province parce qu’au travers de nos régions et de Barreaux en Barreaux je conduisais particulièrement bien ma caravane.
 
Pendant ces trois années j’ai apprivoisé la FNUJA et je me suis laissée apprivoiser, j’ai enfin compris à quoi correspondait la doctrine et à peu près compris comment on rédigeait des motions, surtout en l’état.
 
J’ai vécu ces trois années avec ferveur.
 
J’ai eu la chance de me voir confier le volant de la caravane de l’installation et de l’association, ce qui m’a valu le surnom de gipsy girl.
 
Quelle aventure formidable, si ce n’est que je déplore l’absence de transports sur certains axes de notre territoire et les retards de la SNCF… Quoique, ma ponctualité légendaire, m’aura ainsi permis de ne jamais louper le train !!
 
Chacun des moments que j’ai partagé avec les UJA au sein desquelles je me suis rendue, je m’en souviens et chacun de ces moments fut riche de sens, d’échanges et de partage.
 
J’aurai du mal en m’en passer et j’espère, si vous m’accordez vos suffrages, que je pourrai repartir sur les routes.
 
J’ai également eu la chance de travailler longuement sur la réforme du droit des obligations l’année dernière et de travailler au sein de la commission installation et association avec Alexandre BUICANGES et Catheline MODAT, nous avons eu de cesse de tenter de trouver des solutions pour les jeunes avocats en difficulté au moment de leur installation et l’année dernière de pouvoir coupler nos énergies avec d’autres commissions et de faire voter une motion entreprenariat et modèle économique des cabinets dont nous pouvons tous être fières.
 
J’ai cette année mené avec l’aide de Matthieu DULUCQ les travaux relatifs au financement des cabinets d’avocats par des capitaux extérieurs qui après de nombreux débats ont donné lieu au vote cette après midi d’une motion et je remercie les UJA du Val d’Oise, du Val de Marne, de Grasse et de Bordeaux pour leur travail.
 
Vous qui avez travaillé avec moi, savez que j’aime travailler dans la bonne humeur, que j’estime que c’est de cette façon que l’on travaille efficacement.
 
Vous savez aussi que j’aime le travail bien fait et que je n’aime pas que l’on me dise que c’est fait alors que ce n’est pas le cas.
 
Je menace régulièrement les gens du fouet quand  ils ne travaillent pas, je sais bien que ça n'a aucun effet, en revanche, je sais que nous sommes toujours arrivés au but que nous nous étions fixés même si ce fut parfois difficile.
 
Arrivant quasiment à l’issue de mes palabres, je sais donc aujourd’hui que je peux apporter à notre fédération ma bonne humeur et mon énergie, ma force de travail et ma rigueur, mon côté Pierre Richard et ma thèse sur les transports dans notre pays.
 
En bonne montagnarde, je n’accorde que peu ma confiance, j’aime le respect, la franchise et l’honnêteté, je n’aime pas que l’on s’approprie le travail des autres et j’aime cette fédération qui au-delà des combats qu’on y mène, vous apporte cette chaleur incomparable.
 
Dans dix ans, je serai toujours avocat mais je ne sais pas si j’exercerai la même profession qu’aujourd’hui, rien n'est immuable mais au moins j’aurai la certitude d’avoir été actrice de ces changements avec vous tous.
 
Enfin, je souhaiterai profiter de ce discours pour adresser quelques remerciements pour ceux qui ont particulièrement compté pour moi, qui m’ont fait confiance et qui m'ont tenu la main sur ce chemin.
 
Cela ne veut pas dire que les autres vous n’avez pas compté, bien au contraire, vous comptez tous autant que vous êtes et j’ai une pensée particulière pour celui qui m’a laissé sa place au bureau Charles-Henri TROLIET MALINCONI du Barreau de Marseille et tous ceux avec qui j’ai partagé ces trois années au bureau.
 
Normalement c’est le moment où je dois me mettre à pleurer, je préfère le dire avant comme ça, j'exorcise un peu les émotions, je ne sais pas si j'irai au bout...
 
Mon Uja, l’Uja d’Aix, mes petits chatons, merci d’être là en force, merci de votre soutien, vous le savez je serai toujours là pour vous et je profite de l’occasion pour vous dire que je suis fière de vous et du travail que vous faites.
 
Mon UJA de Cœur, l’UJA de Marseille, bien que les aixois détestent les marseillais, c’est bien connu, nos UJA fonctionnent main dans la main, Brice, Laura mais aussi Baptiste, Jean Raph et Joanna, merci de votre fidèle soutien. Jean-Baptiste ne t’inquiète pas je ne t'ai pas oublié mais les remerciements viendront plus tard et tu devras encore un peu me supporter au bureau je l'espère sincèrement.
 
Valérie VINCENTI, Je ne t’oublie pas, mais ton tour viendra également plus tard.
 
Harry ORHON, j’ai une pensée chaleureuse pour toi.
 
Benjamin CAHN, tu es un curieux personnage, on ne t’apprivoise jamais vraiment, on ne peut pas dire de toi que tu es diplomate, en revanche aprés ces deux années passées avec toi, je sais aussi combien tu es quelqu’un de sensible et de touchant et combien tu es attentionné, merci !
 
Julie BARRIANI, on s'est rencontrée ici à Nancy, au comité décentralisé, lors d'une course de kart endiablée, nous avons respectivement occupée les places de dernière et avant dernière ... Et depuis cette date nous sommes toujours restée en contact et bien au delà de la FNUJA, je sais que cela perdurera.
 
Florent, le grand Florent Loyseau de Grandmaison… Un Flot de paroles tout aussi important que ton intelligence, je ne comprends pas un mot sur deux quand tu me parles mais sache que mon amitié sincère t'es totalement acquise.
 
Roland RODRIGUEZ, mon Roland, quand je serai grande, je voudrai être toi, c’est dans ce discours où je dois parler de moi que je choisis de te dire que moi aussi je t’aime. Je n’oublierai jamais que nous avons pleuré en écoutant Linda Lemey à 200 km/h en polo sur l’autoroute entre Strasbourg et Mulhouse, je m’étais discrètement tournée vers la vitre côté passager afin que tu ne me vois pas pleurer et j’espérai qu’à cette vitesse toi tu regardes la route. Je me Ferrai fort de me souvenir de tous tes conseils et de les mettre en œuvre. Enfin, Sache que je n’oublierai aucune des danses que nous avons dansées et qu’il y en aura bien d’autres encore.
 
Anne-Lise LEBRETON, ma bichette, oui on est comme ça les filles on s’affuble de surnom tout aussi ridicules les uns que les autres, je n’aurai jamais ta connaissance de la FNUJA et mon investissement au sein de la FNUJA ne pourra jamais égaler le tien mais Tu m’as tant appris et tant donné, je te dois d’être là aujourd’hui.
 
Matthieu DULUCQ, à Nancy nous bouclons la boucle, c'est ici lors du comité décentralisé il y a quelques années que j'ai entendu parler de toi pour la première fois sans te connaître vraiment... Et puis lorsque certains n’ont eu cesse de ne vanter que tes défauts, moi je n’ai vu en toi que des qualités. J’ai été un de tes premiers soutiens et j’ai toujours été loyale. Nous avons ensemble sillonnés les routes de France avec la caravane, nous avons chanté à tue tête au concert de Star 80, j’ai maintenant intégré dans mes chorégraphies un double soleil et un jeté fouetté. Cette année aura définitivement été trop courte, il est venu le temps où tu ne vas tarder à partir, je voudrai te retenir et retenir encore un peu ces instants, de tous ceux qui d'une façon ou d'une autre ont fait que je suis là aujourd’hui tu es le dernier à être encore un peu là… je me sens un peu abandonnée mais je le sais, tu me l'a dit le plus beau est à venir. Nous avons essayé ensemble de donner le la, et je crois que nous y sommes parvenus. J’aurai pu citer Delpeche, Aznavour ou encore Enrico mais j’ai juste choisi te dire que tu es de ma famille, de mon ordre et de mon rang, et sache qu’en amitié j’ai la fidélité des oiseaux de passage…
 
Juste quelques mots avec la plus grande pudeur car cela devient de plus en plus difficile de ne pas pleurer d’émotion, et vous de continuer à m’écouter, je ne suis que trop longue... Sonia HARNIST et Thomas AUTRIC, nous nous sommes rencontrés à la FNUJA, nous sommes devenus amis et sans vous je ne serai jamais venue à Nîmes conter fleurette. Romain, je sais ce n’est pas facile de me supporter, ce n’est pas facile d’entendre parler de la FNUJA de matin au soir et du soir au matin et quand je ne parle pas de la FNUJA, je parle du CNB avec ton père… Ta présence et ta confiance en moi m’auront donné le courage de continuer cette aventure et je suis certaine que notre petit Jules qui connait déjà bien la FNUJA ne me tiendra pas rigueur d’être une gipsy maman et lui un bébé nomade.
 
Emilie CHANDLER, notre rencontre ne s’est pas faite sous les meilleurs hospices, nous avons depuis appris à nous connaitre, à appréhender nos caractères, tu es l’introvertie, je suis l’extravertie. Si les suffrages le veulent, nous serons le premier binôme féminin à la tête de notre syndicat et j’en suis fière. Tu le sais, tu me connais maintenant, je ne mâche pas mes mots, je manque parfois de diplomatie, je ne peux pas te promettre de toujours être d’accord et d’acquiescer à tout mais c’est cela qui fait que nous sommes complémentaires et de ces faiblesses nous en tireront une force. Je sais que c’est important pour toi alors sache que je ferai en sorte de toujours être bienveillante à ton égard.
 
J’ai été bien trop longue, je te cède maintenant la parole.
 
 
 

Discours d'Alexandra BOISRAME, Nouvelle Première Vice Présidente de la FNUJA