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Discours d'Alexandra Boisramé - Séance solennelle d’ouverture du 75ème congrès de la FNUJA à Bayonne

Dimanche 1 Juillet 2018

Discours prononcé par Alexandra Boisramé lors de la séance solennelle d’ouverture du 75ème congrès de la FNUJA à Bayonne



Monsieur ANDRIEU Directeur des Affaires Civiles et du Sceau,
Madame ESPAGNAC Sénateur,
Monsieur BRU, Député,
Monsieur LASSALE, Député,
Madame DURRUTY première adjointe au Maire de Bayonne,
Madame OUSTALET adjointe au Maire d’Anglet,
Monsieur ACCOMANDO Premier Président de la Cour d’appel de Pau,
Monsieur VUELTA SIMON Procureur du Tribunal de Grande Instance de Bayonne,
Monsieur SICOT Procureur du Tribunal de Grande Instance de Mende,
Monsieur DENARD Président du Tribunal de Grande Instance de Bayonne,
Madame FERAL SCHULH Président du Conseil National des Barreaux,
Madame PEYRON Bâtonnier de Paris,
Madame le Bâtonnier MENDIBOURE, représentant le Président de la Conférence des Bâtonniers, et représentant l’ABF,
Madame le Bâtonnier Paule ABOUDARAM, Membre du Conseil supérieur de la Magistrature,
Monsieur HOURCADE Bâtonnier du Barreau de Bayonne, et représentant la CNA,
Monsieur RODRIGUEZ Bâtonnier du Barreau de Grasse et Président d’honneur de la FNUJA,
Monsieur RAYNE Bâtonnier d’Aix en Provence,
Monsieur DULUCQ Président de KERIALIS et Président d’honneur de la FNUJA,
Monsieur CHANCY directeur de KERIALIS,
Monsieur le Bâtonnier FROMENT représentant le SAF,
Madame Julie ERRANDONEA, représentant le Syndicat des avocats du pays basque,
Monsieur NGOS, Président de la FAUJA,
Monsieur PANNOSSIAN, représentants l’association des jeunes avocats arméniens,
Mesdames Messieurs les Bâtonniers,
Mesdames Messieurs les membres du CNB,
Mesdames Messieurs les Présidents d’honneur,
Mesdames Messieurs les Présidents des unions de jeunes avocats,
Mes Chers Confrères, Chers Amis,
 
Le 28 mai 2017, je m’envolais au-dessus du Cap Corse, je quittais la patrie de Napoléon, avec un sentiment de sérénité et de plénitude.
Moins d’un an après, me voilà à Bayonne et à Biarritz dons le destin est étroitement lié à celui d’Eugenie, épouse de Napoleon III.

Je dois reconnaître que présentement, je suis un peu plus anxieuse pour notre profession…

Une ambivalence de sentiments, impatiente d’être ici à Bayonne avec vous tous et en même temps le cœur lourd, le film est terminé, il s’agit bien là de la dernière séquence, c’est ma dernière séance…

J’ai le palpitant aussi vif que pour mon premier discours et je dois donc maintenant dresser une sorte d’inventaire de l’année qui vient de passer… Annus Horribilis ou presque…

Avant toute chose, j’ai longtemps hésité sur la façon de débuter ce discours, j’ai longuement cherché…

D’abord, je me suis renseignée sur la ville de Bayonne et grand dieu je me suis rendue compte que Francis LALANNE était né ici, j’ai voulu commencer par des paroles de ses chansons et évidemment très vite je me suis rendue compte que ça ne collait pas vraiment … Si la mort nous programme sur son grand ordinateur, de ne pas en faire un drame, de ne pas en avoir peur… Quoique finalement, si je rajoute deux trois algorithmes à tout ça, en définitive je ne suis pas si loin du compte, concernant notre profession…

Didier DESCHAMPS est né à Bayonne aussi… Oui je sais on s’éloigne considérablement du sujet au pays du Rugby, quand bien même nous venons de vivre une grande semaine footballistique… (Dédicace spéciale aux fans de l’OM et au Nîmois, en revanche désolée pour Metz)

Christophe HONDELATTE, on commence à se rapprocher, « Faites entrer l’accusé… » « Au-delà du crime », il y avait matière à faire quelque chose…

Mais finalement celui qui retiendra mon attention c’est René CASSIN, né en 1887 à Bayonne, il étudiera le droit à Aix en Provence, il sera avocat au Barreau de Paris… Ce grand homme est l’un des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l’homme, il sera président de la Cour européenne des droits de l’homme et recevra le Prix Nobel de la paix en 1968.

Cela est tout de même plus à propos pour déclarer ouvert au théâtre de Bayonne se situant Place de la liberté, le 75éme congrès de la Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats dont le thème principal est l’humanité.

Je vous l’ai souvent dit mais j’aime boucler des boucles et je suis une grande sentimentale, je suis tombée amoureuse de votre région lors d’un comité de la FNUJA en 2010, revenir ici pour mon congrès est quelque chose de particulièrement émouvant.

Je suis également émue de me trouver en Pays Basque dans une période particulièrement importante et vraisemblablement historique à l’annonce de la dissolution de l’ETA, le processus de paix est donc définitivement entamé.

Je vous remercie, Madame le premier adjoint au maire de Bayonne de nous accueillir dans votre belle ville de Bayonne, chère à mon cœur, au sein de votre pays basque, je sais combien vous avez été présent dans l’organisation de ce congrès auprès des jeunes avocats de Bayonne.

Monsieur le Bâtonnier, lorsque l’UJA de Bayonne vous a annoncé ce projet fou, vous les avez tout de suite soutenus et aidés, je vous en remercie sincèrement, merci de nous accueillir au sein de votre Barreau.

L’UJA de Bayonne, Hélène, Magali et tous les autres, que vous dire… et surtout comment vous le dire, je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait… Dans la mythologie basque, il existe de petits êtres fantastiques que l’on appelle des laminak, ce sont des créatures qui vivent la nuit, des génies qui sont protecteurs et particulièrement bienveillants et surtout doués d’une force de travail hors du commun, ils sont infatigables, j’ai trouvé que cette description vous correspondait parfaitement, vous êtes un peu mes laminak à moi… Je vous remercie du fond du cœur !!

Bientôt douze mois, bien plus de mille échanges de mails autant de messages wattsapp, telegram, une bonne soixantaine de conf call, des appels téléphoniques quotidiens, plus de 20 000 km parcourus en train, et presque 50 000 km parcourus en voiture…

Mais aussi bientôt douze mois de rencontres formidables, d’expériences plus enrichissantes les unes que les autres, d’épanouissement et d’émulation intellectuelle.

Douze mois à vos côtés et sans vous rien n’aurait été possible.
Humanité bâillonnée ? Les jeunes avocats vous collent aux basques, ce titre résume parfaitement mon année de présidence.

Il y a un an je prononçais exactement ces mots :
« J’ai conscience qu’en ce début de nouveau mandat à la présidence de la République de notre pays, nous devons être vigilants.

Il est naturel d’avoir peur, la peur est saine et elle est justifiée de part ce que notre profession a vécu par le passé.

Nous ne manquerons pas d’être présents et offensifs si cela s’avérait nécessaire dans les intérêts de notre fédération et de notre profession »

Je dois reconnaitre que je ne pensais pas avoir été aussi clairvoyante…
Je débutais mon mandat sous les meilleurs hospices avec le lancement d’une nouvelle caravane, nous n’avions pas assez de deux caravanes (installation association et médiation), nous avons décidé d’en créer une troisième, celle du numérique, l’idée était à peine lancée que déjà elle était en route vers les UJA. Il s’agit d’une réussite, sur un sujet d’une telle actualité pour notre profession et j’en suis fière parce que vous savez tous ici que sans la commission nouvelles technologies de la FNUJA, je ne suis pas grand-chose dans cette matière. Hadrien, Xavier, Arnaud, Aminata et évidemment Sandrine, nous avons créé la Geek Squad FNUJA, je comprends rien mais grâce à vous je me sens intelligente et en phase avec l’évolution de ma profession.

Cette année aura été riche de belles rencontres lors de nos comités mensuels parisiens :
  • Corine Lepage, avec laquelle nous avons signé la Déclaration universelle des droits de l’humanité. Déclaration qui fixe les droits et les obligations de l’humanité pour assurer sa survie, celle des espèces vivant sur terre et des ressources. J’étais loin d’imaginer à quel point cela allait marquer cette année qui vient de passer.
  • Henri Leclerc est venu nous présenter son dernier ouvrage La parole et l’action, quelle fierté d’avoir pu partager ce moment, un sens de l’engagement hors du commun, une rencontre fascinante. L’avenir de la défense c’est nous, il n’y a pas de défense sans avocat.
  • Nicolas Cadène, Rapporteur général de l’observatoire de la laïcité avec lequel nous avons pu débattre de la place de la laïcité dans l’exercice quotidien de notre profession.
  • Nicolas Ferran, responsable du pôle contentieux à l’OIP. Cela fait maintenant presque un an que nous travaillons de concert sur les conditions carcérales de la prison de Fresnes tout en espérant que cela puisse faire bouger les choses par ailleurs, le recours est pendant devant la CEDH.
Nous resterons vigilants et suivrons de prêts les suites données au rapport de la commission des lois « Repenser la prison pour mieux se réinsérer ».
 
Nous nous sommes également joints à la QPC déposée par l’OIP contre les dispositions du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile lesquelles prévoient que les obligations de quitter le territoire français à l’encontre de personnes étrangères incarcérées ne peuvent faire l’objet d’un recours par ces derniers que dans le délai de quarante-huit heures. Je voudrai remercier Arnaud ADELISE qui nous représente depuis le début dans ces contentieux.

Merci de vos interventions, d’avoir accepté de partager un peu de votre temps avec les jeunes avocats.

Nous avons également rencontrés les UJA d’Aix en Provence, de Caen et de Nîmes qui ont eu la gentillesse de nous recevoir en comités décentralisés.

L’UJA d’Aix, mon UJA, je vous ai déjà tout dit, vous êtes là à mes côtés une fois plus, quel bonheur de se sentir portée par vous tous et surtout de nous avoir fait vivre un comité d’exception.

L’UJA de Caen, malgré le froid polaire qu’il faisait lors de notre venue vous avez su nous accueillir chaleureusement, merci.

L’UJA de Nîmes à qui j’ai demandé d’organiser un comité décentralisé en urgence et qui a répondu présent, au travers de ce comité j’espère avoir pu vous faire partager la convivialité et la bonne humeur qui me tiennent temps à cœur. Merci.

J’ai cru un instant que nous allions nous ennuyer mais c’était sans compter sur la campagne aux élections au Conseil National des Barreaux.

Tout ne débuta pas à Bordeaux, une campagne est un travail de longue haleine et dés le début de l’été, nous avons commencé à travailler, je dois d’ailleurs à cet instant m’excuser auprès de Jean-Baptiste et de Matthieu a qui nous avons gâché une étape de montagne du Tour de France alors même que nous étions en train d’élaborer notre plan de communication et notre programme de campagne.

Finalement, une campagne c’est un peu comme un Tour de France, on avale beaucoup de kilomètres, il y a des étapes bien plus difficiles que d’autres (petit clin d’œil particulier à l’UJA de Grasse, je ne m’en suis toujours pas remise), c’est un contre la montre, parfois un sprint et on a souvent envie d’abandonner avec la sensation que l’on y arrivera pas.

La convention nationale des avocats à Bordeaux loin d’être l’étape finale mais plutôt la montée de l’Alpes d’Huez… fut galvanisante, nous repartîmes, le vent en poupe !!

Mais je ne vous cache pas cependant que les annonces des chantiers de la justice me laissaient déjà un goût amer dans la bouche.
Madame la Garde sceaux dans son discours tentait d’annoncer quelque chose sans vraiment l’annoncer…

Monsieur le Premier Ministre tentait de nous rassurer sans vraiment y parvenir…

Les premiers combats commençaient déjà à naître concernant la défense de la proximité territoriale.

Les élections ont eu lieu fin novembre 2017, comment vous dire toute ma fierté après le résultat de ces élections, nous sommes et nous demeurons le premier syndicat des avocats en France.

Au sortir de cette campagne, j’avais vieilli de 10 ans, j’avais oublié que la nuit il fallait dormir, je me souvenais vaguement que j’avais un cabinet à Aix en Provence et une vie de famille à Nîmes… Mais quelle expérience extraordinaire de vivre ce genre de chose.

Nous avons su, je crois et je l’espère, rester modeste mais je dois aujourd’hui vous remercier tous, des premiers sur les listes aux derniers, vous avez tous œuvré pour notre réussite à ces élections.
Matthieu DULUCQ, Sandrine VARA, Vincent PENARD, Delphine BINET, Arnaud ADELISE, Anne KRUMMEL, Aminata NIAKATE, Thomas CHARAT, Marie-Hélène FABBIANI, Jean-Laurent BOURREL, Anne-Lise LEBRETON, vous avez brillamment débutés ce mandat, merci du temps que vous donnez à notre fédération, au CNB, à notre profession.

Evidemment je pense aussi à Camille MAURY, Stéphane LALLEMENT, et Richard SEDILLOT, élus sur le collège ordinal province, comment ne pas vous remercier de votre fidélité…

Laetitia MARCHAND il est important pour moi ici de te dire merci de cette confiance aveugle que tu m’as accordée, j’espère ne pas t’avoir déçue.

Catheline, Jean-Baptiste, directeurs de campagne respectifs à Paris et en Province, le travail de l’ombre c’est vous et c’est à vous que nous devons cette réussite.

Je suis fière de vous tous et je m’en vais en paix, je sais déjà le travail que vous avez réalisé depuis le début de la mandature et nous n’avons pas à rougir, nous prouvons une fois de plus de quoi nous sommes capables, quelle est notre force de travail et notre force de proposition.

Il s’agit là de la satisfaction du travail accompli pour notre fédération, nous n’avons jamais démérité et nous ne démériterons jamais.
Madame le Président du CNB, je sais que vous ne serez pas déçue du travail des élus de la FNUJA et je sais aussi que vous veillerez à ce que le fossé qui s’est considérablement creusé ces dernières années entre le CNB et la profession ne devienne pas plus grand, je sais que vous y travailler et que c’est votre volonté.

Nous avons besoin de représentants unis et forts en ces temps de mutation profonde et d’attaque quasi permanente.

Alors que les premiers frimas de l’hiver se faisaient sentir, nous étions alors reçus pour les auditions des cinq chantiers de la justice mais nous étions également reçus par Madame la conseillère justice de L’Elysée et par Madame le garde sceaux.

Nous avons évidemment fait part de nos inquiétudes et j’entends encore certaines phrases raisonner « Nous ferons évidemment appel aux avocats pour nous aider à construire les transformations de la justice » « Nous ne souhaitons pas de justice sans contact humain » « Dans le prolongement de la restitution des chantiers de la justice nous nous reverrons très vite dans le cadre de la concertation » « Aucun lieu de juridiction ne sera supprimé ».
Trêve des confiseurs… Boxing Day… Nouvelle année…
Rentrée judiciaire… Installation de box vitrés dans les salles d’audiences pendant les vacations…
L’année 2018 avait l’air de commencer fort.
 
L’installation sauvage de cages de verre fermées dans lesquelles comparaissent les prévenus et accusés, une entrave du justiciable au juge, un prélude à la déshumanisation de la relation judiciaire. Véritable obstacle à l’exercice des droits de la défense empêchant toute communication entre l’avocat et son client.

Il s’agit là d’une atteinte grave à la dignité, à la présomption d’innocence et aux règles de droit européen.

Le 18 avril 2018, le défenseur des droits a demandé l’abrogation des dispositions réglementaires prévoyant l’installation généralisée de box sécurisé dans les salles d’audience.

J’espère sincèrement que cet avis sera suivi, les premiers box ont été démontés et notre combat continue !!

Je veux rappeler que ce qu’il s’est passé au Barreau de Fort de France, lors d’une session de cour d’assises pour mineurs, est inadmissible, une attitude inqualifiable de la part d’un magistrat, bravo l’UJA de la Martinique pour le combat que vous avez mené.

15 janvier 2018 : Restitution des chantiers de la justice : le jour où je suis devenue entrepreneur de travaux publics en lieu et place de Présidente de la FNUJA.

Cinq Chantiers : simplification de la procédure civile, simplification de la procédure pénale, sens et efficacité des peines, transformation numérique, adaptation de l’organisation judiciaire.

Ces mots raisonnent en moi comme une complainte lancinante de les avoir trop entendus, mes pires cauchemars de ces derniers mois…
La première réaction avant même de juger le contenu a été de travailler, de lire les rapports, les disséquer, les analyser, faire des propositions le cas échéant lorsque nous n’étions pas d’accord, améliorer certaines des 153 propositions…

En peu de temps un travail de Sisyphe. Je mettais un point d’honneur à ce que nous soyons prêts pour la concertation.

Nous avons voté en comité ces propositions, toutes…

Nous avons ensuite voté sur ces mêmes propositions au Conseil National des Barreaux qui avait réalisé le même travail d’analyse avec le peu de temps qui nous était imparti.

Et puis nous avons attendu la concertation… Et puis nous avons attendu la concertation … Et puis nous avons attendu la concertation … en vain. Et nous avons attendu, le texte du projet de loi longuement, bien trop longuement…

On nous a accusé de ne pas avoir compris… de mentir quant à la concertation, qui avait bien eu lieu… Mais quel mensonge éhonté… Mais quel mensonge éhonté !

Quelle est cette façon de faire, pour nous avoir poussés encore une fois de plus à rompre ce contrat de courtoisie qui pouvait nous lier ?
Nous nous sommes montrés de bonne foi, nous avons travaillé dans l’urgence et dans un premier temps on ne nous a pas laissé le loisir de nous exprimer.

Et c’est une réalité, certes aujourd’hui le texte bien que présenté en conseil des ministres est a priori à l’étude et des groupes de travail ont été constitués, le vote à l’Assemblée Nationale a été reporté à l’automne prochain.

Mesdames, Messieurs les sénateurs et députés, nous auront besoin de votre soutien.

J’ai une grande reconnaissance pour le travail mené de façon unitaire par le CNB, La Conférence des Bâtonniers et le Barreau de Paris et je vous en remercie.

J’espère que la reprise d’un dialogue constructif n’est pas une illusion.
Pour la première fois depuis longtemps nous avons travaillé et nous travaillons encore de concert au sein d’une intersyndicale d’avocats, mais aussi de magistrats et de greffiers.

Il s’agit là d’une force !

Le sentiment d’ignorance et de défiance est unanime. Ne vous étonnez pas de voir défiler des avocats bâillonnés, parfois portant le crêpe noire du deuil de la justice qui je l’espère dans notre cher pays ne deviendra pas le deuil de la démocratie.

La mobilisation des avocats n’a pas été vaine et elle ne faiblira pas, s’il le faut nous reprendrons les mouvements, les confrères sont dans l’attente et prêts croyez moi.

La remise en cause des robes noires que nous portons est une atteinte à notre profession, à ce qui fait que nous sommes avocats au cœur de la défense, au plus proche des justiciables.

Nous ne refusons pas l’évolution de la profession, nous n’avons pas refusé toutes les propositions des chantiers mais la manière de procéder ne peut que nous pousser à rejeter en bloc le projet.
La justice du 21ème siècle est celle qui est censée être plus proche, plus efficace, plus protectrice pour les justiciables.

Le projet de loi n’est pas véritablement en adéquation avec ces ambitions.

La création de désert judiciaire ; la déjudiciarisation de nombre de contentieux ; plutôt que des hommes, des robots et des algorithmes ; beaucoup de justiciables seront privés de l’accès à la justice, tout cela n’est tolérable.

La création d’un tribunal criminel au prétexte de motifs fallacieux, la banalisation de certains crimes tel que le viol, la spécialisation des tribunaux et l’éloignement des justiciables des juridictions, cela dissuadera les justiciables d’agir en justice, l’intervention d’organismes privés sans garanties de compétences et d’impartialité dans une justice publique censée être rendue au nom du peuple français, tout cela n’est pas acceptable.

Vous nous refusez la force exécutoire de l'acte d’avocat et vous voulez la donner à des directeurs de CAF, mais comment voulez vous qu’on accepte?

Je refuse d’exercer ma profession au travers d’une justice virtuelle et inaccessible.

Nous sommes les traits d’union entre le juge et le justiciable, notre fonction première est de défendre, mais surtout de porter la parole des justiciables, l’oralité est l’essence de notre profession et vous la bafouez.

Avocats, nous avons tous jurés d’exercer notre profession avec humanité, je refuse au prétexte d’évolution et d’économies de tirer un trait sur cette composante de mon serment.

Vous comprenez donc que les derniers mois de ma présidence m’ont naturellement amené à faire de l’humanité le thème principal de ce congrès.

Monsieur le Directeur des Affaires civiles et du sceau, vous représentez aujourd’hui Madame le Ministre et cela fait plus deux ans que nous n’avions eu aucun représentant de la chancellerie, je vous remercie de votre présence. Je suis un peu déçue que Madame le Garde des sceaux ne soit pas là en personne, d’autant qu’elle était à Aix en Provence en début de semaine mais le déplacement s’est tellement fait en catimini que je n’ai même pas eu le loisir de la rencontrer. Ne nous en voulez-pas et pardonnez-nous de cette méfiance mais comprenez également le caractère parfaitement anxiogène des avalanches de réformes qui s’abattent sur notre profession… J’exerce la profession d’avocat depuis maintenant plus de douze ans et je ne compte plus les grèves et les manifestations, les attaques et l’ignorance. C’est sûrement ce qui m’a donné le goût du combat.

Je ne cache pas mon inquiétude au-delà du projet de loi en cours, je sais que d’autres projets sont en cours de discussion, de manière systématique on nous assure que les avocats seront toujours au cœur des projets, que nous sommes les acteurs essentiels de ces projets mais permettez-moi juste de vous rappeler que les deux dernières réformes, celle de la procédure d’appel et les Ordonnances travail, nous ont démontré le contraire vous n’avez jamais attendu l’avis des avocats pour légiférer…

Ces réformes, le manque de moyens de la justice nous plongent dans un climat parfaitement délétère, nos relations avec les confrères en souffrent, nos relations avec les magistrats se dégradent considérablement, alors que nous sommes tous dans le même monde et que chacun à sa manière œuvre pour la justice, pour les droits de la défense, pour le respect des droits de tout un chacun.
En parlant de respect des droits de tout un chacun, il est temps pour moi de remercier Anne-Lise LEBRETON et Valence BORGIA, grâce à vous et juste avant la fin de ma présidence vous m’avez offert la possibilité d’aborder un sujet ô combien grave. Trois années de travail, en partenariat avec le défenseur des droits auront permis de mettre en place une enquête intitulée « Conditions de travail et expériences des discriminations dans la profession d’avocat en France ».

Nos travaux sur ce sujet ont commencé au sein de la commission égalité, le premier constat fut celui des inégalités réelles homme/femmes, des différences réelles de revenus, des difficultés rencontrées quant aux congés maternité des collaboratrices, sujets sur lesquels nous travaillons depuis longtemps.

Notre travail de terrain nous a permis de nous rendre compte que non seulement les discriminations hommes/femmes existent mais également bien d’autres lièes à l’origine, à l’appartenance religieuse et encore à l’orientation sexuelle.

Cette enquête est une enquête d’envergure 7138 réponses, ce qui est beaucoup pour une enquête proposée a une profession libérale et les résultats montrent que l’échantillon de réponse est parfaitement représentatif de la population enquêtée et cela permet donc d’avoir une enquête avec des résultats objectifs et exploitables.

Il s’agit d’une véritable prise de conscience sur des sujets tabous.
72% des femmes et 47% des hommes interrogés rapportent avoir été témoins de discriminations à l’encontre de leurs confrères.

38% des personnes interrogées, dont 53% de femmes et 21% des hommes rapportent une expérience de discriminations dans les cinq dernières années.

Les principales discriminations sont le sexe, la maternité et l’âge.
En revanche, moins de 5% des femmes et des hommes confrontés à une discrimination ont entamé des démarches formelles pour faire valoir leur droit, 29% pensent qu’il est inutile de faire un recours et 21% ont peur des représailles.

Ces résultats sont alarmants et à ne pas prendre à la légère.
Il y a une véritable nécessité d’accompagner les avocats victimes de discriminations et de harcèlement et il conviendra de prévoir des voies de recours plus appropriées.

Nos institutions sont d’ores et déjà saisies de ces difficultés, je sais que la commission égalité dont la présidente est Aminata NIAKATE et la commission collaboration dont la présidente est Anne-Lise LEBRETON au CNB, vont continuer le travail déjà bien entamé et que nous saurons faire avancer les choses.

Je souhaite remercier les intervenants des tables rondes, nous avons eu la chance grâce à vous, de suivre des débats d’une grande qualité, d’une grande pertinence et j’espère toujours que les prises de conscience seront effectives.

Merci Paule ABOUDARAM, François SAINT-PIERRE, vous avez immédiatement répondu présents et nous avez honoré de votre présence.

Merci Christiane FERAL SCHULH, Marie-Aimée PEYRON et Anne-Marie MENDIBOURE, une table ronde de femme pour parler égalité hommes/femmes, discrimination et harcèlement, heureusement Matthieu que tu as su apporter la touche masculine dans ce combat contre les discriminations et le harcèlement au sein de la profession d’avocat.

Voilà nous y sommes, j’ai bientôt terminé mon discours et avec lui les promesses de jeunesse éternelle de la FNUJA s’envoleront peu à peu.
Je viens de la montagne et j’ai peur du vide, j’ai le mal des cimes et la tête qui tourne un peu, j’ai l’impression que l’oxygène se fait plus rare…

Juste vous et moi pour finir, comme nous étions pour commencer, et une petite musique pour vous dire que le spectacle est terminé, ça fait déjà longtemps qu’on se connait, le seul moment où tout est vrai, le seul moment où tout est dit, c’est le moment où le spectacle est fini… Je suis venue vous dire Salut…

Je vais tenter de ne pas être trop longue et surtout de ne pas avoir trop de poussière dans les yeux…

Tu es une grande, vieille et belle dame ma FNUJA, j’espère avoir veillé sur toi correctement et avoir gardé et respecté ta doctrine et tous tes secrets, j’espère avoir empêché le feu de s’éteindre.

Je sais bien que je n’ai pas été à la hauteur, je n’ai pas été en mesure de te rendre tout ce que toi tu m’as apporté tout au long de ces années.

J’ai grandi et je me suis construite avec toi et je vais me sentir un peu orpheline dans quelques jours mais je ne t’oublierai jamais. Je serai toujours là pour toi.

Je n’ai jamais aimé parler de famille concernant la FNUJA, je me suis toujours dit que j’avais déjà une famille et que la FNUJA c’était différent mais c’est sur le seuil de la porte que je mesure la portée de ce mot.

Je ne vais pas partir sans me retourner, bien au contraire, je vais sourire et faire semblant d’avoir le cœur léger parce que je sais que la relève est assurée et que la FNUJA a encore une longue vie devant elle.

Je sais que vous resterez Maître de votre avenir.

Ce congrès a été organisé en main de Maître, le congrés c’est une fête, la joie de se retrouver tous ensemble.

Je suis heureuse des travaux qui se préparent pour la prochaine feuille de route.

Toutes les commissions ont démontré leur force de travail, je m’excuse de vous avoir parfois un peu fouetté mais c’est pour la bonne cause.

Nous menons des combats pour notre profession, nous continuerons de les mener et grâce à vous tous je n’ai pas d’inquiétude pour l’avenir.

Vous avez tous le regard brillant et l’esprit vif que donne le virus de la FNUJA.

Je veux pour l’avenir, pour vous, pour notre profession une vision optimiste et ambitieuse de nos combats.

Je sais que vous saurez donné cela à notre syndicat !!

Sacha Guitry disait « Quand on hésite entre deux plages, l’une d’elle est toujours à Biarritz… »

Nous clôturerons nos travaux à Biarritz, ce congrès augure du meilleur et je n’en ai jamais douté !!

Ma FNUJA on s’est aimé, comme on se quitte, sans penser à demain, à demain qui vient toujours un peu trop vite, aux adieux qui quelquefois se passent un peu trop bien…

Je ne sais pas vraiment dire adieu mais je vais en tous cas dire merci, merci à ceux sans lesquels, il serait peut-être plus facile de partir.
Tout d’abord merci à toutes mes belles mères qui sont présentes aujourd’hui, particulièrement à ceux qui ont toujours été là à mes côtés sans jamais défaillir Stéphane Lallement, Camille, Romain, Roland, Anne-Lise et Matthieu sans vous je ne serai pas ce je suis devenue…

Je veux saluer particulièrement la présence de Pierre MOREAU, je vous disais que j’aimais boucler des boucles, et je vous remercie de votre présence aujourd’hui, vous étiez président l’année de ma naissance !!

Xavier-Jean, quel honneur pour moi que tu sois là aujourd'hui, en évoquant l’humanité, il est évident que je pense à toi.
Je remercie également la présence fidèle de nos amis africains, toujours présents à nos côtés, je vous assure également de notre présence indéfectible à vos côtés, à côté de la FAUJA.

Mon Bureau…

Il y a un an je ne savais pas si je devais déjà m’excuser pour l’année que j’allais vous faire passer, maintenant je le sais je m’excuse… Je m’excuse pour le nombre de conf call supportées depuis ma voiture, pour mes angoisses que vous avez supportées, surtout ces dernières semaines.

Je sais que je ne suis pas toujours très souple, et que je ne mâche jamais mes mots quand j’ai quelque chose à dire, Romain et Matthieu se moquent souvent de moi en me surnommant de manière ironique tact et délicatesse.

Je sais aussi reconnaitre mes erreurs et lorsque j’ai torts.
J’ai l’impression d’avoir passé une année en symbiose avec vous tous, nous ne faisions qu’un et c’était bon de se retrouver ensemble, nous avons passé de merveilleux moments et j’en suis déjà nostalgique.

Boris, tu es d’une grande adaptabilité et tu n’as jamais dit non lorsque je t’ai demandé quelque chose. Tu étais nouveau et parfois un peu perdu, je suis désolée j’ai parfois manqué de temps à tes côtés afin de te guider mais jamais tu ne t’es plaint et sache que depuis le premier jour je sais que tu es capable de bien plus que d’acheter des pains au chocolat.

Simon, un jour tu m’as dit, ça y est je sais ce que c’est que de faire parti du « Bureau » ce n’est pas toujours facile mais quand on ne se voit pas on se manque et on a envie de vite se retrouver. J’ai été très touchée que cette révélation se fasse sous ma présidence. Nous avons partagé l’expérience du e-learning pour les élèves avocats, je n’oublierai jamais ce moment de complicité. Tu as cette justesse et cette rigueur de pensées qui font que tes propos sont toujours d’une grande pertinence et d’une grande aide, je sais que ton chemin sera long et c’est une chance pour la FNUJA.

Caroline, ma pétillante Caroline toujours de bonne humeur, jamais tu ne te plains de rien, mon seul regret c’est de n’avoir passé qu’une seule année avec toi. Tu es précieuse pour notre fédération, tu auras été un soutien inconditionnel concernant la gestion de la formation et avec Boris vous avez réalisé un gros travail avec la commission pénale. Merci de cette gaieté que tu nous as apporté tout au long de l’année.

Damien, notre vent de fraicheur depuis trois ans, le temps que tu as consacré à la FNUJA a été précieux. Tu t’es intéressé à différents sujets et cette diversité a été pour nous, pour la FNUJA une richesse. Ton appui a beaucoup compté pour moi. Je crois savoir que tu souhaites prendre une nouvelle route et je te souhaite bonne chance.

Sandrine, notre destin fut lié à Aix en Provence, le jour où tu es tombée dans ce trou… Mais sache que je t’avais déjà remarqué bien avant et bien après, j’avais noté cette capacité de travail, cette sagacité et ce gout du perfectionnisme. Une intransigeance dans le travail à ton égard et l’égard des autres qui ferra de toi une personne indispensable. Je ne plaisante pas quand je te dis que grâce à toi je me sens intelligente. Tu auras tant donné à la FNUJA et je sais maintenant que tu donneras tant au CNB et à notre profession, les plus de 66 000 avocats ont une chance inestimable de t’avoir. Je suis si fière de toi et de ton parcours. Ne doute jamais de tes capacités. Tu peux être toi aussi, fière de ce que tu es.

Catheline, je suis jalouse de toi, de ta force de travail, de ta maitrise des sujets tout aussi techniques les uns que les autres. Tu n’as jamais compté ton temps et ton investissement. Nous travaillons ensemble depuis longtemps à la commission installation et association et je sais combien tu as eu à cœur d’apporter ton savoir et ton expérience à la FNUJA. Grâce à toi et à la commission installation/ association (merci Brice, merci Aurélien) vous allez m’offrir le plus beaux des cadeaux, le guide de l’installation et de l’association auquel j’étais tant attachée. Un jour tu m’as dit une des plus jolies choses qu’on m’est dite pendant mon mandat, j’en ai été émue aux larmes, tu m’as dit, tu as souvent tenue une lampe allumée dans l’obscurité quand on ne trouvait plus le chemin et depuis que tu es là tu es la lumière qui nous guide, ça n’a l’air de rien mais tu m’as éclairé mon année de présidence. Je te souhaite une belle route et je serai toujours là pour toi.

Jean-Baptiste, mon ami, mon double, mon confident, pas une seule décision prise sans toi, sans ton avis. Je me souviens de toutes nos discussions parfois forts tardives et je n’ai aucune inquiétude sur ton engagement syndical, sur tes grandes capacités à prendre le chemin auquel tu te destines. Tu es un peu là à cause de moi et je n’ai jamais douté de toi un seul instant. Sans tes conseils avisés ma présidence aurait été différente. J’ai sûrement été plus dur avec toi parfois et je m’en excuse c’est parce que je place tellement d’espoir en toi. J’ai un peu du mal à te laisser, non par manque de confiance mais juste parce que tu vas me manquer tout court…

Aminata, c’est avec une grande émotion que je dois te dire merci, que je dois te dire combien cette année avec toi à mes côtés aura été des plus merveilleuses. Tu as été une première vice-présidente parfaite, tu as su me laisser prendre ma place en toute discrétion tout en étant à mes côtés en permanence. Ta présence, ta gentillesse, ton expérience et tes conseils avisés m’ont souvent apaisé, grâce à toi j’ai osé faire des choses dont je n’aurai pas été capable avant. Je suis si heureuse que tu me succèdes dans quelques jours, triste de te quitter mais c’est avec une grande confiance que je te confie le flambeau.

J’en ai presque terminé.
Il me reste mes plus proches, dans tous mes discours j’ai toujours gardé le plus difficile émotionnellement pour la fin, je n’y dérogerai pas aujourd’hui.

Mon Cabinet, des monstres de patience et de compréhension. Mes étais… Valérie ma secrétaire, jamais tu ne t’es plainte et pourtant je sais que parfois ça n’a pas été facile pour toi, tu es le pilier du bureau. Julie ma petite perle, un an après, malgré ce que je te fais vivre, tu trouves toujours que c’est chouette d’être ma collab, nous travaillons en grande confiance et dans la bonne humeur, sans toi, sans ton aide et sans tes précieux conseils, sans ton soutien permanent j’aurai eu dû mal à traverser cette tempête.

Sonia malgré les événements qui t’ont touché cette année tu as été là, tu as dû être forte pour toi mais tu as su aussi être tellement forte pour moi, merci. Vincent, mon autre, un seul regard et tu sais ce que je pense si je vais bien ou pas, toujours les mots qu’il faut et toujours présent sans jamais que je ne demande rien.

J’ai une grande reconnaissance pour vous.

Mes amis, c’est vous qui avez le plus souffert de mon absence et c’est vous que j’ai négligé, il me fallait faire des choix et je m’en excuse, je vous promets de me rattraper.

Xavier, notre fidèle Ami, parrain de mon fils, son seul paradoxe, être procureur… Tant de discussion passionnées avec toi, ta vision des choses m’aura beaucoup appris, je ne te le dis pas souvent mais ton amitié indéfectible et ta présence est précieuse pour moi.

Une pensée pour mes parents qui vont un peu moins s’inquiéter…
Enfin Romain, Jules, voilà c’est fini, je n’ai pas été très présente cette année mais le vent nous a porté et sans vous je n’y serai pas arrivée. Nous aurons fort à faire et à construire l’année qui arrive, notre belle route continue.

Combien de temps encore ?

Je l’aime tant le temps qui reste,
Je veux rire des montagnes de rires,
Je veux pleurer des torrents de larmes,
Je veux boire des bateaux entiers de vin
Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans
J'ai pas fini,
Je veux chanter
Je veux parler jusqu'à la fin de ma voix...
Je l'aime tant le temps qui reste...
Combien de temps encore ?
Des années, des jours, des heures, combien ?
Je m'en fous
Quand l'orchestre s'arrêtera, je danserai encore...
Quand les avions ne voleront plus, je volerai toute seule...
Quand le temps s'arrêtera…
Je t'aimerai encore ma FNUJA