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Discours d'Emilie CHANDLER, nouvelle Première Vice-présidente de la FNUJA

Lundi 1 Juin 2015

Discours prononcé à l'issue de l'assemblée générale du 72e Congrès de la FNUJA, à Nantes, le 16 mai 2015


Discours d'Emilie CHANDLER, nouvelle Première Vice-présidente de la FNUJA
Mes chers amis,
                                                                                         
C’est avec un immense plaisir que je suis devant vous aujourd’hui.
 « A noir, I rouge, U vert, O bleu : voyelles » : Ces quelques mots de Rimbaud ont bercé mon enfance carolomacérienne et me rappellent que la FNUJA, c’est tout cela à la fois. C’est la force de la diversité des jeunes avocats.
Je veux vous dire à quel point je suis heureuse de vous soumettre ma candidature au poste de première vice-présidente de la Fédération Nationale des Unions des Jeunes Avocats.
 
Parisienne d’adoption, je n’oublie pas d’où je viens. Je suis née un vendredi, le 29 avril, dans les Ardennes, près de la frontière belge. J’y ai grandi avec des parents voyageurs et un grand frère protecteur. J’ai rapidement compris que ce serait par le travail que je pourrai atteindre mes objectifs. J’ai passé mes années d’adolescence à dévorer des livres, mais aussi à jouer de la guitare, à nager et à refaire le monde avec mes amis. Tout cela m’a probablement aidée à mieux comprendre ce qui m’entoure.
J’ai quitté ma ville natale pour poursuivre mes études supérieures à Reims et puis, j’ai découvert Paris, mais ce n’était pas le bon moment. J’ai donc terminé mes études universitaires à Nancy. Et je me souviens de ce sentiment ressenti, en entendant mon nom déclamé dans la cour de la Faculté de droit, à l’annonce des résultats du CRFPA.
Je suis ensuite arrivée à Paris, pour entrer à l’école d’avocat.
 
Je me destinais à une activité de conseil en cabinet d’affaires mais j’ai très vite compris que cela n’était pas pour moi. Aujourd’hui, j’exerce au quotidien une activité contentieuse que j’ai choisie.
 
Le jour de la rentrée solennelle de l’école d’avocat, la présidente de l’UJA de Paris était à la tribune. Elle présentait les combats de l’UJA, devant cette assemblée de néophytes dissipés. Si je ne me souviens plus tout à fait du contenu de ses propos, je me rappelle en revanche avoir été transportée par cette énergie, mise au service de la défense des jeunes avocats. Mais à ce moment précis, je me sens encore loin de notre métier.
 
Le temps de la formation pratique commence enfin. Je rencontre des amis extraordinaires, mes « inconditionnels du premier jeudi du mois ». Nous organisons des événements à la hauteur de nos ambitions, au travers desquels je découvre le monde des cabinets d’avocats.
 
Ce serait mentir que de vous dire que j’ai lutté pour trouver une collaboration. Je suis entrée dans un cabinet, dans lequel j’ai été formée « à l’ancienne » et où j’ai rencontré Caroline, mon actuelle associée. Je me suis ensuite installée et nous nous sommes retrouvées. Au cours de ces différentes étapes professionnelles, j’ai pu constater, en pratique, que nos travaux à la FNUJA et au sein des UJA sont essentiels pour répondre aux difficultés des jeunes avocats.
 
Petite, je m’ennuyais en classe et je dessinais le monde dans les marges de mes cahiers. Et un jour, je suis partie en campagne… et j’ai été élue au Conseil Municipal des Enfants, j’avais 8 ans. J’ai toujours eu le goût du challenge, je n’ai pas peur de l’adversité et j’aime le lien entre les êtres. Le temps passe et les amis fidèles sont là. Dans leurs regards, je lis cette force qui me porte.
 
Je prête serment un 29 octobre et j’adhère très vite à l’UJA, avec deux de mes amies de l’Association des Elèves Avocats. Elles sont parties, je suis restée. Les sujets des commissions permanentes, des rapports et des motions me passionnent. Les débats s’y enflamment parfois mais les échanges sont riches. Je les observe, je les écoute et j’apprends, je m’imprègne de cet ADN qui nous est commun à tous.
 
Un soir de septembre, Alexandra PERQUIN m’a proposé la direction de la campagne de Vincent OHANNESSIAN et Dominique PIAU, pour l’élection au Conseil de l’Ordre de Paris : je n’ai pas hésité un instant. Puis je me suis vue confier la codirection de la Commission Formation et Accès à la profession.
Avec Aminata NIAKATE, avec laquelle j’avais pris l’habitude de collaborer pour le journal de l’Ecole d’avocat, nous travaillons sur le sujet de la Pépinière.
Les années se suivent, les sujets ne manquent pas. Je prépare un rapport et une motion sur les passerelles pour le Congrès de Lille. Un peu timide, j’arrive au milieu du Congrès. Je me prépare à présenter mon travail et soudain, chacun s’en souvient, mon UJA quitte la salle. Le hasard me fait trébucher dans les bras d’Alexandra BOISRAME, qui rapportera pour moi cette motion adoptée à l’unanimité. Je prends ensuite à bras-le-corps le sujet du Projet Pédagogique Individuel et du contenu de la formation. Nous travaillons alors main dans la main avec Benjamin MARCILLY.
 
J’ai découvert la FNUJA un samedi matin d’hiver : les débats étaient agités et les avocats engagés. Je n’étais qu’élève avocat et ne comprenais que les contours des problématiques. La discorde se faisait parfois sentir entre les présents. Les mois se sont succédés et les présidents aussi.
 
Je suis revenue plusieurs fois en comité… mais, j’avoue, c’était pour voir Robert BADINTER et Eric DUPOND- MORETTI.
Puis j’ai été élue délégué nationale de la FNUJA.
Quelques temps plus tard, Yannick SALA m’a proposé de rejoindre son bureau. Impossible de refuser.
 
Alors depuis trois ans, je construis mon chemin. Je déclenche les alarmes incendie des hôtels avec Julie, je fredonne les chansons de Joe DASSIN avec Matthieu et me délecte de l’humour corrosif de Benjamin.
Plus sérieusement mais vous le savez, je siège au FIF-PL et à l’ENADEP. Je me tiens à l’écoute de chacune des UJA et vous me le rendez bien.
 
La concorde au sein de notre fédération est essentielle. C’est ensemble que nous devons trouver des solutions aux grandes problématiques de notre profession, en discutant, en échangeant mais surtout, en osant.
Sans vous, je ne serais pas là, émue et fière. Quelques remerciements sans hiérarchie, à ceux qui ont partagé l’aventure du bureau à mes côtés et qui sont partis : Charles, Cédric, Marie, Aminata, Yannick, Roland, Harry, Valérie…. Merci à l’UJA de Paris de m’avoir investie, merci à nos anciens, les présidents (mais pas seulement), et spécialement à Aurélie BERTHET et Olivier BURETH, soutiens de toujours. Merci Anne-Lise de m’avoir ouvert la voie. Merci à Vincent, ne change pas.
 
Alors mes chers amis, pour compléter ce portrait évidemment approximatif et absolument pas exhaustif, je dois vous confesser que je fais partie de ceux qui ont peur des crabes et qui ne terminent jamais leur tasse de café, mais aussi de ceux qui savourent ces instantanés de bonheur  qui créent ce que nous sommes, au jour le jour. De ceux qui pensent que nous avons le droit de nous tromper, pour mieux apprendre de nos erreurs et reprendre le chemin, sans honte, pour aller plus loin. Mais surtout de ceux qui pensent que seul, on avance certes plus vite, mais qu’ensemble, nous arrivons plus loin.
 
J’ai acquis de toutes ces années d’engagement une conviction : nous ne devons pas avoir peur d’avancer car trop souvent, la peur nous paralyse. Je sais que nous avons la force de transformer cette peur en énergie. La division est un luxe que nous ne pouvons nous permettre. Notre rigueur doit être celle de l’unité, afin de réunir ce qui est épars.
Notre profession doit être unie, notre fédération doit parler d’une seule voix. C’est à nous et à nous seuls, de faire rayonner notre syndicat en poursuivant, au dehors, l’œuvre commencée au sein de nos groupes de travail.
 
Si nos anciens nous ont transmis les valeurs fondatrices de notre fédération, c’est à nous qu’il revient, sans crainte, de poursuivre les combats entrepris mais surtout, de continuer l’action car je suis convaincue que l’avenir de notre profession nous appartient.

 

Sandrine Vara