Chers Amis,
Nous y voilà…
Après cinq années passées au bureau de la FNUJA, cinq années durant lesquelles mes aspirations et mes projets ont pu décanter, il est temps maintenant de vous présenter ma cuvée, celle qui, sans se prétendre un grand cru, est maintenant, je l’espère, arrivée à maturité.
Comme un clin d’œil à ce qui fait aussi partie de mon histoire familiale, c’est à Bordeaux, capitale mondiale du vin, dans cette magnifique salle de cinéma aux allures théâtrales que j’ai l’honneur de présenter ma candidature à la plus haute fonction de notre syndicat.
Jeunes avocats, Grands crus de demain.
Le vin, symbole de votre magnifique région, est à l’image de notre fédération, un symbole d’authenticité et de diversité.
Comme lui, elle est riche de ses nombreux cépages, issus de ses terroirs et qui font, par les différents assemblages, les millésimes d’aujourd’hui et les grands crus de demain.
Elle qui est faite de ce maillage territorial et de sa diversité, elle est plurielle et unie, et ce sont ces beaux moments d’échanges et de partage qui font sa richesse.
Nous y voilà…
Après cinq années passées au bureau de la FNUJA, cinq années durant lesquelles mes aspirations et mes projets ont pu décanter, il est temps maintenant de vous présenter ma cuvée, celle qui, sans se prétendre un grand cru, est maintenant, je l’espère, arrivée à maturité.
Comme un clin d’œil à ce qui fait aussi partie de mon histoire familiale, c’est à Bordeaux, capitale mondiale du vin, dans cette magnifique salle de cinéma aux allures théâtrales que j’ai l’honneur de présenter ma candidature à la plus haute fonction de notre syndicat.
Jeunes avocats, Grands crus de demain.
Le vin, symbole de votre magnifique région, est à l’image de notre fédération, un symbole d’authenticité et de diversité.
Comme lui, elle est riche de ses nombreux cépages, issus de ses terroirs et qui font, par les différents assemblages, les millésimes d’aujourd’hui et les grands crus de demain.
Elle qui est faite de ce maillage territorial et de sa diversité, elle est plurielle et unie, et ce sont ces beaux moments d’échanges et de partage qui font sa richesse.
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Je souhaite, avant toute chose, remercier l’Union des jeunes avocats de Bordeaux, pour avoir accepté de relever le défi incroyable d’organiser ce 82ème Congrès de la FNUJA.
Et je crois que chacun pourra confirmer que vous l’avez relevé avec brio, bien au-delà de toutes nos attentes.
J’ai le sentiment que chacun des participants, habitué ou nouveau, aguerri ou plus timide, s’est senti le bienvenu et c’est ce qui importe à la FNUJA, que chacun se sente chez soi.
Des quais de la Garonne, à la Chambre de Commerce, des côteaux de Saint-Emilion, dans la belle-famille d’Audrey que je voudrais aussi spécialement remercier, jusqu’à la base sous-marine où nous avons plongé le temps d’une soirée dans l’ambiance égyptienne, sans oublier cette magnifique salle de cinéma, ce Congrès était parfaitement orchestré.
Chère Présidente Lola (BONNET), je dois dire que tu m’as impressionnée, tout au long de l’organisation et de la tenue de ce Congrès par ton calme et ta maturité, ton engouement et ton énergie et enfin, ta sincérité. Tu as livré jeudi matin, un discours généreux, authentique et vrai, un discours à ton image.
Manon (RAVAT), Benjamin (MEZIANE), Maëlys (NABUCET), Victoria (NAUCHE), Anaïs (XAVIER), Antoine (TAORMINA), Audrey BASTIEN), Aliça (VITEK), Sophie (YOUCEF), Jean-Baptiste (LAVILLENIE), Mathilde (NOEL), Déborah (MARTINET).
Vous avez montré que la jeunesse d’une équipe n’est pas un frein à l’accomplissement de grandes choses, et si vous avez réussi à organiser un Congrès exceptionnel qui restera gravé dans la mémoire de chacun, j’espère de tout cœur que cette aventure aura renforcé vos liens de sorte que désormais, nul ne pourra les briser.
Je sais que vous avec pu compter sur l’aide de vos belles-mères bienveillantes et attentives, Florent (VERDIER), Jonathan (VANDENHOVE), Marine (LEONARD), Pierre (DAVOUS), Sabrina (PROUST).
Je n’oublie pas nos membres d’honneurs bordelais, Marie-Isabelle TEILLEUX et Lucie TEYNIE présentes tant à vos côtés qu’aux nôtres, notamment lors de nos débats en assemblée générale.
Enfin, que serait l’UJA de BORDEAUX sans ses brillants présidents d’honneur.
Monsieur le Bâtonnier Claude CHAMBONNAUD auquel je souhaite rendre tout particulièrement hommage.
C'est à lui que nous devons, le contrat de collaboration libérale et le principe de la rétrocession d'honoraires minimale, socles de la protection des jeunes avocats.
De manière plus anecdotique, on me racontait aussi qu’il aurait eu à cœur de recevoir la FNUJA dans cette magnifique salle, sous sa mandature mais qu’à l’époque, elle était en travaux.
L’UJA de BORDEAUX ne pouvait pas lui rendre un plus bel hommage.
Madame la Bâtonnière Anne CADIOT-FEIDT, toi que nous appelons si affectueusement Mamita, première femme Bâtonnier du Barreau de Bordeaux et au-delà première femme candidate au Bâtonnat, tu n’as eu peur de rien ni de personne, tu nous as montré la voie et tu es et resteras un exemple pour des générations de jeunes avocates engagées.
Quinze ans que la FNUJA n’avait pas posé les valises de son Congrès à Bordeaux, sept ans, dans le sud-ouest.
Permettez-moi, le temps d’un instant, de regarder un peu plus au sud, vers Bayonne et son UJA, Magali (ETCHEGARAY), Elodie (MAURIAC-LAPALISSE), vous qui avez accueilli la FNUJA en 2018. Je ne peux m’empêcher de regarder vers le ciel et de penser à celle qui avait orchestré l’organisation de ce magnifique évènement, Hélène (MAYA).
***
On me demande depuis quelques jours si je suis prête.
Même si, à cette question, je réponds avec humour que je l’ignore mais qu’une voiture avec la clé sur le compteur, est garée juste devant le cinéma, rien ni personne ne m’aurait empêchée de venir, avec humilité et sincérité, présenter ma candidature devant vous aujourd’hui car je sais que vous comptez sur moi.
Je compte moi aussi sur vous car moi sans vous, je ne suis rien.
Finalement, pour répondre à cette question, j’emprunterai à celle dont la lumière et l’énergie m’ont toujours inspirée, celle qui m’a tendu la main la première fois à la FNUJA et qui m’a donné envie de m’engager, notre Présidente d’honneur, Alexandra BOISRAME, cette citation de Josiane Balasko dans les Bronzés font du ski qui résume parfaitement mon état d’esprit actuellement : « j’y vais mais j’ai peur ».
L’occasion pour moi, chère Alexandra, de te rendre hommage, tu m’as accompagnée tout au long de ce Congrès par tes messages bienveillants et je sais que tu m’accompagneras tout au long de cette aventure.
Si je n’ai pas la prétention d’affirmer que je serai irréprochable, loin de là, je m’engage à faire de mon mieux.
Pendant une année, si vos suffrages me le permettent, je m’emploierai à vous représenter et à porter vos travaux et vos positions, certes sans trahir qui je suis, mais surtout sans trahir qui nous sommes.
Même si, à cette question, je réponds avec humour que je l’ignore mais qu’une voiture avec la clé sur le compteur, est garée juste devant le cinéma, rien ni personne ne m’aurait empêchée de venir, avec humilité et sincérité, présenter ma candidature devant vous aujourd’hui car je sais que vous comptez sur moi.
Je compte moi aussi sur vous car moi sans vous, je ne suis rien.
Finalement, pour répondre à cette question, j’emprunterai à celle dont la lumière et l’énergie m’ont toujours inspirée, celle qui m’a tendu la main la première fois à la FNUJA et qui m’a donné envie de m’engager, notre Présidente d’honneur, Alexandra BOISRAME, cette citation de Josiane Balasko dans les Bronzés font du ski qui résume parfaitement mon état d’esprit actuellement : « j’y vais mais j’ai peur ».
L’occasion pour moi, chère Alexandra, de te rendre hommage, tu m’as accompagnée tout au long de ce Congrès par tes messages bienveillants et je sais que tu m’accompagneras tout au long de cette aventure.
Si je n’ai pas la prétention d’affirmer que je serai irréprochable, loin de là, je m’engage à faire de mon mieux.
Pendant une année, si vos suffrages me le permettent, je m’emploierai à vous représenter et à porter vos travaux et vos positions, certes sans trahir qui je suis, mais surtout sans trahir qui nous sommes.
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Nous sommes libres, impertinents, engagés, passionnés, nous sommes avocats hier, aujourd’hui et nous le serons encore plus demain.
A l’aube de cette mandature, il m’est apparu important de vous parler de ce qui nous lie à tous, de nos valeurs, de notre serment d’avocat.
Dignité, Conscience, Indépendance, Probité et Humanité, sont les valeurs avec lesquelles nous jurons d’exercer notre profession.
Alors, comme un retour à l’essentiel, au socle, à la base, je souhaite qu’elles soient et restent mes points cardinaux, car ce sont elles qui en réalité, nous guident et d’une certaine façon, parce qu’elles sont le fondement même de notre engagement en tant qu’avocat, les suivre nous rendent crédibles.
Et c’est en étant crédibles que nous serons les « grands crus de demain ».
DIGNITE
Être digne, c’est être respectable. Et pour être respectable, encore faut-il que nous soyons respectés.
Respectés tout d’abord par les autres avocats, plus aguerris, plus expérimentés.
On peut se féliciter que nos générations aujourd’hui prennent conscience que nos exercices professionnels ne justifient en rien le sacrifice de notre santé et de nos vies personnelles.
Toutefois, une constante demeure, un avocat sur cinq quitte la robe avant d’avoir atteint 10 ans de barre, souvent, à l’issue d’une collaboration malheureuse.
Au prétexte de devoir être correctement « formés », au prétexte qu’on ne peut exercer ce métier si on ne s’est pas « endurci », trop de jeunes avocats acceptent une certaine forme de maltraitance devenue presque un passage obligé en début de parcours professionnel.
L’inexpérience n’est pas un prétexte à l’exercice indigne de la profession d’avocat, nous ne devons plus l’accepter.
Comptez sur moi pour porter les travaux de la FNUJA issus de ce Congrès, sur le bien-être et la protection de la santé mentale des avocats.
Ne pas tolérer que des jeunes avocats exercent dans des conditions indignes, c’est aussi venir en aide à celles et ceux qui le subissent.
Durant cette mandature, Assistance Collab’ poursuivra sa mission de recueil et d’accompagnement des collaborateurs en difficulté et je sais que nous pourrons toujours compter sur une équipe réactive et dévouée, que je souhaite remercier pour le temps consacré. De la même manière, Assistance Elève-Avocats sera également disponible pour aider nos futurs Confrères.
Sachez également que je me déplacerai en personne chaque fois qu’un Confrère aura besoin de moi pour l’assister et le défendre.
L’exercice dans des conditions indignes touche toutes les formes d’exercice de la profession.
Notre commission exercice du droit doit pleinement se saisir de ces problématiques qui touchent aussi les jeunes avocats, souvent justement déçus de la collaboration.
Je pense aux avocats qui s’installent et se retrouvent confrontés à la dure réalité de la gestion notamment d’un cabinet mais aussi à ceux qui, souvent pris dans l’engrenage d’une dépendance économique vis-à-vis de leur cabinet collaborant, s’engagent dans des associations déséquilibrées et hasardeuses.
A travers nos formations et notamment les ateliers de l’installation, nous continuerons à former les jeunes avocats, partout dans les UJA, sur les spécificités de cet exercice libéral et les impératifs matériels et financiers qu’il impose.
De manière générale, la FNUJA sera toujours présente pour orienter et conseiller les jeunes avocats, je sais que nous pouvons compter sur nos forces vives, notamment au sein de notre commission exercice du droit.
Je souhaite que nous poursuivions nos travaux sur la facturation car devons aider les jeunes avocats à acquérir de bons réflexes pour assurer leur sérénité économique et ce, dès le début de leur exercice professionnel, notamment grâce au projet de vademecum de la facturation.
En tant qu’auxiliaires de justice, nous devons être intransigeants avec la dignité de notre justice.
En octobre 2024, la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) dans son rapport biannuel sur l’efficacité et la qualité de la justice en Europe, plaçait toujours la France en queue de peloton. Depuis lors, deux Ministres de la Justice se sont succédés.
L’actuel, sans la moindre concertation avec les professionnels intéressés et notamment les avocats, a adressé le 11 mai 2025, une lettre aux magistrats et agents du service public de la Justice leur proposant de « réfléchir à remettre du bon sens, de l’efficacité concrète et de la rapidité dans notre système judiciaire ».
Dans cette lettre articulée en sept points, il nous parle de « Simplifier la justice civile », « Faciliter l’accès à la Justice », « Réformer l’audiencement criminel », « Clarifier les peines », « Améliorer le recours aux saisies et confiscations et faire contribuer aux frais de Justice », « Repenser la prison et lutter contre la surpopulation carcérale », « Accentuer le recours au numérique et développer l’intelligence artificielle ».
Plusieurs des mesures envisagées, attentatoires à notre Etat de droit et à nos principes essentiels, doivent nous alerter.
Monsieur le Ministre, il est bien dommage que vous n’ayez pas pris le temps de répondre à l’invitation des jeunes avocats.
Nous aurions ainsi pu vous dire que ce n’est pas en numérisant, en automatisant, en taxant, en accélérant, en déshumanisant notre justice que vous la rendez digne.
Alors, ne fermez pas la porte aux jeunes avocats, écoutez celles et ceux qui pratiquent et vivent cette justice au quotidien.
Pour être digne, la justice doit répondre à ses justiciables, elle ne doit pas se défausser.
Les avocats sont le réceptacle de l’indignation des justiciables qui attendent des années qu’elle leur réponde. Il est légitime qu’ils finissent par perdre confiance, ce qui est dangereux pour l’Etat de droit.
Toutes les juridictions sont concernées, tribunaux judiciaires, tribunaux administratifs, juge aux affaires familiales, conseils de prud’hommes, cour d’appel, tribunal correctionnel…
Afin de combattre avec les armes qui sont les nôtres ces situations, je souhaite qu’au sein de notre syndicat, un groupe de travail ad hoc travaille sur l’engagement d’actions en justice concrètes, visant à mettre l’Etat face à ses responsabilités.
Ainsi, au service des membres de nos UJA et de celles et ceux qui nous ferons remonter des situations intolérables, nous mettrons à disposition des modèles d’actes et une aide active dans les actions possibles.
Une justice digne, c’est aussi une justice qui traite dignement aussi ses justiciables.
Nous ne devons tolérer aucune atteinte aux droits de la défense.
Or, les préoccupations sécuritaires de notre gouvernement actuel l’amènent régulièrement à reléguer au dernier rang, les principes essentiels de notre procédure pénale et par voie de conséquence, et parce qu’il est garant de ces principes, l’avocat.
La justice et particulièrement la justice criminelle est mise à mal, notamment depuis la création des cours criminelles départementales, puis leur généralisation.
C’est désormais une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité qui est annoncée, là encore, au motif d’un nécessaire désengorgement des juridictions criminelles.
Mais la justice pénale, c’est la justice de l’humain, dans ses failles et ses espoirs, elle doit prendre son temps, elle ne peut être expéditive, elle doit être rendue sereinement.
Je sais pouvoir compter sur toute la vigilance de notre commission pénale et de ses membres actifs pour veiller à ne rien laisser passer.
Notre fédération ne transigera pas avec les conditions de détention et de rétention et nous poursuivrons le combat initié, au sein des prétoires pour là encore, confronter l’Etat à ses défaillances et le mettre face à ses responsabilités.
Une justice dissuasive, éloignée de ses justiciables et automatisée est une justice indigne.
Au prétexte de désengorger les tribunaux, depuis plusieurs années, à échéances régulières, on crée de vrais mécanismes de dissuasion, comme par exemple, des tentatives d’alourdir financièrement l’accès au juge, ou encore la soumission à un formalisme excessif des modalités de saisine des tribunaux.
Les travaux de la commission civile et procédure civile ont d’ailleurs mis en lumières ces pratiques inacceptables, contre lesquelles nous, jeunes avocats, devons lutter sans relâche.
Cette tendance touche tous les domaines et je sais que les commissions de la FNUJA en charge des différents contentieux seront vigilantes.
L’accès au droit est un enjeu fondamental, particulièrement dans certains territoires « oubliés » de notre République, notre commission aide juridictionnelle et accès au droit aura fort à faire à l’heure où nos responsables politiques évoquent l’Outre-Mer comme des lieux d’exils et d’indignité.
CONSCIENCE
Nous devons avoir conscience de qui nous sommes et de ce que nous sommes capables de faire.
Notre syndicat est un bouillonnement permanent qui avance et se renouvelle, et nos commissions sont le théâtre d’échanges et d’idées qui viennent nourrir nos travaux.
Elles sont un lieu de partage et de réflexion, je souhaite que la parole y soit libre et que tout le monde puisse venir apporter ses idées.
Chaque pierre à l’édifice compte.
Venez comme vous êtes, donnez ce que vous pouvez, quand vous le pouvez, comme vous le pouvez, ayez conscience que tout ce que vous donnerez sera enrichissant pour notre syndicat.
Futurs présidents et présidentes de commission, je souhaite également vous donner des clés du fonctionnement, c’est pourquoi, dès le début de cette mandature, j’organiserai une réunion en visioconférence avec vous tous.
Je répondrai, à cette occasion, à toutes vos questions et interrogations et resterai, tout au long de l’année, à votre entière disposition.
Ayons également conscience de notre force au niveau local.
Jeunes avocats, faites entendre votre voix dans vos Barreaux et bousculez chaque fois que cela s’avère nécessaire.
UJA, n’oubliez pas votre vocation syndicale, n’oubliez pas que vous n’êtes en rien une émanation de l’institution ordinale, encore moins, un BDE du Barreau.
Gardez cette impertinence, cette fougue, et battez-vous, indignez-vous à chaque fois que cela s’avère nécessaire, vous êtes libres et indépendantes.
Aucune UJA ne soit se sentir « petite », et soyez assurés que j’accompagnerai personnellement toutes les initiatives que vous proposerez et je mettrai mon expérience et ma connaissance de notre fédération au service des actions que nous entendrez mener.
J’en profite pour remercier l’UJA de GRENOBLE pour sa candidature à l’organisation de notre prochain Congrès, sachez que je serai présente à vos côtés tout au long de l’année.
Pour reprendre ce qu’avait mis en œuvre notre Président d’honneur, Simon DUBOIS, je souhaite profiter de la période estivale pour prendre le temps d’organiser avec chacune d’entre vous, une réunion en visioconférence et rencontrer vos présidents et membres du bureau. Je souhaite être la Présidente de toutes les UJA.
Elus issus des UJA au sein des Conseils de l’Ordre, je dois aussi vous dire que vous êtes notre fierté car je sais que dans certains Barreaux, il faut redoubler d’efforts lorsqu’on a une étiquette syndicale.
Je serai là chaque fois que vous aurez besoin de moi, n’en doutez pas.
Ne laissez personne, quelle que soit sa fonction vous dicter votre action.
Notre motion sur le conflit d’intérêt vous servira de guide et pourra être brandie à chaque fois que cela sera nécessaire, à chaque fois qu’on tentera de vous faire taire.
Je me réjouis car la réduction de la condition d’ancienneté pour être éligible au Conseil de l’Ordre nous donne la perspective d’un rajeunissement de nos instances locales et d’un vent de fraîcheur dans les Barreaux.
De la même manière, je m’engage à tout faire pour que nous obtenions enfin plus de transparence au sein de nos Ordres.
Nos Conseils l’Ordre ne doivent plus être ces réunions feutrées et secrètes mais, au contraire, le principe de la publicité des débats, du scrutin et des délibérations du conseil de l’ordre doit devenir la règle.
Enfin, grâce à la force de travail et l’abnégation de nos élus et représentants au sein des instances nationales et des organismes paritaires techniques, nous avons une force de frappe considérable. Soyons-en conscients.
Le Conseil National des Barreaux est l’instance représentative et active de tous les avocats.
Uni et unitaire, il est garant de notre positionnement en tant qu’acteurs du droit et de la justice.
Pierre (BRASQUIES), Anne-Sophie (LEPINARD), nos deux présidents de commission, Guillaume (ISOUARD), Pauline (GIRERD), Anne-Laure (CASADO), Julien (BROCHOT), Sophie (ANDRIEU) et Alexandre (CORATELLA), nos élus, Notre syndicat a une chance incroyable de vous avoir et j’en ai pleinement conscience.
Soyez assurés de mon engagement à vos côtés, tout au long de ma mandature.
Un mot tout particulier pour toi Sonia (OULED-CHEIKH), mon amie, ton rôle en tant que membre du bureau est essentiel et ta mission globale et transversale. Tu es la pierre angulaire de cette équipe.
Cette mission est difficile et ingrate et tu la remplis avec intelligence, droiture et énergie, tes qualités que tu mets, depuis plusieurs années au service de notre syndicat, et pour cela, nous t’en sommes tous infiniment reconnaissants.
Grâce à vous tous, la FNUJA continuera lors de cette mandature à occuper toute sa place, dans l’intérêt des jeunes avocats. Elle aura son rôle dans le travail d’introspection, mené à l’issue de la Grande Consultation des Avocats.
La Caisse Nationale des Barreaux Français, notre organisme de sécurité sociale chargé de la gestion de la retraite mais aussi de la prévoyance des avocats, compte des délégués FNUJA qui honorent notre syndicat, par leur dévouement et leur travail au sein de cet organisme.
Vous pourrez également compter sur moi tout au long de cette mandature.
Enfin, si je n’ai pas une aussi bonne maîtrise que toi, Niels, de tous ces acronymes un peu barbares que sont les organismes techniques et paritaires, la FNUJA y sera pleinement engagée, par la voix de nos représentants, tout particulièrement à l’UNAPL, où Aminata NIAKATE et Charles-Edouard PELLETIER nous représentent dignement mais aussi au sein de KERIALIS, présidé par Matthieu DULUCQ.
Nous devons enfin avoir conscience de notre rôle à jouer, en tant que remparts contre l’arbitraire, en France et dans le monde.
Les avocats font partie des maillons forts d’une démocratie en bonne santé.
Là où on veut empêcher l’avocat d’exercer son métier, les droits de l’homme sont en danger et l’Etat de droit menacé.
De la même manière, nous ne devons pas accepter que l’amalgame puisse être fait entre l’avocat et le justiciable qu’il défend.
Partout dans le monde, des avocats sont en danger et la FNUJA poursuivra son engagement au sein de l’Observatoire International des Avocats en Danger (OIAD), dont notre membre d’honneur, Richard SEDILLOT est membre du bureau.
Bien sûr, je pense à Sonia DAHMANI, notre nouvelle membre d’honneur, Consœur tunisienne, emprisonnée depuis plus d’un an, dont les conditions de détention sont abominables.
Je rends hommage au courage de sa sœur Rahmla DAHMANI, présente à nos côtés qui se bat comme une lionne pour la libération de sa sœur et lui ai assuré de notre soutien sans faille tant que Sonia ne serait pas libérée.
Je pense aussi à Firat EPOZDEMIR, membre du Conseil de l’Ordre du Barreau d’ISTAMBUL, arbitrairement arrêté le 23 janvier dernier à son retour d’une réunion au Conseil de l’Europe à Strasbourg et, depuis, maintenu en détention, ainsi qu’au Bâtonnier et aux membres du Conseil de l’Ordre, pénalement poursuivis pour avoir en réalité exercé leur profession.
Nous continuerons à dénoncer les atteintes à l’indépendance de la profession d’avocat et serons là chaque fois qu’un avocat est entravé dans son exercice.
La Charte Internationale des Droits du Jeune Avocat est un fabuleux outil de protection et je continuerai à œuvrer pour que les instances adhèrent.
D’ailleurs, dès mercredi, je la présenterai au comité des jeunes avocats du Conseil des barreaux européens, afin d’œuvrer, conformément à notre motion votée lors de ce Congrès, pour son annexion à la Convention européenne de protection des avocats adoptée en mars dernier.
Je salue et remercie la présence à notre congrès de Bachir LO, Président de la Fédération Africaine des Unions de Jeunes Avocats, première signataire de notre Charte.
Cher Bachir, tu peux compter sur moi pour maintenir tout au long de cette mandature, cette amitié qui lie nos organisations.
Parce que là aussi, en tant que jeune avocat, il est de notre devoir de nous ériger contre la peine capitale, je souhaite que la FNUJA s’engage pleinement aux côtés de l’ONG Ensemble contre la peine de mort, présidée par notre présidente d’honneur Aminata NIAKATE.
Enfin, je souhaite également que notre syndicat porte son regard outre-Atlantique et se mobilise car, aux Etats-Unis, ce « grand pays démocratique » comme le chantait Pierre Perret, l’indépendance de la profession d’avocat est aussi menacée.
En France aussi, la frontière entre pouvoir exécutif et judiciaire s’estompe doucement mais sournoisement, le populisme gagne du terrain et certains médias piétinent l’image de l’avocat, le caricaturant comme facilitateur d’une délinquance prêtée aux seules personnes issues des flux migratoires.
Je pense aux confrères, dont certains nous sont proches, qui ont été dernièrement visés par un abject torchon du seul fait qu’ils pratiquent le droit des étrangers.
Chère Albane (MIRAN), Chère Hanan (HMAD), la FNUJA vous soutient de manière indéfectible.
Tout au long de ma mandature, la FNUJA dénoncera ces attaques insupportables et appellera à la réaction instantanée et ferme des instances notamment gouvernementales.
INDEPENDANCE
L’indépendance de l’avocat doit être morale et matérielle.
Elle est l’un des plus beaux aspects de notre métier, celle qui nous permet de choisir quel avocat nous souhaitons être et comment nous voulons travailler.
Elle est la clé d’un exercice serein et apaisé, car quand on est indépendant, on est libre et quand on est libre, on peut se délier d’une situation qui ne nous convient pas.
Les collaborateurs doivent se battre pour le développement de leur clientèle personnelle car c’est elle qui, gage d’indépendance, restera le contre-pouvoir face aux situations d’abus et de maltraitance.
Elle est cette bouée salvatrice qui garantit le caractère libéral de la collaboration.
Nul doute que notre syndicat saura se montrer prospectif pour proposer au jeune avocat des modalités de développement de clientèle éthiques et percutantes.
Je pense que c’est dès la formation initiale que les élèves-avocats doivent être sensibilisés sur cette nécessité.
L’exercice libéral de notre profession veut que le collaborateur d’aujourd’hui soit le collaborant de demain.
Notre syndicat doit aussi faire œuvre de pédagogie auprès des collaborants, rappelant qu’une équipe épanouie et sereine est gage de stabilité, donc rassurant pour la clientèle et source de croissance.
Cette collaboration vertueuse, prônée par la FNUJA, qui évoquait notamment le devoir de transmission, démarrera dès la formation initiale, grâce au contrat d’apprentissage, plus aucun élève avocat n’ait à pâtir d’une absence de statut.
L’indépendance, c’est aussi trouver son mode d’exercice professionnel lorsqu’on est avocat n’est pas chose aisée, certains parfois n’y parviennent pas et se tournent vers d’autres voies.
Prenons acte de ces départs et loin de les encourager, comprenons-les et essayons de nous interroger sur les motifs qui poussent les jeunes à raccrocher la robe.
En réalité, notre profession, multiples et plurielles, offre de merveilleuses opportunités pour exercer comme on le souhaite, et en accord avec qui on est.
Être soi-même et en accord avec ses valeurs, n’est-ce pas une des clés du bien-être.
Il existe de multiples formes d’association et de collaboration, ouvrons les yeux vers ces nouvelles façons d’exercer notre métier, flexible et compatible avec les contraintes organisationnelles et géographiques de chacun.
On entend beaucoup le terme de para-collaboration, je souhaite que la FNUJA s’y intéresse.
Notre syndicat a été novateur en la matière en évoquant pour la première fois dans une motion de 2015, l’exercice « nomade » de la profession permettant ainsi à chacun de se sentir libre.
Nous jeunes avocats, devons être forces de proposition et d’innovation dans cette nouvelle forme d’exercice.
Toutefois, le respect de nos principes est essentiel notamment en ce qui concerne le domicile professionnel, notre cabinet, sanctuaire pour nos clients, dont nos travaux au cours de ce Congrès ont rappelé le caractère inviolable.
Car, en réalité, nous ne conserverons notre indépendance que si nous conservons notre secret professionnel absolu et sacré.
Or, les tentatives de mise à mal qu’il subit sont nombreuses, on nous l’envie, on le convoite.
Nous ne devons laisser passer aucune faille.
Forte de sa doctrine, la FNUJA maintiendra son appel à une constitutionnalisation du secret professionnel de l’avocat pour lui garantir la plus haute protection, au sommet de la hiérarchie des normes.
PROBITE
La probité est synonyme de droiture, d’honnêteté, de bonne foi.
Elle est une valeur indispensable au sein de notre fédération.
Cette droiture, c’est avant tout la fidélité.
Fidélité à notre doctrine, c’est d’ailleurs le premier rôle du Président de la FNUJA, il est le garant de sa doctrine, et la doctrine de la FNUJA, c’est la vôtre et tout au long de ma mandature, je n’aurai qu’une feuille de route, la vôtre.
Nos échanges sont sources d’idées et notre pluralisme vecteur de nouveauté, n’ayons pas peur de contribuer et de débattre, en toute confiance, loyauté et transparence.
Sachez, UJA et membres des UJA, que je veillerai toujours à ce que chacun puisse exprimer ses opinions au sein de notre fédération et même si parfois, je ne serai pas d’accord avec ce que vous direz, je me battrai toujours pour que vous ayez le droit de le dire.
Ce pluralisme d’idées partagé entre nous, ne doit néanmoins pas nous faire oublier le fonctionnement démocratique de notre syndicat et l’inévitable unité dont nous devons faire preuve, afin de faire bloc face à celles et ceux qui se délectent de nos divisions.
Je serai aussi fidèle au fonctionnement de notre syndicat, à ses règles et à ses usages, qui garantissent la longévité de notre fédération, qui a traversé les années et les mandatures, avec toujours plus de fougue et d’entrain.
J’ai le sens de la famille mais aussi l’héritage, celui que nous ont laissé nos présidents d’honneur, nos belles-mères bienveillantes, auxquelles je voudrais rendre hommage, et tout particulièrement à Jean-Marie LELOUP qui nous a honoré de sa présence à nos côtés.
Loin d’être le passé, vous êtes la continuité, la stabilité et la solidité de notre syndicat.
Je resterai toujours à l’écoute de vos conseils et ne trahirai pas ce que vous avez, au fil des mandatures, construit.
Et parce que, pour savoir où on va, il faut avant tout savoir d’où on vient, un travail de recueil de la mémoire de la FNUJA sera lancé pour cette mandature.
Je confierai le soin à Axel CALVET de mener cette mission, dont je connais les qualités d’écoute et de curiosité.
C’est aussi cette honnêteté qui doit nous amener à nous questionner sur la réalité de l’engagement syndical et sur ce qu’il implique.
J’ai pleinement conscience que le jeune avocat engagé est plus vulnérable et plus fragile qu’un avocat plus aguerri, dont il faut le dire, le cabinet est souvent bien plus structuré et les enfants, grands et indépendants.
Le jeune avocat engagé doit faire face, souvent seul, à la nécessité économique de maintenir son activité professionnelle, de concilier son engagement syndical avec ses obligations en tant que collaborateur mais aussi la préservation de sa vie personnelle et de son équilibre familial et personnel.
Mais n’oubliez pas que le jeune avocat engagé, c’est celui qui est au cœur des problématiques que nous rencontrons, celui qui sait de quoi il parle et donc, celui qui en parlera le mieux.
A l’heure où nous travaillons sur la préservation du bien-être de nos Confrères qui passe nécessairement par la préservation d’un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, le fonctionnement de notre fédération s’adaptera pour garantir aux membres des UJA qui la composent, un accès à nos travaux, à nos réunions, tout en permettant d’allier cela avec les impératifs des vies personnelles et professionnelles.
La mise en place de l’espace de travail numérique, qui te tenait à cœur Niels, est un immense progrès et sachez que dans les mois à venir, je souhaite également que nous poursuivions la mise en place d’outils destinés à faciliter le travail au sein de notre fédération.
HUMANITE
Je suis intimement persuadée que si nous sommes là, toutes et tous ici dans cette salle, si nous donnons de notre temps et de notre énergie, souvent au détriment de nos vies personnelles et professionnelles, c’est parce que cette humanité nous anime et nous porte.
Dans le mot humanité, il y a avant tout le mot « humain ».
Il ressort de nos travaux sur l’IA et la collaboration ou le périmètre de la consultation juridique, mais aussi de nos échanges, notamment lors de la table ronde de ce jeudi, que, si les intelligences artificielles peuvent nous accompagner et nous aider, notamment sur un gain de temps organisationnel et formaliste, jamais dans la réflexion, une intelligence artificielle ne remplacera une intelligence humaine.
L’IA ne sait résoudre que les problèmes qui lui ont déjà été soumis, elle n’a pas notre capacité d’adaptation et notre débrouillardise qui nous permettent de solutionner tous les problèmes.
Celles et ceux qui me connaissent savent d’ailleurs qu’une de mes devises est « il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ».
Vous pouvez compter sur moi pour rappeler, à chaque fois qu’il le faudra, que l’usage par la profession de l’IA doit rester raisonné et raisonnable, et doit s’inscrire en complémentarité du travail des avocats.
A ce titre, l’intelligence humaine est aussi celle qui appelle à une sobriété numérique et énergétique au sein des cabinets, à des pratiques plus vertueuses en matière de développement durable, pour lutter à notre échelle et au quotidien contre le réchauffement climatique.
L’humanité est un sentiment de bienveillance à l’égard de toutes et tous et j’ai toujours pensé que c’est elle et elle seule qui devait guider l’engagement pour les autres, qu’il soit politique, associatif ou syndical.
Mettons-nous toujours à la place de l’autre, avec bienveillance et empathie, c’est principalement ça, la confraternité.
Car si l’humain n’est, par essence, pas infaillible, l’avocat a fortiori ne l’est pas non plus.
Chacun d’entre nous, quel que soit son mode d’exercice, doit pouvoir cesser son activité et se protéger, lorsque sa santé est en jeu, sans attendre que ce soit cette dernière qui l’y contraigne souvent de manière difficilement réversible.
En réalité, rien n’est plus important que la préservation de sa santé physique et mentale, santé mentale, dont rappelons-le, elle est une grande cause nationale en 2025.
Trop souvent exposé, pas assez protégé, le jeune avocat est souvent livré en pâture aux difficultés de l’exercice de la profession, difficultés auxquelles malheureusement souvent, il n’est que très peu préparé.
Et dès le démarrage de la formation initiale, nous devons exiger une sensibilisation des plus accrue à ce qu’on peut appeler la « prévention » sociale, qui doit être adaptée à chaque étape du développement de l’activité de l’avocat.
Exercer en étant bien protégé, c’est l’assurance d’une certaine forme de sérénité.
Je suis également persuadée que l’exercice libéral de notre profession doit nous amener à nous battre pour la généralisation des mécanismes permettant de concilier repos et maintien de l’activité, possibilité de congé de maternité à reprise progressive et temps partiel thérapeutique.
Et lorsque l’avocat n’est pas en capacité de pouvoir se présenter devant son juge, il doit pouvoir bénéficier de son droit au renvoi, sans que celui-ci ne puisse être remis en question et ne vienne créer une source de stress supplémentaire, le mettant directement en danger.
Je suis si fière de cette motion pleine d’humanité que nous avons votée et soyez certains que la FNUJA se battra pour la pleine effectivité de ce droit au renvoi.
Durant cette mandature, la FNUJA poursuivra les combats menés contre les inégalités et les discriminations quelles qu’elles soient, au sein de notre profession.
Je prendrai attache rapidement après ma prise de fonctions, avec la Défenseure des droits pour que nous puissions renouer un travail de partenariat avec cette instance et mettre en œuvre des actions concrètes pour ne rien laisser passer.
UJA locales, vous qui êtes au plus près des jeunes avocats dans les Barreaux, votre rôle est essentiel, vous êtes le premier niveau d’alerte et de repère.
Aidez, accompagnez les Confrères, ne laissez personne sur le bord de la route, et alertez-nous, la FNUJA répondra toujours présente à vos côtés.
Le droit est une arme contre l’injustice et celles et ceux qui le maîtrisent sont des combattants redoutables pour lutter contre les inégalités croissantes au sein même de notre société.
« Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » disait Michel de Montaigne, aussi, n’acceptons pas qu’un seul homme puisse être traitée indignement.
Nous vivons une époque où nos hommes politiques, et notamment notre Ministre, formulent des propositions plus décomplexées et indignes les unes que les autres.
Nous ne devons jamais oublier que cette humanité, avec laquelle nous avons juré d’exercer notre métier, est intrinsèque à chacun.
A l’occasion de la journée du 8 mars 2025, lors de notre comité, nous avons eu l’honneur de recevoir Carlotta GRADIN, Présidente de l’association ONU Femmes France et cette dernière nous a rappelés justement que nous pouvions mettre nos compétences au service des autres.
Ainsi, je ne peux que vous encourager, UJA, à poursuivre vos engagements auprès des associations caritatives.
Tu vois Niels, comme un écho à la citation prononcée en introduction de ton discours, et sans nous concerter, je terminerai le mien par une annonce qui me tient à cœur, comme le signe que c’est cette « farouche liberté » qui nous a inspirés dans notre engagement syndical.
Parce qu’elle est l’exemple même des combats qui peuvent être menés dans les prétoires et qu’elle a œuvré avec courage et résistance, pour les droits des femmes, à l’occasion de la journée du 8 mars 2026, je souhaite que la FNUJA rende hommage à notre consœur Gisèle Halimi.
Cette humanité est finalement, j’en suis persuadée, ce qui nous amène toutes et tous à poursuivre cet engagement syndical.
Un engagement qui nous porte et nous enrichit mais aussi un engagement énergivore et chronophage qui, disons-le, se révèle parfois ingrat et pesant.
Pourtant, cette envie de donner pour l’autre, cette énergie que toutes et tous, mettez au service des jeunes avocats, pour leur tendre la main, pour les aider se retrouve toujours autour de cette valeur d’humanité.
A l’aube de cette mandature, il m’est apparu important de vous parler de ce qui nous lie à tous, de nos valeurs, de notre serment d’avocat.
Dignité, Conscience, Indépendance, Probité et Humanité, sont les valeurs avec lesquelles nous jurons d’exercer notre profession.
Alors, comme un retour à l’essentiel, au socle, à la base, je souhaite qu’elles soient et restent mes points cardinaux, car ce sont elles qui en réalité, nous guident et d’une certaine façon, parce qu’elles sont le fondement même de notre engagement en tant qu’avocat, les suivre nous rendent crédibles.
Et c’est en étant crédibles que nous serons les « grands crus de demain ».
DIGNITE
Être digne, c’est être respectable. Et pour être respectable, encore faut-il que nous soyons respectés.
Respectés tout d’abord par les autres avocats, plus aguerris, plus expérimentés.
On peut se féliciter que nos générations aujourd’hui prennent conscience que nos exercices professionnels ne justifient en rien le sacrifice de notre santé et de nos vies personnelles.
Toutefois, une constante demeure, un avocat sur cinq quitte la robe avant d’avoir atteint 10 ans de barre, souvent, à l’issue d’une collaboration malheureuse.
Au prétexte de devoir être correctement « formés », au prétexte qu’on ne peut exercer ce métier si on ne s’est pas « endurci », trop de jeunes avocats acceptent une certaine forme de maltraitance devenue presque un passage obligé en début de parcours professionnel.
L’inexpérience n’est pas un prétexte à l’exercice indigne de la profession d’avocat, nous ne devons plus l’accepter.
Comptez sur moi pour porter les travaux de la FNUJA issus de ce Congrès, sur le bien-être et la protection de la santé mentale des avocats.
Ne pas tolérer que des jeunes avocats exercent dans des conditions indignes, c’est aussi venir en aide à celles et ceux qui le subissent.
Durant cette mandature, Assistance Collab’ poursuivra sa mission de recueil et d’accompagnement des collaborateurs en difficulté et je sais que nous pourrons toujours compter sur une équipe réactive et dévouée, que je souhaite remercier pour le temps consacré. De la même manière, Assistance Elève-Avocats sera également disponible pour aider nos futurs Confrères.
Sachez également que je me déplacerai en personne chaque fois qu’un Confrère aura besoin de moi pour l’assister et le défendre.
L’exercice dans des conditions indignes touche toutes les formes d’exercice de la profession.
Notre commission exercice du droit doit pleinement se saisir de ces problématiques qui touchent aussi les jeunes avocats, souvent justement déçus de la collaboration.
Je pense aux avocats qui s’installent et se retrouvent confrontés à la dure réalité de la gestion notamment d’un cabinet mais aussi à ceux qui, souvent pris dans l’engrenage d’une dépendance économique vis-à-vis de leur cabinet collaborant, s’engagent dans des associations déséquilibrées et hasardeuses.
A travers nos formations et notamment les ateliers de l’installation, nous continuerons à former les jeunes avocats, partout dans les UJA, sur les spécificités de cet exercice libéral et les impératifs matériels et financiers qu’il impose.
De manière générale, la FNUJA sera toujours présente pour orienter et conseiller les jeunes avocats, je sais que nous pouvons compter sur nos forces vives, notamment au sein de notre commission exercice du droit.
Je souhaite que nous poursuivions nos travaux sur la facturation car devons aider les jeunes avocats à acquérir de bons réflexes pour assurer leur sérénité économique et ce, dès le début de leur exercice professionnel, notamment grâce au projet de vademecum de la facturation.
En tant qu’auxiliaires de justice, nous devons être intransigeants avec la dignité de notre justice.
En octobre 2024, la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) dans son rapport biannuel sur l’efficacité et la qualité de la justice en Europe, plaçait toujours la France en queue de peloton. Depuis lors, deux Ministres de la Justice se sont succédés.
L’actuel, sans la moindre concertation avec les professionnels intéressés et notamment les avocats, a adressé le 11 mai 2025, une lettre aux magistrats et agents du service public de la Justice leur proposant de « réfléchir à remettre du bon sens, de l’efficacité concrète et de la rapidité dans notre système judiciaire ».
Dans cette lettre articulée en sept points, il nous parle de « Simplifier la justice civile », « Faciliter l’accès à la Justice », « Réformer l’audiencement criminel », « Clarifier les peines », « Améliorer le recours aux saisies et confiscations et faire contribuer aux frais de Justice », « Repenser la prison et lutter contre la surpopulation carcérale », « Accentuer le recours au numérique et développer l’intelligence artificielle ».
Plusieurs des mesures envisagées, attentatoires à notre Etat de droit et à nos principes essentiels, doivent nous alerter.
Monsieur le Ministre, il est bien dommage que vous n’ayez pas pris le temps de répondre à l’invitation des jeunes avocats.
Nous aurions ainsi pu vous dire que ce n’est pas en numérisant, en automatisant, en taxant, en accélérant, en déshumanisant notre justice que vous la rendez digne.
Alors, ne fermez pas la porte aux jeunes avocats, écoutez celles et ceux qui pratiquent et vivent cette justice au quotidien.
Pour être digne, la justice doit répondre à ses justiciables, elle ne doit pas se défausser.
Les avocats sont le réceptacle de l’indignation des justiciables qui attendent des années qu’elle leur réponde. Il est légitime qu’ils finissent par perdre confiance, ce qui est dangereux pour l’Etat de droit.
Toutes les juridictions sont concernées, tribunaux judiciaires, tribunaux administratifs, juge aux affaires familiales, conseils de prud’hommes, cour d’appel, tribunal correctionnel…
Afin de combattre avec les armes qui sont les nôtres ces situations, je souhaite qu’au sein de notre syndicat, un groupe de travail ad hoc travaille sur l’engagement d’actions en justice concrètes, visant à mettre l’Etat face à ses responsabilités.
Ainsi, au service des membres de nos UJA et de celles et ceux qui nous ferons remonter des situations intolérables, nous mettrons à disposition des modèles d’actes et une aide active dans les actions possibles.
Une justice digne, c’est aussi une justice qui traite dignement aussi ses justiciables.
Nous ne devons tolérer aucune atteinte aux droits de la défense.
Or, les préoccupations sécuritaires de notre gouvernement actuel l’amènent régulièrement à reléguer au dernier rang, les principes essentiels de notre procédure pénale et par voie de conséquence, et parce qu’il est garant de ces principes, l’avocat.
La justice et particulièrement la justice criminelle est mise à mal, notamment depuis la création des cours criminelles départementales, puis leur généralisation.
C’est désormais une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité qui est annoncée, là encore, au motif d’un nécessaire désengorgement des juridictions criminelles.
Mais la justice pénale, c’est la justice de l’humain, dans ses failles et ses espoirs, elle doit prendre son temps, elle ne peut être expéditive, elle doit être rendue sereinement.
Je sais pouvoir compter sur toute la vigilance de notre commission pénale et de ses membres actifs pour veiller à ne rien laisser passer.
Notre fédération ne transigera pas avec les conditions de détention et de rétention et nous poursuivrons le combat initié, au sein des prétoires pour là encore, confronter l’Etat à ses défaillances et le mettre face à ses responsabilités.
Une justice dissuasive, éloignée de ses justiciables et automatisée est une justice indigne.
Au prétexte de désengorger les tribunaux, depuis plusieurs années, à échéances régulières, on crée de vrais mécanismes de dissuasion, comme par exemple, des tentatives d’alourdir financièrement l’accès au juge, ou encore la soumission à un formalisme excessif des modalités de saisine des tribunaux.
Les travaux de la commission civile et procédure civile ont d’ailleurs mis en lumières ces pratiques inacceptables, contre lesquelles nous, jeunes avocats, devons lutter sans relâche.
Cette tendance touche tous les domaines et je sais que les commissions de la FNUJA en charge des différents contentieux seront vigilantes.
L’accès au droit est un enjeu fondamental, particulièrement dans certains territoires « oubliés » de notre République, notre commission aide juridictionnelle et accès au droit aura fort à faire à l’heure où nos responsables politiques évoquent l’Outre-Mer comme des lieux d’exils et d’indignité.
CONSCIENCE
Nous devons avoir conscience de qui nous sommes et de ce que nous sommes capables de faire.
Notre syndicat est un bouillonnement permanent qui avance et se renouvelle, et nos commissions sont le théâtre d’échanges et d’idées qui viennent nourrir nos travaux.
Elles sont un lieu de partage et de réflexion, je souhaite que la parole y soit libre et que tout le monde puisse venir apporter ses idées.
Chaque pierre à l’édifice compte.
Venez comme vous êtes, donnez ce que vous pouvez, quand vous le pouvez, comme vous le pouvez, ayez conscience que tout ce que vous donnerez sera enrichissant pour notre syndicat.
Futurs présidents et présidentes de commission, je souhaite également vous donner des clés du fonctionnement, c’est pourquoi, dès le début de cette mandature, j’organiserai une réunion en visioconférence avec vous tous.
Je répondrai, à cette occasion, à toutes vos questions et interrogations et resterai, tout au long de l’année, à votre entière disposition.
Ayons également conscience de notre force au niveau local.
Jeunes avocats, faites entendre votre voix dans vos Barreaux et bousculez chaque fois que cela s’avère nécessaire.
UJA, n’oubliez pas votre vocation syndicale, n’oubliez pas que vous n’êtes en rien une émanation de l’institution ordinale, encore moins, un BDE du Barreau.
Gardez cette impertinence, cette fougue, et battez-vous, indignez-vous à chaque fois que cela s’avère nécessaire, vous êtes libres et indépendantes.
Aucune UJA ne soit se sentir « petite », et soyez assurés que j’accompagnerai personnellement toutes les initiatives que vous proposerez et je mettrai mon expérience et ma connaissance de notre fédération au service des actions que nous entendrez mener.
J’en profite pour remercier l’UJA de GRENOBLE pour sa candidature à l’organisation de notre prochain Congrès, sachez que je serai présente à vos côtés tout au long de l’année.
Pour reprendre ce qu’avait mis en œuvre notre Président d’honneur, Simon DUBOIS, je souhaite profiter de la période estivale pour prendre le temps d’organiser avec chacune d’entre vous, une réunion en visioconférence et rencontrer vos présidents et membres du bureau. Je souhaite être la Présidente de toutes les UJA.
Elus issus des UJA au sein des Conseils de l’Ordre, je dois aussi vous dire que vous êtes notre fierté car je sais que dans certains Barreaux, il faut redoubler d’efforts lorsqu’on a une étiquette syndicale.
Je serai là chaque fois que vous aurez besoin de moi, n’en doutez pas.
Ne laissez personne, quelle que soit sa fonction vous dicter votre action.
Notre motion sur le conflit d’intérêt vous servira de guide et pourra être brandie à chaque fois que cela sera nécessaire, à chaque fois qu’on tentera de vous faire taire.
Je me réjouis car la réduction de la condition d’ancienneté pour être éligible au Conseil de l’Ordre nous donne la perspective d’un rajeunissement de nos instances locales et d’un vent de fraîcheur dans les Barreaux.
De la même manière, je m’engage à tout faire pour que nous obtenions enfin plus de transparence au sein de nos Ordres.
Nos Conseils l’Ordre ne doivent plus être ces réunions feutrées et secrètes mais, au contraire, le principe de la publicité des débats, du scrutin et des délibérations du conseil de l’ordre doit devenir la règle.
Enfin, grâce à la force de travail et l’abnégation de nos élus et représentants au sein des instances nationales et des organismes paritaires techniques, nous avons une force de frappe considérable. Soyons-en conscients.
Le Conseil National des Barreaux est l’instance représentative et active de tous les avocats.
Uni et unitaire, il est garant de notre positionnement en tant qu’acteurs du droit et de la justice.
Pierre (BRASQUIES), Anne-Sophie (LEPINARD), nos deux présidents de commission, Guillaume (ISOUARD), Pauline (GIRERD), Anne-Laure (CASADO), Julien (BROCHOT), Sophie (ANDRIEU) et Alexandre (CORATELLA), nos élus, Notre syndicat a une chance incroyable de vous avoir et j’en ai pleinement conscience.
Soyez assurés de mon engagement à vos côtés, tout au long de ma mandature.
Un mot tout particulier pour toi Sonia (OULED-CHEIKH), mon amie, ton rôle en tant que membre du bureau est essentiel et ta mission globale et transversale. Tu es la pierre angulaire de cette équipe.
Cette mission est difficile et ingrate et tu la remplis avec intelligence, droiture et énergie, tes qualités que tu mets, depuis plusieurs années au service de notre syndicat, et pour cela, nous t’en sommes tous infiniment reconnaissants.
Grâce à vous tous, la FNUJA continuera lors de cette mandature à occuper toute sa place, dans l’intérêt des jeunes avocats. Elle aura son rôle dans le travail d’introspection, mené à l’issue de la Grande Consultation des Avocats.
La Caisse Nationale des Barreaux Français, notre organisme de sécurité sociale chargé de la gestion de la retraite mais aussi de la prévoyance des avocats, compte des délégués FNUJA qui honorent notre syndicat, par leur dévouement et leur travail au sein de cet organisme.
Vous pourrez également compter sur moi tout au long de cette mandature.
Enfin, si je n’ai pas une aussi bonne maîtrise que toi, Niels, de tous ces acronymes un peu barbares que sont les organismes techniques et paritaires, la FNUJA y sera pleinement engagée, par la voix de nos représentants, tout particulièrement à l’UNAPL, où Aminata NIAKATE et Charles-Edouard PELLETIER nous représentent dignement mais aussi au sein de KERIALIS, présidé par Matthieu DULUCQ.
Nous devons enfin avoir conscience de notre rôle à jouer, en tant que remparts contre l’arbitraire, en France et dans le monde.
Les avocats font partie des maillons forts d’une démocratie en bonne santé.
Là où on veut empêcher l’avocat d’exercer son métier, les droits de l’homme sont en danger et l’Etat de droit menacé.
De la même manière, nous ne devons pas accepter que l’amalgame puisse être fait entre l’avocat et le justiciable qu’il défend.
Partout dans le monde, des avocats sont en danger et la FNUJA poursuivra son engagement au sein de l’Observatoire International des Avocats en Danger (OIAD), dont notre membre d’honneur, Richard SEDILLOT est membre du bureau.
Bien sûr, je pense à Sonia DAHMANI, notre nouvelle membre d’honneur, Consœur tunisienne, emprisonnée depuis plus d’un an, dont les conditions de détention sont abominables.
Je rends hommage au courage de sa sœur Rahmla DAHMANI, présente à nos côtés qui se bat comme une lionne pour la libération de sa sœur et lui ai assuré de notre soutien sans faille tant que Sonia ne serait pas libérée.
Je pense aussi à Firat EPOZDEMIR, membre du Conseil de l’Ordre du Barreau d’ISTAMBUL, arbitrairement arrêté le 23 janvier dernier à son retour d’une réunion au Conseil de l’Europe à Strasbourg et, depuis, maintenu en détention, ainsi qu’au Bâtonnier et aux membres du Conseil de l’Ordre, pénalement poursuivis pour avoir en réalité exercé leur profession.
Nous continuerons à dénoncer les atteintes à l’indépendance de la profession d’avocat et serons là chaque fois qu’un avocat est entravé dans son exercice.
La Charte Internationale des Droits du Jeune Avocat est un fabuleux outil de protection et je continuerai à œuvrer pour que les instances adhèrent.
D’ailleurs, dès mercredi, je la présenterai au comité des jeunes avocats du Conseil des barreaux européens, afin d’œuvrer, conformément à notre motion votée lors de ce Congrès, pour son annexion à la Convention européenne de protection des avocats adoptée en mars dernier.
Je salue et remercie la présence à notre congrès de Bachir LO, Président de la Fédération Africaine des Unions de Jeunes Avocats, première signataire de notre Charte.
Cher Bachir, tu peux compter sur moi pour maintenir tout au long de cette mandature, cette amitié qui lie nos organisations.
Parce que là aussi, en tant que jeune avocat, il est de notre devoir de nous ériger contre la peine capitale, je souhaite que la FNUJA s’engage pleinement aux côtés de l’ONG Ensemble contre la peine de mort, présidée par notre présidente d’honneur Aminata NIAKATE.
Enfin, je souhaite également que notre syndicat porte son regard outre-Atlantique et se mobilise car, aux Etats-Unis, ce « grand pays démocratique » comme le chantait Pierre Perret, l’indépendance de la profession d’avocat est aussi menacée.
En France aussi, la frontière entre pouvoir exécutif et judiciaire s’estompe doucement mais sournoisement, le populisme gagne du terrain et certains médias piétinent l’image de l’avocat, le caricaturant comme facilitateur d’une délinquance prêtée aux seules personnes issues des flux migratoires.
Je pense aux confrères, dont certains nous sont proches, qui ont été dernièrement visés par un abject torchon du seul fait qu’ils pratiquent le droit des étrangers.
Chère Albane (MIRAN), Chère Hanan (HMAD), la FNUJA vous soutient de manière indéfectible.
Tout au long de ma mandature, la FNUJA dénoncera ces attaques insupportables et appellera à la réaction instantanée et ferme des instances notamment gouvernementales.
INDEPENDANCE
L’indépendance de l’avocat doit être morale et matérielle.
Elle est l’un des plus beaux aspects de notre métier, celle qui nous permet de choisir quel avocat nous souhaitons être et comment nous voulons travailler.
Elle est la clé d’un exercice serein et apaisé, car quand on est indépendant, on est libre et quand on est libre, on peut se délier d’une situation qui ne nous convient pas.
Les collaborateurs doivent se battre pour le développement de leur clientèle personnelle car c’est elle qui, gage d’indépendance, restera le contre-pouvoir face aux situations d’abus et de maltraitance.
Elle est cette bouée salvatrice qui garantit le caractère libéral de la collaboration.
Nul doute que notre syndicat saura se montrer prospectif pour proposer au jeune avocat des modalités de développement de clientèle éthiques et percutantes.
Je pense que c’est dès la formation initiale que les élèves-avocats doivent être sensibilisés sur cette nécessité.
L’exercice libéral de notre profession veut que le collaborateur d’aujourd’hui soit le collaborant de demain.
Notre syndicat doit aussi faire œuvre de pédagogie auprès des collaborants, rappelant qu’une équipe épanouie et sereine est gage de stabilité, donc rassurant pour la clientèle et source de croissance.
Cette collaboration vertueuse, prônée par la FNUJA, qui évoquait notamment le devoir de transmission, démarrera dès la formation initiale, grâce au contrat d’apprentissage, plus aucun élève avocat n’ait à pâtir d’une absence de statut.
L’indépendance, c’est aussi trouver son mode d’exercice professionnel lorsqu’on est avocat n’est pas chose aisée, certains parfois n’y parviennent pas et se tournent vers d’autres voies.
Prenons acte de ces départs et loin de les encourager, comprenons-les et essayons de nous interroger sur les motifs qui poussent les jeunes à raccrocher la robe.
En réalité, notre profession, multiples et plurielles, offre de merveilleuses opportunités pour exercer comme on le souhaite, et en accord avec qui on est.
Être soi-même et en accord avec ses valeurs, n’est-ce pas une des clés du bien-être.
Il existe de multiples formes d’association et de collaboration, ouvrons les yeux vers ces nouvelles façons d’exercer notre métier, flexible et compatible avec les contraintes organisationnelles et géographiques de chacun.
On entend beaucoup le terme de para-collaboration, je souhaite que la FNUJA s’y intéresse.
Notre syndicat a été novateur en la matière en évoquant pour la première fois dans une motion de 2015, l’exercice « nomade » de la profession permettant ainsi à chacun de se sentir libre.
Nous jeunes avocats, devons être forces de proposition et d’innovation dans cette nouvelle forme d’exercice.
Toutefois, le respect de nos principes est essentiel notamment en ce qui concerne le domicile professionnel, notre cabinet, sanctuaire pour nos clients, dont nos travaux au cours de ce Congrès ont rappelé le caractère inviolable.
Car, en réalité, nous ne conserverons notre indépendance que si nous conservons notre secret professionnel absolu et sacré.
Or, les tentatives de mise à mal qu’il subit sont nombreuses, on nous l’envie, on le convoite.
Nous ne devons laisser passer aucune faille.
Forte de sa doctrine, la FNUJA maintiendra son appel à une constitutionnalisation du secret professionnel de l’avocat pour lui garantir la plus haute protection, au sommet de la hiérarchie des normes.
PROBITE
La probité est synonyme de droiture, d’honnêteté, de bonne foi.
Elle est une valeur indispensable au sein de notre fédération.
Cette droiture, c’est avant tout la fidélité.
Fidélité à notre doctrine, c’est d’ailleurs le premier rôle du Président de la FNUJA, il est le garant de sa doctrine, et la doctrine de la FNUJA, c’est la vôtre et tout au long de ma mandature, je n’aurai qu’une feuille de route, la vôtre.
Nos échanges sont sources d’idées et notre pluralisme vecteur de nouveauté, n’ayons pas peur de contribuer et de débattre, en toute confiance, loyauté et transparence.
Sachez, UJA et membres des UJA, que je veillerai toujours à ce que chacun puisse exprimer ses opinions au sein de notre fédération et même si parfois, je ne serai pas d’accord avec ce que vous direz, je me battrai toujours pour que vous ayez le droit de le dire.
Ce pluralisme d’idées partagé entre nous, ne doit néanmoins pas nous faire oublier le fonctionnement démocratique de notre syndicat et l’inévitable unité dont nous devons faire preuve, afin de faire bloc face à celles et ceux qui se délectent de nos divisions.
Je serai aussi fidèle au fonctionnement de notre syndicat, à ses règles et à ses usages, qui garantissent la longévité de notre fédération, qui a traversé les années et les mandatures, avec toujours plus de fougue et d’entrain.
J’ai le sens de la famille mais aussi l’héritage, celui que nous ont laissé nos présidents d’honneur, nos belles-mères bienveillantes, auxquelles je voudrais rendre hommage, et tout particulièrement à Jean-Marie LELOUP qui nous a honoré de sa présence à nos côtés.
Loin d’être le passé, vous êtes la continuité, la stabilité et la solidité de notre syndicat.
Je resterai toujours à l’écoute de vos conseils et ne trahirai pas ce que vous avez, au fil des mandatures, construit.
Et parce que, pour savoir où on va, il faut avant tout savoir d’où on vient, un travail de recueil de la mémoire de la FNUJA sera lancé pour cette mandature.
Je confierai le soin à Axel CALVET de mener cette mission, dont je connais les qualités d’écoute et de curiosité.
C’est aussi cette honnêteté qui doit nous amener à nous questionner sur la réalité de l’engagement syndical et sur ce qu’il implique.
J’ai pleinement conscience que le jeune avocat engagé est plus vulnérable et plus fragile qu’un avocat plus aguerri, dont il faut le dire, le cabinet est souvent bien plus structuré et les enfants, grands et indépendants.
Le jeune avocat engagé doit faire face, souvent seul, à la nécessité économique de maintenir son activité professionnelle, de concilier son engagement syndical avec ses obligations en tant que collaborateur mais aussi la préservation de sa vie personnelle et de son équilibre familial et personnel.
Mais n’oubliez pas que le jeune avocat engagé, c’est celui qui est au cœur des problématiques que nous rencontrons, celui qui sait de quoi il parle et donc, celui qui en parlera le mieux.
A l’heure où nous travaillons sur la préservation du bien-être de nos Confrères qui passe nécessairement par la préservation d’un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, le fonctionnement de notre fédération s’adaptera pour garantir aux membres des UJA qui la composent, un accès à nos travaux, à nos réunions, tout en permettant d’allier cela avec les impératifs des vies personnelles et professionnelles.
La mise en place de l’espace de travail numérique, qui te tenait à cœur Niels, est un immense progrès et sachez que dans les mois à venir, je souhaite également que nous poursuivions la mise en place d’outils destinés à faciliter le travail au sein de notre fédération.
HUMANITE
Je suis intimement persuadée que si nous sommes là, toutes et tous ici dans cette salle, si nous donnons de notre temps et de notre énergie, souvent au détriment de nos vies personnelles et professionnelles, c’est parce que cette humanité nous anime et nous porte.
Dans le mot humanité, il y a avant tout le mot « humain ».
Il ressort de nos travaux sur l’IA et la collaboration ou le périmètre de la consultation juridique, mais aussi de nos échanges, notamment lors de la table ronde de ce jeudi, que, si les intelligences artificielles peuvent nous accompagner et nous aider, notamment sur un gain de temps organisationnel et formaliste, jamais dans la réflexion, une intelligence artificielle ne remplacera une intelligence humaine.
L’IA ne sait résoudre que les problèmes qui lui ont déjà été soumis, elle n’a pas notre capacité d’adaptation et notre débrouillardise qui nous permettent de solutionner tous les problèmes.
Celles et ceux qui me connaissent savent d’ailleurs qu’une de mes devises est « il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ».
Vous pouvez compter sur moi pour rappeler, à chaque fois qu’il le faudra, que l’usage par la profession de l’IA doit rester raisonné et raisonnable, et doit s’inscrire en complémentarité du travail des avocats.
A ce titre, l’intelligence humaine est aussi celle qui appelle à une sobriété numérique et énergétique au sein des cabinets, à des pratiques plus vertueuses en matière de développement durable, pour lutter à notre échelle et au quotidien contre le réchauffement climatique.
L’humanité est un sentiment de bienveillance à l’égard de toutes et tous et j’ai toujours pensé que c’est elle et elle seule qui devait guider l’engagement pour les autres, qu’il soit politique, associatif ou syndical.
Mettons-nous toujours à la place de l’autre, avec bienveillance et empathie, c’est principalement ça, la confraternité.
Car si l’humain n’est, par essence, pas infaillible, l’avocat a fortiori ne l’est pas non plus.
Chacun d’entre nous, quel que soit son mode d’exercice, doit pouvoir cesser son activité et se protéger, lorsque sa santé est en jeu, sans attendre que ce soit cette dernière qui l’y contraigne souvent de manière difficilement réversible.
En réalité, rien n’est plus important que la préservation de sa santé physique et mentale, santé mentale, dont rappelons-le, elle est une grande cause nationale en 2025.
Trop souvent exposé, pas assez protégé, le jeune avocat est souvent livré en pâture aux difficultés de l’exercice de la profession, difficultés auxquelles malheureusement souvent, il n’est que très peu préparé.
Et dès le démarrage de la formation initiale, nous devons exiger une sensibilisation des plus accrue à ce qu’on peut appeler la « prévention » sociale, qui doit être adaptée à chaque étape du développement de l’activité de l’avocat.
Exercer en étant bien protégé, c’est l’assurance d’une certaine forme de sérénité.
Je suis également persuadée que l’exercice libéral de notre profession doit nous amener à nous battre pour la généralisation des mécanismes permettant de concilier repos et maintien de l’activité, possibilité de congé de maternité à reprise progressive et temps partiel thérapeutique.
Et lorsque l’avocat n’est pas en capacité de pouvoir se présenter devant son juge, il doit pouvoir bénéficier de son droit au renvoi, sans que celui-ci ne puisse être remis en question et ne vienne créer une source de stress supplémentaire, le mettant directement en danger.
Je suis si fière de cette motion pleine d’humanité que nous avons votée et soyez certains que la FNUJA se battra pour la pleine effectivité de ce droit au renvoi.
Durant cette mandature, la FNUJA poursuivra les combats menés contre les inégalités et les discriminations quelles qu’elles soient, au sein de notre profession.
Je prendrai attache rapidement après ma prise de fonctions, avec la Défenseure des droits pour que nous puissions renouer un travail de partenariat avec cette instance et mettre en œuvre des actions concrètes pour ne rien laisser passer.
UJA locales, vous qui êtes au plus près des jeunes avocats dans les Barreaux, votre rôle est essentiel, vous êtes le premier niveau d’alerte et de repère.
Aidez, accompagnez les Confrères, ne laissez personne sur le bord de la route, et alertez-nous, la FNUJA répondra toujours présente à vos côtés.
Le droit est une arme contre l’injustice et celles et ceux qui le maîtrisent sont des combattants redoutables pour lutter contre les inégalités croissantes au sein même de notre société.
« Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » disait Michel de Montaigne, aussi, n’acceptons pas qu’un seul homme puisse être traitée indignement.
Nous vivons une époque où nos hommes politiques, et notamment notre Ministre, formulent des propositions plus décomplexées et indignes les unes que les autres.
Nous ne devons jamais oublier que cette humanité, avec laquelle nous avons juré d’exercer notre métier, est intrinsèque à chacun.
A l’occasion de la journée du 8 mars 2025, lors de notre comité, nous avons eu l’honneur de recevoir Carlotta GRADIN, Présidente de l’association ONU Femmes France et cette dernière nous a rappelés justement que nous pouvions mettre nos compétences au service des autres.
Ainsi, je ne peux que vous encourager, UJA, à poursuivre vos engagements auprès des associations caritatives.
Tu vois Niels, comme un écho à la citation prononcée en introduction de ton discours, et sans nous concerter, je terminerai le mien par une annonce qui me tient à cœur, comme le signe que c’est cette « farouche liberté » qui nous a inspirés dans notre engagement syndical.
Parce qu’elle est l’exemple même des combats qui peuvent être menés dans les prétoires et qu’elle a œuvré avec courage et résistance, pour les droits des femmes, à l’occasion de la journée du 8 mars 2026, je souhaite que la FNUJA rende hommage à notre consœur Gisèle Halimi.
Cette humanité est finalement, j’en suis persuadée, ce qui nous amène toutes et tous à poursuivre cet engagement syndical.
Un engagement qui nous porte et nous enrichit mais aussi un engagement énergivore et chronophage qui, disons-le, se révèle parfois ingrat et pesant.
Pourtant, cette envie de donner pour l’autre, cette énergie que toutes et tous, mettez au service des jeunes avocats, pour leur tendre la main, pour les aider se retrouve toujours autour de cette valeur d’humanité.
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Je souhaite maintenant avoir un mot pour les membres de notre bureau qui s’apprêtent à nous quitter.
Christophe (CALVAO), ton imagination et ta créativité ont été une vraie force au sein de notre bureau. Garde toujours ta franchise bienveillante et ta sérénité. Te voilà parti vers une belle aventure au sein de ton UJA, que je te souhaite la meilleure et sache que je suis heureuse que nous soyons amenés à nous revoir prochainement.
Alexandra (BORDE), tu es de ces belles personnes qu’on a de la chance de rencontrer, je sais que Niels mesure la chance qu’il a de te compter parmi ses amies proches. Ta force de travail, ton organisation et ton efficacité m’ont impressionnées, merci pour tout ce que tu as donné. J’espère de tout cœur que nos chemins se recroiseront car nos sensibilités se rejoignent.
Alizée (LASSALLE), ce surnom de « soleil » te va tellement bien. Tu as rayonné au sein de notre bureau, par ta force de travail mais aussi ton humour incroyable. Nul doute que tu garderas toujours cette énergie débordante et authentique, cette ouverture et cette curiosité. Je ne crois pas me tromper en disant que tu es de celles qui peuvent tout affronter.
Enfin, Niels (BERNARDINI), nous avons commencé ensemble notre aventure FNUJA et comme un clin d’œil à notre binôme, le hasard a voulu que les deux soleils de nos vies respectives portent le même prénom, c’est un signe.
Ton inventivité et ton sens du rythme nous auront portés tout au long de cette année, tu as su agir et réagir quand il le fallait.
Grâce à toi, notre syndicat a été partout, il s’est modernisé, tu as su confier les rênes de cet Avocat 2050, à ceux qui ont mené ce projet à terme. Il est temps pour nous de nous lâcher la main, mais nous ne serons jamais bien loin.
Benjamin (MEZIANE) Benja, Marisa (PISSARRO) Marisou, Florian (MICHEL) Flo, nouvellement arrivés au bureau en début de mandature, vous avez su prendre toute votre place au sein du bureau. Rachel, même si je continuerai à t’appeler affectueusement Piou-Piou, tu as montré tout au long de cette année que tu n’en étais plus un.
Tous les quatre, vous êtes courageux, inventifs, combatifs et travailleurs. Vos qualités sont précieuses pour notre fédération. A vous quatre, je dois vous le dire, je mesure qu’avoir croisé vos chemins dans mon parcours à la FNUJA est une chance infinie.
Comme le dirait Alizée, tout simplement, merci d’exister.
A celles et ceux qui seront amenés à vous remplacer, je me réjouis et vous accueillerai à bras ouverts.
Grégoire, lorsque nous avons partagé ce pastis sur le Cours Estienne d’Orves en 2020 au Congrès de Marseille, j’ai su tout de suite que toi et moi allions bien nous entendre. L’avenir m’aura donné raison.
Tu aimes la FNUJA, tout simplement, et je sais que tu sauras la défendre à mes côtés, en toutes circonstances. Nous avons en commun la franchise, toi et moi n’avons jamais triché et je suis très heureuse de former ce duo avec toi, à la tête de notre syndicat.
Sachez, mon futur bureau, que certes, je compte sur vous mais je ferai aussi mon maximum pour vous préserver, bon… sauf de mes vocaux à rallonge et de quelques messages parfois un peu tardifs, et pour ça, je vous demande d’ores et déjà pardon.
En échange, je vous demanderai de ne jamais vous gêner pour me dire ce que vous avez sur le cœur, il n’est rien que vous pourrez m’épargner durant cette année, en fait, je crois que je suis prête.
Le week-end de l’Ascension étant cette année à cheval entre mai et juin, pour que nous puissions nous mettre rapidement au travail en juin, dans la même dynamique, je vous donne rendez-vous dès samedi prochain à Paris, pour le comité électif, alors en avant pour cette nouvelle mandature !
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Terminé, pas tout à fait, car comme l’an dernier mes derniers mots iront pour toi, Arthur, toi que je désigne désormais avec une immense fierté mon mari, toujours présent, toujours constant, et je dois le dire maintenant, un peu résilient.
Lorsque nous nous sommes rencontrés, je venais de rentrer au bureau de la FNUJA.
Tu m’as aimée avec cet engagement, que tu as toujours accepté et respecté, et pour cela, sache que je t’en suis du fond du cœur reconnaissante.
Ne pense jamais que tu l’homme de l’ombre, bien au contraire, tu es ma lumière, mon phare, mon pilier.
Sans toi, sans ton soutien, ton écoute, ta bienveillance, je ne serais pas arrivée jusque-là.
C’est ton amour et celui que nous avons pour notre plus belle réussite, notre petite Albane, qui me portent, et je vous le redis à nouveau, vous êtes et resterez toujours ma priorité. Je vous aime à l’infini.
Je vous remercie,