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FNUJA | Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats
Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats

Discours de Niels Bernardini - Nouveau Premier Vice-président de la FNUJA

Vendredi 19 Mai 2023

« Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne. »
Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince
 
***

Chères UJA,
Cher(e)s ami(e)s,
(Mandam, Mysié)

C’est par une citation – que je crois essentielle – que je souhaitais débuter ce discours si particulier.

J’avais pensé à une autre citation, mais je me disais que cela était quelque peu étrange de commencer par « Oui, ma gâtée, RS4 gris nardo, bien sûr qu'ils m'ont raté ».

Un discours, si particulier, celui de la candidature à la première vice-présidence de notre Fédération.

Qu’est ce donc ce discours ?

Pour répondre à cette question, et dans un réflexe de tout bon avocat, j’ai tout d’abord posé la question sur Google.

Déçu des réponses, je me suis tourné vers ChatGPT.

Le constat est implacable : l’intelligence artificielle n’est pas encore arrivée dans les arcanes de nos coutumes car il m’a été conseillé de « ne rien d’écrire et d’improviser ».

C’est donc, pour le comprendre, dans les discours de ceux qui m’ont précédé que je me suis plongé.

J’ai appris de celui d’Aminata, qu’il était important de dire d’où l’on venait pour expliquer son sens de l’engagement,

De celui de Jean-Baptiste qu’il était possible de mettre de l’humour pour présenter sans rien cacher son parcours professionnel et syndical,

De celui de Catheline qu’il fallait affronter sa nature réservée pour parler de soi,

De celui de Simon qu’il fallait dévoiler ses passions, lui la musique et Anne,

De celui de Simon que l’on devait y faire des aveux pour ne rien vous cacher,

Et enfin de celui de Sonia qu’il fallait expliquer l’amour que nous portons à notre fédération et la place qu’elle a dans l’alignement de nos planètes.

J’ai appris de tous ces discours que cet usage était certes étrange mais d’une importance unique : se présenter à vous en toute sincérité – se mettre à nu – sans parler de politique mais d’un sujet que l’on croit connaître : soi.

Je suis une personne qui aime le respect des règles, alors je vais commencer par le début.
 
**

Je nais non loin d’ici, en Martinique, un lundi du mois de septembre 1991, prématuré de quelques semaines.

Cela pourrait définir l’un de mes traits de caractère : j’aime arriver un peu en avance, en tout cas je déteste être en retard.

Je peux le dire, je crois que j’ai eu de la chance, et cette chance c’est la première étoile qui s’est éclairée à moi : ma famille

Mes parents, Nadiège et Thierry.

Ma mère, Martiniquaise, est partie faire ses études de Droit à Paris, étudiante brillante et rigoureuse, elle termine son cursus universitaire dans un DESS de fiscalité.

Mon père, Corse, est parti faire ses études de Droit lui à Aix-en-Provence puis à Paris, étudiant ingénieux et travailleur, il termine son cursus dans ce même DESS de fiscalité.

Visiblement entre la fiscalité et l’amour il n’y a qu’un pas que mes parents ont su franchir. Et si j’en suis là : c’est apparemment grâce à la TVA.

De cette rencontre, s’en suit une vie commune tout d’abord à Paris, puis après un mariage en Corse, ils partent au Gabon. Durant ce séjour, vient au monde mon incroyable grand frère : Loris. Après quelques années africaines et un nouveau séjour à Paris, mes parents s’installent en Martinique.

C’est quelques années après que je viens au monde dans cette famille unique et aimante.

Par amour, toujours, mes parents décident de prendre des routes différentes.

Alors ma famille unique à moi : ça sera avec mon frère, un temps partagé entre l’amour de notre mère et celui de notre père.

Je n’en n’ai jamais en voulu à mes parents car c’est comme cela qu’ils avaient décidé d’être heureux et de nous aimer mon frère et moi.

Ma mère, c’est une femme lumineuse, forte, indépendante, souriante, comme on dit aux Antilles : an fanm doubout. Je n’ai pas à le cacher je suis un fils à sa maman, tu es toujours là, tu es mon phare, ma ressource.

Mon père, est un avocat fiscaliste, drôle, anarchiste, réservé mais profondément humaniste. Maintenant, je dois vous faire une confidence, ancien conseil en entreprise, mon père est co-fondateur de l’ACE. Je vous rassure aujourd’hui il vote UJA. Il est ma conscience et l’essence même de mon parcours personnel et professionnel.

Je garde ce souvenir du jour où petit je lui ai demandé ce qu’il faisait comme métier. Il m’avait répondu qu’il s’habillait avec une tenue noire et défendait les gens, j’ai donc très longtemps cru que mon père était une sorte de ninja.

Mon frère, intelligent, protecteur, curieux, passionné, aimant, il est tout simplement mon tout. Il a toujours été là pour moi et je serai toujours là pour lui.

Mais aux Antilles vous savez, le mot famille s’écrit avec un grand F.

Des grands parents exceptionnels – médecins tous les deux – ma grand-mère a toujours été ma principale source d’inspiration grâce à sa force et son dévouement pour les siens, mon grand père lui c’est l’apprentissage de ce que les mots engagement, convictions et politique veulent dire.

Puis mes oncles et tantes qui ont toujours eu une place unique et particulièrement ceux qui ont toujours été comme des deuxièmes parents : ma marraine et mon oncle.

Aussi mes incroyables cousines et cousins qui forment ma première bande, ceux avec qui je passe toute mon enfance.

Enfin ma belle-mère, Noëlle, pour qui – mon frère et moi – étions comme ses enfants et qui nous a donné tout l’amour d’une mère sans limite sans frontière. Elle est – pour moi - l’un des piliers de ma famille plurielle.

Grâce à cette famille, je peux le dire : j’ai eu une enfance heureuse partagée entre la Martinique et la Corse, entre la plage et la montagne, entre les sonorités de Jazz et de Kompa chez ma mère, et celles de Georges Brassens et de Michel Fugain du coté de chez mon père et entre les parties de foot avec mon frère ou les soirées canapés à regarder Friends.
*

J’ai une scolarité je le crois sérieuse – je n’ai pas les facilités de mon frère mais j’ai la soif de bien faire les choses. Mais très vite, j’ai le sentiment de me battre contre un ennemi que je ne connais pas.

A 12 ans, ma professeure d’histoire-géo convoque ma mère et lui dit ces mots : « Je crois que votre fils est dyslexique ».

Déjà, pour un dyslexique, écrire ce mot est une épreuve en soit.

Dix ans d’orthophoniste ont suivi ce jour. Ce mot est une maladie, je n’ai jamais voulu l’accepter car je pensais tout simplement ne pas savoir écrire.

Mais à cette période, c’est dans le sport que je m’épanouis. Je plonge de manière dévorante dans un parcours sport étude durant sept ans avec la pratique du Badminton. J’y apprends l’esprit de compétition et la plus importante des leçons : savoir perdre.

Alors que j’ai toujours voulu être architecte, l’approche du Bac nourrit en moi la conviction de vouloir faire des sciences sociales, c’est donc très naturellement que je m’inscris en Terminale S Spé Math. Puis, une note éliminatoire en Anglais de 2/20 au concours d’entrée de l’IEP de Bordeaux affine ma conviction : je ferai du droit.

Oui, mais où ?

Vous savez aux Antilles nous grandissons avec cette épée de Damoclès : nous savons de manière inexorable que – si nos familles ont les moyens – nous partirons à 18 ans faire nos études « En France » comme on dit.

Ce n’est pas qu’il est impossible de faire nos études sur place, car c’est possible, mais un ancrage social – bien bien ancré – nous fait croire qu’il faut partir, il n’y pas le choix pour réussir.

Si j’éprouve un déchirement de partir à 8000 km de chez moi, je suis nourri d’une excitation incroyable : à moi la liberté, à moi la nouvelle vie.

Et cette nouvelle vie, cette nouvelle ville se révélera très vite comme la deuxième étoile qui s’est éclairée à moi : Aix en Provence.

Je n’y connais personne, je ne sais rien de cette région, de cette ville et de cette culture, mais c’est en remontant pour la première fois le Cour Mirabeau qu’un sentiment m’envahit : je suis amoureux de cette ville.

Par protection ou par volonté maladive de vouloir m’intégrer, je mets – étrangement – ma culture et mes habitudes antillaises de coté pour m’ouvrir et m’imprégner des us et coutumes aixoises.

Je découvre avec passion le quotidien d’un étudiant aixois : les parties de pétanque au Parc Jourdan, les sorties marseillaises, l’obligation de crier « Allez l’OM », les douces expressions comme « Allez ça va » ou encore « le Nord c’est au dessus d’Avignon ».

Embarqué dans une double licence « Droit » et « Administration Publique », ma première année est relativement studieuse.

C’est arrivé en 2eme année que ce parcours va prendre un virage dangereux pour mes notes mais merveilleux pour tout le reste : je m’inscris – un peu par hasard - au Bureau des Étudiants.

Avec le BDE, je découvre ma deuxième bande, mes amis qui sont encore là 13 ans après.

Ma nécessité de m’inscrire dans un collectif me fait plonger sans retenue dans le quotidien de cette association. J’aurais par la suite la chance de la présider et d’administrer notre fédération nationale.

Nous apprenons à nous battre pour le quotidien des étudiantes et étudiants. Qu’importe le combat, le plus important c’est le travail dans un collectif d’avis divergents pour défendre nos positions et nos causes.

De ces années j’y apprends définitivement à lier les mots engagement et collectif.

Mon année de Master I sera belle car j’y découvre une nouvelle matière qui sera mon avenir : les marchés publics.

Mais quand tout va bien, la vie vient te rappeler toute sa complexité.

Le téléphone sonne à une heure peu habituelle et ma mère me dit « Niels, Marraine ne va pas bien ».

Dans la pudeur et le courage de ces mots, je comprends. Un billet d’avion d’urgence pour rentrer en Martinique et quelques jours plus tard l’une de mes plus belles étoiles ne s’éclaire plus. En dix jours, je prends dix ans.

Nous affrontons cette épreuve en famille, toujours et aujourd’hui, je continue à me battre pour la rendre fière.

Mais l’adage « la vie continue » prend tout son sens et je retourne dans l’Hexagone débuter un stage dans un cabinet à Paris.

Paradoxalement il s’agit de l’un des meilleurs été de ma vie pour une raison simple, je sais désormais ce que je veux faire dans la vie : Avocat.

En effet, le quotidien au stage me fait aimer la matière, la technicité de la pratique, le contentieux, les clients. Je veux être Avocat.

Après une année en alternance en Master II, je déménage définitivement à Paris pour continuer dans ce cabinet en qualité de Juriste et je m’inscris à l’IEJ d’Assas.

Encore une fois, c’est un nouveau démarrage, une nouvelle ville, une nouvelle vie. Mais en toute sincérité – au début je n’aime pas Paris : je m’y perds un peu, tout est un peu trop grand, un peu trop bruyant, la vie aixoise me manque.

Mais je sais pourquoi je suis là : réussir – en tout cas tout faire pour.

C’est donc gonflé d’un égo mal placé de celui qui avait 1 an et demi d’expérience en cabinet et qui pensait tout savoir que j’échoue lamentablement au CRFPA ; puis une semaine après mon patron ne renouvelle pas mon poste de juriste. En somme : une belle semaine.

L’échec.
 
*

Ce mot résonne en moi comme une insulte.

Je ne l’accepte pas – encore ce satané égo.

Mais, j’essaye de me rappeler des enseignements du sport et je décide de tout recommencer.

Et, un an plus tard je passe le coup de fil dont je rêvais « Maman, je vais être Avocat ».

C’est à l’EFB que le publiciste en moi se radicalise en intégrant l’Institut de Droit Public des Affaires et en faisant mon PPI au Défenseur des Droits au département service public : une expérience unique et exceptionnelle.

Au début de l’école j’ai la chance de faire partie du bureau de l’association de l’IDPA et c’est lors de son Gala, que je fais une rencontre qui changera tout.

Au cours d’une discussion, un ancien président de l’association apprend que je ferai mon stage final dans le cabinet où il est collaborateur puis il me dit « Super, quand tu arrives on ira déjeuner, au fait je m’appelle Simon Dubois ».

Durant ce stage, j’apprends l’exigence d’un cabinet d’avocat d’affaires, les horaires rallongés, les relations avec les associés ou les collaborateurs et le prix d’un déjeuner le midi dans le 8eme arrondissement.

Simon, qui n’était pas mon collaborateur encadrant devient pourtant celui avec qui je préfère travailler, il me pousse à faire mieux et à faire plus vite.

Puis un jour avec ma co-stagiaire, il nous propose d’aller à un apéro du syndicat dont il nous dit être membre : c’est là ma première rencontre avec l’UJA de Paris.

Durant cet apéro, on discute, on rigole, on rencontre des avocates et avocats et au bout de cette longue soirée ma conviction est faite, une fois avocat j’irai à l’UJA.

Quelques mois plus tard, c’est le grand jour de la prestation de serment. Je l’avais espéré, je l’avais rêvé. Mais ce jour s’avère encore plus spécial pour moi car j’y suis entouré de ma mère venue de Martinique, de mon Père de Corse et évidemment de mon frère.

Spéciale, car c’était la première fois de mes souvenirs, que nous étions nous quatre réunis.

La Famille, toujours.

Après une première collaboration qui ne s’est pas déroulée comme je l’espérais, j’intègre le cabinet Cloix-Mendès-Gil dans le département droit public des affaires.

J’y travaille, je le crois, pour le meilleur des associés possibles qui m’envoie plaider tous les référés précontractuels possibles et souvent ici à Basse-Terre.

C’est pourtant, ces allers-retours fréquents en Guadeloupe qui font naître en moi mes premiers doutes sur ma place à Paris.

En effet ne serait-il pas venu le temps d’écrire son cahier d’un retour au Pays Natal comme le disait Aimé Césaire ?

Ma Martinique me manque, sa douceur de vivre, la richesse de sa culture, la singularité de sa société.
Mais rentrer voudrait dire quitter Paris et m’éloigner de la Corse et ce moment n’est pas encore venu, car je vais commencer à me sentir bien dans cette ville en y intégrant son UJA : une nouvelle étoile s’éclaire à moi.

J’ai donc la chance et l’honneur d’être élu à la Commission Permanente de l’UJA de Paris en faisant partie, avec Christophe, de cette « armée de publiciste » que Simon a convaincu de rejoindre l’aventure.

Ma première CP, sous la présidence bienveillante de Marion : c’est le saut dans l’inconnu, je ne comprends que la moitié des échanges et je m’interroge : mais diable pourquoi nous débattons depuis 30 min sur la place d’un point virgule ou sur l’idée d’inverser un « S’ALARME » par un « S’INSURGE » ?

Heureusement à coté de moi dès cette première CP, Carole était là pour m’expliquer, me montrer, me guider. Carole a été pour moi la première preuve que l’UJA était cette famille nouvelle.

Mes premiers pas à l’UJA se font un certain 16 septembre, jour de grève nationale contre la réforme des retraites.

Je me retrouve au premier rang du cortège avec d’une part la banderole de l’UJA de Paris et de l’autre celle de la… FNUJA.

J’ai toujours aimé cette symbolique, celle de l’union.
 
*

S’en suit une première année à la CP où Simon et Marion me confient la responsabilité de la commission Collaboration que je présiderais deux ans.

L’année se terminant, je reçois un appel de Boris qui m’invite à déjeuner et me demande « Ça te dit de rejoindre le bureau de la FNUJA l’année prochaine ? » - Ma réponse est quasi immédiate « Oui, mais en fait, c’est quoi exactement la FNUJA ? ». Il m’explique, me raconte, fait part de son expérience.

La meilleure façon de comprendre la FNUJA, c’est donc bien évidemment de la découvrir, et c’est comme cela que je me retrouve dans la délégation des jeunes parisiens lors du Congrès de Marseille.

Je garde quatre souvenirs de ce congrès où je ne connais personne mais j’ai tout de suite le sentiment d’y avoir ma place : une nouvelle étoile s’éclaire très fortement.

Le premier : c’est un Pastis partagé à 11H avec un certain Charles-Edouard que tout le monde appelle ici affectueusement « Charlou », et Camille qui vient de Perpignan. On ne se connaît pas, mais quant à la fin du congrès elle me dit qu’elle va intégrer le bureau et que nous serons ensemble : c’est simple je suis heureux ! On va se serrer les coudes.

Le deuxième : C’est les travaux en commission collaboration, on parle de privilège de créance, d’apport d’affaires entre associés et collaborateur.

Le troisième : ce sont les discours des candidats et particulièrement de celui du candidat à la PVP. Je ne le connais pas ce strasbourgeois, mais en un discours, je l’apprécie immédiatement cet autre Simon. L’avenir ne viendra que le confirmer mon ami.

Enfin le quatrième : c’est le costume de Tortue Ninja d’Axel. Ne lui lancez jamais un défi costume : il le remplit.

C’est comme cela qu’un mois plus tard, l’aventure FNUJA débute.

- la bienveillance et force de travail de ma présidente Catheline, elle a su rapidement me permettre de trouver ma place dans ce bureau ;
- Avec Simon, Ange-Aurore, Nejma, Caro et Boris : le fonctionnement du bureau est réglé au millimètre, chacun connaît ses missions.
- Puis les nouvelles que j’accompagne, Camille et Sonia : Nous sommes les trois nouveaux, mais à vrai dire elles connaissent déjà parfaitement la FNUJA et prennent le temps de me l’expliquer.

Je suis impressionné par ce bureau et j’essaye d’y mettre toute ma bonne volonté.

C’est au même moment que sur le plan professionnel, ma carrière prend un virage que je n’avais pas imaginé aussi tôt. Simon me propose de le rejoindre en qualité d’associé. C’est comme cela que la plus belle des aventures commence pour moi, celle de Dorean Avocat avec un S désormais.

Cette année, encore marquée par les confinements sera essentiellement en distanciel. Alors j’apprends à toutes et tous vous connaître les samedis matins en visio et à travers un groupe WhatsApp « La Bonbo » où un certain Prandi est « très présent ».

Les premiers mois sont dictés par la campagne CNB, une campagne sous Covid qui nous oblige à nous réinventer et à moderniser nos moyens de communication dans l’objectif qui demeure le même : porter haut la voix unique des jeunes avocates et avocats.

C’est à la sortie des élections et la création du groupe des « Experts » que je commence à m’épanouir aux cotés de Stéphane, Sandrine, Pierre, Axel et Flo. On se permet de tout mettre à plat, d’analyser nos forces, nos défauts et de proposer des axes d’améliorations. Qu’est ce que j’ai aimé ce travail collectif où nous étions capables avec nos idées différentes de proposer des solutions innovantes : c’est bien ça la FNUJA.

C’est enfin à l’occasion du Congrès de Lyon que j’arrive à toutes et tous vous rencontrer.

Je garde quatre souvenirs de ce congrès
- Le premier : La joie collective de se retrouver et de travailler notre doctrine ensemble
- Le deuxième : La sincérité des mots de Simon D dans son discours et en réponse le visionnaire « Tout ira Bien » de celui de Simon W.
- Le troisième : la présence en force des membres de mon UJA.
Enfin le quatrième : c’est le costume de contrebandier en temps de prohibition d’Axel. Ne lui lancez jamais un défi costume : il le remplit.
 
Au bureau de la fédé, on dit souvent que la première année est celle de l’observation et la deuxième celle de l’action.

Alors je débute ma deuxième année désormais en qualité de secrétaire général Paris et me consacre pleinement à aider les deux Simon.

C’est également l’arrivé de trois nouveaux : Axel, Gaëlle et Pierre. Et quels nouveaux ! Le dévouement d’Axel, la pugnacité de Gaëlle et la rigueur de Pierre.

L’année est riche, l’année est belle on y retrouve en présentiel les comités parisiens et ceux décentralisés : Nice, Risoul et Saint-Malo.

C’est durant cette année que je prends part à la machine de notre FNUJA : la bataille sur le secret professionnel, les relations avec les autres syndicats, le travail avec les UJA dans les commissions.

J’observe avec admiration le duo des Simon, la capacité d’apaisement et de synthèse de Simon W et la montée en puissance de Sonia.

Au fil de l’année une forte complicité nait dans ce bureau, ce qui ne nous empêche pas d’affirmer avec passion nos points de vue.

Cette année se termine par le Congrès de Strasbourg.

Je garde quatre souvenirs de ce congrès :
- Le premier : Un fou rire mémorable au pire des moment avec celui qui est devenu mon ami durant cette année : Pierre
- Le deuxième : La présentation de la première motion de la merveilleuse commission droit public/affaires publiques
- Le troisième est lui un peu spécial : les mots dans les discours de Sonia et des Simons « Niels, tu auras toujours ta place à la FNUJA » et les larmes qui s’en suivent en fin de soirée.
- Le quatrième : le costume mi dresseur de tigre mi village people d’Axel : Ne lui lancez jamais un défi costume : il le remplit.

A l’issue du congrès, mon parcours m’amène à continuer à servir mon UJA désormais au sein de son bureau en qualité de Trésorier.

Quel honneur pour moi d’intégrer ce bureau alors que notre UJA soufflera ses 100 bougies auprès d’ami(e)s talentueux : Anne-Laure, Olivia, Damien, Christophe et Stéphanie.

Une nouvelle vie, une même ville.

Une année de dingue : un week-end d’intégration en terre marseillaise, un bal des 100 ans unique, des motions, des rapports et une revue des 100 ans à guichet fermé.

Je garde un souvenir ému du dernier tableau de la revue où toutes les générations qui ont fait l’UJA chantent : Viens à l’UJA. Je l’ai toujours aimé cette image : celle de l’union.
 
*

Je l’aime mon UJA, et si cette année a connu – nous le savons – des divergences avec notre FNUJA, je suis d’un naturel optimiste et je pense que nous saurons collectivement transformer cela en opportunité.

Je ressors des travaux du Groupe de Travail avec Damien et Grégoire une conviction nourrie : si la mécanique de notre fédération avec l’UJA de Paris peut être complexe, c’est ensemble que nous pouvons porter haut et fort notre doctrine par et pour les jeunes avocates et avocats. Je l’ai toujours aimé cette image : celle de l’union.
 
*

Olivia je sais que tu pourras continuer à porter nos valeurs à l’UJA et dans la mécanique de notre fédération. Je te fais confiance.

Au sein du bureau, une complicité unique s’est renforcée avec celle qui est venu compléter le S de Dorean Avocats. Stéphanie, tout simplement, merci d’être toi.

Mais ces derniers mois, la vie est à nouveau venue me rappeler toute sa complexité.

Un même appel, un même vol d’urgence pour la Martinique, une nouvelle étoile s’est éteinte, celle de mon deuxième père, mon oncle. Je ne sais pas si un jour je serai capable d’accepter son départ, lui le trait d’union dans notre famille.

Aussi, la vie m’a amené à venir clôturer 8 ans de vie commune. Si nos chemins prennent des routes différentes, sache que tu as été celle par qui et pour qui j’ai grandi. Tu m’as accepté comme je suis moi avec ma complexité et mes erreurs. Si ce livre se ferme, sache que je le placerai toujours à la première rangée de cette armoire qui est la vie.

C’est donc en l’état que j’ai essayé de vous présenter les épisodes de ma vie qui m’amènent aujourd’hui, grâce à votre confiance et celle de mon UJA, à vous présenter ma candidature au poste de premier vice-président de la FNUJA.
 
Je mettrai avec l’ensemble du bureau, toute ma bonne volonté pour être à la hauteur de la tâche immense qui se dresse devant nous.

Et à l’instar d’un mauvais II.B d’un commentaire d’arrêt où l’on a encore trop de choses à dire, je voudrais terminer mon propos par quelques remerciements, quelques regards.

Le premier c’est pour l’UJA de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy et son bureau.

Bravo pour l’organisation de ce merveilleux 80ème congrès, vous nous offrez un moment unique qui restera gravé dans les mémoires de notre FNUJA.

Si mon premier congrès de la FNUJA à Marseille aurait dû être en Guadeloupe, quel bonheur pour moi, Martiniquais, de pouvoir prononcer ce discours ici chez vous, chez nous.

Ou pé ké applaudi ko zot, nou la ensembl

Mon deuxième, il est pour toi Charles. Je sais que ces mots tu aurais pu les prononcer. Nous pouvons dire que cette dernière année nos destins se sont croisés, voir échangés et pas qu’à l’occasion d’une chorée dénudée à la revue. Tu le sais nous partageons les mêmes convictions, et tu es celui qui a toujours placé l’intérêt de l’UJA avant le tien. Si j’accepte ta décision, sache une chose que je te prie de croire – tu es une chance pour notre syndicat, pour notre profession. Merci mon ami.

Mon troisième, il se porte sur toi Anne-Laure. Tu m’as fait l’honneur de m’accepter avec toi dans ton bureau. Si entre deux tableau excel, nous avons confronté nos points de vue, tu as toujours pris le soin d’échanger, d’écouter et de trouver une solution. J’admire ta force et je crois qu’une complicité est née entre nous, elle m’est chère.

Mon quatrième, il est pour toi Sonia. Avec toi il n’a jamais été question de OULED, mais plutôt de Soso. C’est un honneur pour moi de pouvoir revenir et partager cette année avec toi. Je te serai loyal, je mettrai toute mon énergie et ma bonne volonté pour t’accompagner et t’épauler devant les défis qui nous attendent. Tu es brillante, exigeante, amoureuse de notre fédé et guidée par la volonté de porter haut notre doctrine, je te le dis tu feras une présidente merveilleuse car ce poste est dessiné pour toi.

Enfin mon dernier regard…

Un ami, un associé, un copain d’UJA, son témoin de mariage, un frère, j’ai la chance de réunir tous ces qualificatifs en une seule personne, toi Simon.

Tu ne le réalises peut-être pas, peut-être que je ne te l’ai pas assez dit : mais ma rencontre avec toi a tout changé.

Tu n’as cessé de me faire confiance et de voir en moi des choses que je ne soupçonnais pas.

Avec toi le mot amitié prend tout son sens, disponible, tu écoutes, comprends, conseilles toujours en sincérité sans avoir peur d’avoir les mots justes car tu te mets toujours à la place de l’autre.

Exigeant avec les autres, tu l’es encore plus avec toi. Tu n’es pas de ceux qui expriment facilement ces sentiments profonds, mais quand tu donnes ton amitié, tu ne la reprends pas.

Aujourd’hui quatre ans à la tête de l’UJA de Paris et de la FNUJA s’achèvent. Simon, prend le temps de regarder derrière toi et voir tout ce que tu as accompli. Tu es un bâtisseur, un rassembleur, tu as toujours mis ton intelligence folle au service de notre syndicat, nous ne l’oublierons jamais c’est tout bonnement impossible.

C’est avec le sentiment du travail accompli que tu peux retourner auprès de tes amours : les femmes de ta vie Claire et Jeanne.

Si ces quelques mots ne peuvent résumer tout ce que je pense de toi, je tenais simplement à te dire que tu es cette dernière étoile qui s’est éclairé à moi.

Pour terminer, je voulais simplement m’adresser à vous.

Si la FNUJA est aussi forte c’est parce qu’elle est composée de vous : belle-mère, membres d’honneurs, délégués nationaux, présidentes et président de commission, membre du bureau et surtout vous les UJA.

Si dans son discours Simon rappelais que le J de UJA c’était pour Jeune, n’oublier pas que le mot syndicat commence par un S et …le J c’est le S. Vous êtes cette bande organisée qui permet à notre fédération de vivre et d’être aussi forte.

Nous UJA, nous nous devons d’être les défenseurs de la profession dans son ensemble et des libertés publiques trop souvent bafouées.

Defens-là ka sonné !

Alors ne lâchez rien, ne vous fixez pas de barrière, innovez, transgressez, portez haut notre doctrine – elle est ce qui nous unit et surtout gardez en tête ces mots de René Char :
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.”

Merci.
 

Axel Calvet