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Discours de Yannick SALA, nouveau Premier Vice-président de la FNUJA


Discours de candidature à la 1ère Vice Présidence de la FNUJA, prononcé le 4 Juin 2011, lors du Congrès d’Aix en Provence



Discours de Yannick SALA, nouveau Premier Vice-président de la FNUJA


Mes chers Amis,

C’est avec une intense émotion qu’après l’appel de mon nom, je me suis dirigé vers le pupitre pour prononcer mon discours de candidature à la première vice présidence de notre fédération.

Cette émotion est décuplée depuis quelques instants.

Je ne vous cacherai pas qu’à cette émotion est mêlée une immense fierté mais aussi une grande humilité.

Fierté d’être à 31 ans devant vous, devant cette seconde famille que j’aime profondément.

Humilité car justement devant notre grande famille, la FNUJA, briguant un mandat qui en appellera un autre l'an prochain, l'ultime !

***

J’aimerais -si vous m’y autorisez- avoir plus qu’une pensée, à dire vrai, dédier ce discours à des êtres qui me sont chers et désormais disparus.

D’abord à celui que je considérais comme mon grand-père maternel (1).

Il nous a quitté à l’ouverture du Congrès de Nîmes.

Alors que j’apprenais cette terrible et triste nouvelle, la chaleur de votre présence et le témoignage de votre affection lors de la soirée "rouge et blanc", ont été d’un réconfort indescriptible, d’une puissance que je n’aurais pu imaginer !

Mention spéciale à mes deux amies de toujours, également membres du bureau cette année.

Ce jour là, j’ai réellement pris la mesure du lien sincère qui, au-delà des combats syndicaux, nous unit ; un lien humain ; un lien d’amitié indéfectible ; un lien qui nous caractérise ; un lien FNUJA.

Je voudrais également évoquer la mémoire de ma grand-mère paternelle (2).

Elle m’a fait comprendre, par l’exemple, l’utilité mais surtout l’évidence de l’investissement associatif et syndical.

Elle a su transmettre avec patience et sagesse, tant à la 1ère qu’à la 2ème génération qu’avec ma petite sœur Nathalie nous représentons, des valeurs fortes et une certaine idée de l’intérêt général.

Elle nous a donné le goût d’une vie tournée vers les autres ; d’une vie où la place de la construction d’une œuvre collective dans l’intérêt commun est prépondérante pour ne pas dire viscérale.

Ainsi, l’aulnaysien que j’étais, s’est investi dès le plus jeune âge dans diverses associations sportives avant de découvrir les joies de la faculté de droit de l’Université Paris I (Panthéon Sorbonne) et de ses associations étudiantes, une plus particulièrement, une chère à mon cœur car c’est là que tout a véritablement commencé.

Me voila en 2ème année de DEUG Droit.

Avec un ami, Franck OLLIER, nous regardons avec envie mais crainte aussi, une affiche faisant la promotion du concours de plaidoirie organisé par le Cercle Lysias devenu la Conférence Lysias (3), dont l’un des fondateurs n’est autre que notre Confrère Patrice SPINOSI lequel est intervenu en ce début de Congrès.

Nous décidons de nous inscrire à ce concours.

La veille du premier tour, j’apprendrai finalement être le seul des deux à avoir effectivement régularisé l'inscription.

Cette première plaidoirie dans une salle de TD devant des "juges" d’un jour, je m’en souviens comme si c’était hier.

Je me souviens de sa minutieuse préparation, du stress avant de la prononcer et même de l’étrange sensation procurée par la défense des intérêts de mon client alors fictif.

Rien n’a plus alors été comme avant !

Cette plaidoirie qui en a appelé d’autres dans le cadre de ce concours, a été comme un électrochoc, un déclencheur confortant une évidence: devenir Avocat.

A l’époque, je dois avouer que j’avais observé distraitement les logos des partenaires de la Conférence Lysias, notamment celui siglé UJA…

Et voila comment, grâce à un partenariat conclu en 1996 par l’UJA de Paris avec cette association dont notre Président d’honneur Paul-Albert IWEINS qualifiera les travaux "d'essentiel pour la formation des futurs avocats", j’échangeais durant les années estudiantines avec des avocats passionnants, passionnés et engagés, tout en évoluant jusqu’à sa présidence nationale.

Vint en 2003, le temps de l’EFB et en vérité surtout celui de l’Association des Elèves Avocats (AEA) ; le temps aussi de la première adhésion à l’UJA de Paris alors présidée par Loïc DUSSEAU.

Tout s’accélère ensuite en 2004, la prestation de Serment, le renouvellement évident de mon adhésion, le fameux Congrès de Paris -mes premiers pas à la FNUJA-, la Revue et mon entrée à la Commission Permanente de l’UJA de Paris avec un rôle "d’importance" -si je puis dire- confié par le Président d’alors, Olivier GUILBAUD, la délégation festivité.

S’il y a une large place pour nos travaux, nos actions, nos combats, nous n’oublions pas pour autant de nous retrouver avec convivialité dans une ambiance festive. C’est aussi cela qui fait le ciment de nos liens.

Cette ambiance festive permettant de grands moments de partage, est à son apogée lors des soirées organisées durant le Congrès annuel de notre Fédération.

Le Congrès annuel, lieu de rassemblement de la grande famille des jeunes avocats, lieu d’échanges de vues sincères, parfois âpres, mais toujours avec cette volonté farouche de construire le demain meilleur des futurs et jeunes avocats.

Je l’ai d’ailleurs véritablement touché du doigt en participant à mon 2ème Congrès, celui de la Grande Motte en 2005.

J'ai même eu la chance de présenter une motion sur l’action de groupe avec Nathalie FAUSSAT.
Je garde encore le souvenir de débats animés et vifs, de la modification puis de l’adoption de cette motion.

J’ai l’audace de croire que ce jour là, Nathalie a également décidé de m’adopter et a fait le choix un peu fou de proposer à la Commission Permanente de l’UJA de Paris de me confier la trésorerie, de m’offrir une place de confiance dans son bureau alors même que je n’avais qu’un an de barre et 25 printemps.

Alain GUIDI, lui, me confiait dans le même temps la responsabilité de la Commission de notre Fédération qui m’est chère, la Commission Accès au Droit et Aide Juridictionnelle ; celle qui m’a permis de vous présenter comptes-rendus de réunions, rapports et motions avec des femmes syndicalistes d’exception, Agnès VUILLON de Toulon, celle que je surnomme affectueusement "ma co-chérie", Marie DUTAT de Lille et Fabienne LACOSTE de Bordeaux qui cette année encore a été aussi exemplaire qu’imaginative pour nous permettre en la matière d’être force de proposition et d’évolution au bénéfice tant des justiciables -tous les justiciables- que des jeunes avocats qui s’investissent sans compter.

Tout est dit où presque !

Ma Fédération est celle qui pour la défense des jeunes avocats, réunit et rassemble avec dynamisme autour d’idées et de projets, celle qui mène tous les combats car comme disait Bertold BRECHT «celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu» et surtout celle qui porte très haut les valeurs qui sont les siennes.

C’est dans cet esprit que s’est inscrit mon engagement.

Engagement dans mon UJA, à la FNUJA mais aussi au Conseil Consultatif de la CARPA du Barreau de Paris et au Conseil d'administration de l'EFB.

Engagement toujours, aux côtés des collaborateurs en défendant leurs intérêts devant les Commissions de l'Ordre de Paris, lors d'arbitrages du Bâtonnier et même devant la Cour d'appel de Paris.

Parfois mon engagement a été mis à rude épreuve notamment à la FNUJA, la fameuse épreuve de la délégation nationale!

Il m’en demeure pas moins qu’il n’a en rien été entaché.

Mon engagement s’est même renforcé avec la volonté marquée de réunir encore et toujours car c’est ensemble que nous progressons, c’est ensemble que nous faisons triompher nos idées et nos valeurs, c’est ensemble que nous créons cette œuvre collective dans l’intérêt de tous les jeunes avocats français et même -car c’est aussi cela ma Fédération- bien au-delà de nos frontières.

A cet égard, je veux vous dire combien j’ai été honoré de me rendre en Tunisie cette année, au nom de la FNUJA aux côtés de notre Président et de notre Premier Vice Président, pour les 40 ans de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA).

Nous avions déjà perçu à quelques jours de la révolution de jasmin un frémissement, un bouillonnement même.

Ainsi, je n’oublierai jamais le message délivré à l'époque par le Bâtonnier KILANI nous recevant dans son bureau au Palais, comme je n'oublierai pas celui qu’il nous a délivré lors de notre séance d'ouverture.

Avec ce déplacement, j'ai pu mieux apprécier l'écho important pour ne pas dire essentiel de notre action et de son rayonnement à travers le monde.

Naturellement, nous ne pouvons que nous en féliciter mais en même temps n’oublions pas que cela nous impose une grande responsabilité.

***

J’ai toujours eu le goût de l’échange international et intergénérationnel.

Ceux qui me connaissent, savent que j’ai une passion toute particulière pour la francophonie, s’en moquent parfois pour me taquiner -gestuelle comprise- après un discours prononcé en Tunisie.

Alors, parce que cela m’est essentiel, j’aimerais vous faire partager avant de conclure mon discours, ces quelques mots d’Abdou DIOUF, Secrétaire Général de la Francophonie :

"Il faut se rappeler que la francophonie est née sous l’impulsion de grandes figures –Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba, Hamani Diori, Norodom Sihanouk- qui ont précisément joué un rôle déterminant dans les mouvements d’indépendance. Se rappeler aussi que leur choix de rassembler en une union solidaire des Etats qui avaient en partage le français fut un choix souverain, et qu’avec l’émergence de la Francophonie, la langue française a cessé d’être la langue de la colonisation et de la sujétion pour devenir la langue de l’émancipation et de la coopération" (4) .

Cette évocation se suffit à elle même, je n'en dirai donc pas d'avantage.

***

En conclusion, je veux penser à celles et ceux sans qui cette candidature n’aurait pas possible.
Avant tout, celle de ma vie, Julie.

(...)

Je pense aussi à l’UJA de mon cœur, l’UJA de Paris que j’ai eu l’honneur de présider et dont le soutien indéfectible me touche et m’honore.

Naturellement je veux saluer ici sa future présidente, Alexandra PERQUIN, et ses membres venus nombreux.

Je souhaite y associer aussi les anciens présidents qui m’ont honoré de leur confiance en me comptant dans leur bureau, Nathalie FAUSSAT, Valentine COUDERT, Aurélie BERTHET et notre encore Président, Romain CARAYOL qui m’a honoré -lui- de sa confiance par deux fois.

(...)

Je ne veux pas oublier mes deux jeunes associés Olivier MOREAU et Vincent MERRIEN dont les messages reçus avant et durant le Congrès constituent autant d’ondes positives chères à Romain.

Enfin, à notre prochain président, Stéphane.

(...)

Permets-moi simplement de te confirmer que tu pourras toujours compter sur moi, à chaque instant, car en ayant l’infini privilège de te seconder, ce sont évidemment la FNUJA et partant les jeunes avocats que je servirai.




(1) Charles-Edouard MACÉ
(2) Antoinette SALA
(3) www.conferencelysias.fr
(4) Préface de l'ouvrage collectif "Pourquoi la Francophonie?", vlb éditeur, octobre 2008



Mercredi 8 Juin 2011
Yannick SALA