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MOTION DE CONGRES - COMMISSION DEONTOLOGIE - Pour l’instauration d’un délai de prescription de l’action disciplinaire à l’encontre de l’avocat



Pour l’instauration d’un délai de prescription
 de l’action disciplinaire à l’encontre de l’avocat

 
 
La FNUJA, réunie en Congrès à BORDEAUX, du 28 au 31 mai 2025,
 
CONNAISSANCE PRISE 
  • De la décision n° 2011-199 QPC du 25 novembre 2011 au terme de laquelle le Conseil constitutionnel a rappelé que si « aucun droit ou liberté que la Constitution garantit n'impose que les poursuites disciplinaires soient nécessairement soumises à une règle de prescription, [...] il est loisible au législateur de l’instaurer » ;
 
  • Des récentes modifications des régimes disciplinaires des autres professions juridiques et judiciaires, lesquelles sont toutes encadrées dans un délai ;
 
RELÈVE que l’imprescriptibilité de l’action disciplinaire à l’encontre de l’avocat résulte uniquement du silence de la loi,
 
CONSIDERE que l’imprescriptibilité de l’action disciplinaire des avocats :
 
  • N’est pas de nature à permettre d’assurer le respect des droits de la défense, l’engagement d’une action tardive exposant l’avocat à un risque de dépérissement des preuves ;
  • Tend à remettre en cause la légitimité des poursuites, voire même le sens de la peine disciplinaire tardive ;
 
RAPPELLE que l’instauration d’un régime de prescription :
 
  • Constitue un gage de sécurité juridique,
  • Répond au principe général du droit répressif au terme duquel il appartiendrait à l’autorité compétente de respecter un « délai raisonnable » entre la date où elle a connaissance de faits susceptibles de fonder des poursuites disciplinaires et la décision d'engagement de poursuites ;
 
ESTIME que l’instauration d’un délai de prescription serait de nature à inciter, voire à  sensibiliser les titulaires de l'action disciplinaire quant aux délais qui leur sont accordés pour décider d'engager, ou non, des poursuites , et partant serait également bénéfique pour les victimes éventuelles,
 
En conséquence,
 
APPELLE DE SES VŒUX le législateur à instaurer un délai de prescription de l’action disciplinaire à l’encontre de l’avocat,
 
INVITE le Conseil National des Barreaux à mener une réflexion sur le délai qu’il conviendrait d’instaurer, ainsi que sur son point de départ et les causes interruptives ou suspensives applicables.
 
Vendredi 30 Mai 2025
Florian MICHEL